inculture et déclin de l'intelligence

A propos de Nabilla (Allô quoi, t'es une fille et t'as pas de shampoing dans ton sac ?), Eric Zemmour déclare :

"Elle est touchante et pathétique, c'est une pauvre fille qui en dit long sur la médiocrité de l'époque. On est dans une époque où l'on ne promeut que la superficialité, tragique, l'absence de culture (...)
Nabilla est a l'image d'une certaine jeunesse aujourd'hui, complètement inculte."

Dessin de Konk

Lovie

"L’inculture, la censure règnent sur ce pays !"
Philippe Sollers

On ne peut pas dire par exemple que la télévision qui pourrait être un outil prodigieux d'accès à la connaissance tire vraiment les gens vers le haut ! Ce ne sont pas toujours les outils qui sont en cause, mais l'utilisation qui en est faite

Lovie

Bonsoir

Que dire... Les dieux savent que je ne partage pas les idées de Zemmour, mais je dois avouer que là, il a raison... Comment peut-on encore soutenir cette véritable crasse télévisuelle, cette inculture, cette génération "nan mais allô quoi" ?

La question, pour moi, est même plus profonde : pourquoi maintient-on volontairement les gens dans l'ignorance, dans l'inculture, dans la paresse intellectuelle, dans la bêtise ?

Tout simplement parce que cela annihile l'esprit critique, et à mon sens, facilite voire encourage l'achat de produits en tout genre.

Exemple :

Un beau jour, au journal de 13h, un sujet sur les cambriolages en augmentation dans une certaine région. Un autre sujet sans rapport, puis un nouveau sujet sur... le salon de la sécurité domestique, les alarmes anti-effraction, détecteurs de mouvement, centrale télé-alarme... En gros, la télé détruit le sens critique des personnes qui en ont déjà peu, et les pousse à acheter. Ca paraît bête, mais pour moi, c'est ainsi.

Ou pourquoi les chaînes de télé (surtout TNT) continuent à faire de la télé-réalité ? Mais bel et bien pour vendre un certain modèle de société (chacun pour soi, individualisme poussé à l'extrême, vulgarité, misogynie, homophobie latente...) et de consommation (vêtements de marque fabriqués dans des conditions indignes, produits cosmétiques hors de prix, produits alimentaires de marque... j'en passe), parce qu'en fait cela sert tout à fait les intérêts des publicitaires.

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Imaginez maintenant un pays (la France, donc) sans tout cela...

Une télévision qui servirait d'outil de connaissance et de culture uniquement, qui ferait la promotion des alternatives, qui serait intelligente et bien menée... Sans télé-réalité, sans publicités agressives et contradictoires (pourquoi une pub' pour un 4x4 de ville, après un reportage d'une heure sur la pénurie annoncée de pétrole ? oO), sans clips de rap/rnb misogynes, homophobes, insultants...

Tous les publicitaires y perdraient leur immense marché. Donc des chômeurs en plus... Mais dans l'éducation, la justice, le social, la protection de l'environnement, n'y a t il pas plus besoin d'emplois que dans la publicité mortifère ?

Et ce n'est pas un objecteur de croissance qui vous parle !

La preuve en est que la majorité des gens qui n'ont pas la télévision consomment différemment... Personnellement, cela fait plus de deux ans que j'y ai dit "adieu", et je ne m'en porte pas plus mal ! Sans me sentir supérieur par rapport aux gens qui la regardent.

A bientôt, chers amis.

Post'

Détruire le sens critique, abêtir, c'est peut-être l'objectif des médias, télé, presse, et... internet !
Non seulement ça pousse au consumérisme, mais surtout ça maintient la classe politique en place ...

Bonsoir Hipnik

Oui, tu as en partie raison. Du moins pour la télé, je suis d'accord. Pour la presse, il existe encore une presse libre : des journaux comme Siné Mensuel, CQFD, Alternative Libertaire, Le Monde Libertaire, le Monde Diplomatique, et quelques journaux locaux...

Pour Internet, cela dépend de l'usage. Il est clair que quelqu'un qui passe son temps à consulter les sites des journaux "people" n'aura pas connaissance d'une actualité "alternative" concernant un écovillage à l'autre bout du monde...

J'ai quelque peu changé ma façon d'utiliser Internet depuis quelques temps : je parcours toujours la presse en ligne, mais je m'efforce d'aller sur des sites alternatifs, voire altermondialistes

A bientôt, au plaisir de vous lire !

Post'

"L'intelligence des prochaines générations est en péril"
Le professeur Philippe Grandjean de l'université de Harvard et de l'université du Danemark-Sud met en cause la pollution par les métaux lourds, les pesticides et les perturbateurs endocriniens dans la diminution des capacités cognitives...

C'est le règne de l'inculture crasse dans notre monde, plus capable de comprendre la moindre subtilité, tout est pris argent comptant, c'est la grande confusion des esprits :
une pièce de théâtre dénonçant l'antisémitisme est accusée d'être antisémite
une exposition dénonçant le racisme est accusée de racisme

De toutes façon, ça arrange certains de taxer à tour de bras d'antisémitisme (surtout) ou éventuellement de racisme.

A point qu'au moins l'accusation d'antisémitisme ne signifie plus grand chose (à la limite le contraire de sioniste !).

Et avez vous remarqué, plus les objets deviennent «intelligents», plus les hommes deviennent cons !

Et plus les objets sont connectés plus les hommes deviennent déconnectés !

Je suis tombé sur ces quelques phrases de l'écrivain Michel Crépu qui caractérise notre monde. Elles me semblent éclairantes : pas la bêtise, mais simplement l'inquiétude. La peur de se retrouver avec lui-même...

Le monde dans lequel nous vivons n’est pas pire qu’un autre (pour le pire, il est difficile de faire mieux que le XXe siècle), il est seulement un peu inquiet à l’idée de se retrouver seul dans une chambre avec un livre sur les genoux. Il fut un temps, jadis, où l’homme européen se reconnaissait à son aptitude à la solitude. On voit cela tout au long de l’histoire de la peinture. L’Européen de nos jours a du mal avec tout ça, de là ses difficultés à se définir. Pour savoir qui on est, il faut savoir se tenir debout devant un miroir, c’est une épreuve très spéciale. L’Européen actuel préfère qu’on le prenne pour un bono-bono plutôt que pour un enfant du Vieux Continent, ce paradis. Il n’aime pas vivre au paradis, avec les livres. C’est triste, mais cela peut s’arranger.
Michel Crépu

neo-codion a écrit:Je suis tombé sur ces quelques phrases de l'écrivain Michel Crépu qui caractérise notre monde. Elles me semblent éclairantes : pas la bêtise, mais simplement l'inquiétude. La peur de se retrouver avec lui-même...

Le monde dans lequel nous vivons n’est pas pire qu’un autre (pour le pire, il est difficile de faire mieux que le XXe siècle), il est seulement un peu inquiet à l’idée de se retrouver seul dans une chambre avec un livre sur les genoux. Il fut un temps, jadis, où l’homme européen se reconnaissait à son aptitude à la solitude. On voit cela tout au long de l’histoire de la peinture. L’Européen de nos jours a du mal avec tout ça, de là ses difficultés à se définir. Pour savoir qui on est, il faut savoir se tenir debout devant un miroir, c’est une épreuve très spéciale. L’Européen actuel préfère qu’on le prenne pour un bono-bono plutôt que pour un enfant du Vieux Continent, ce paradis. Il n’aime pas vivre au paradis, avec les livres. C’est triste, mais cela peut s’arranger.
Michel Crépu

En son temps Blaise Pascal avait pensé ceci:

"Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre."

Le divertissement...

Quand je vois, dans le bus, que 90% des passagers jouent avec leur portable, je ne sais pas si je dois en être affligé ou en rigoler...

Un dessin de Muzo pour les accros d'Internet.

J'aime beaucoup Muzo, et en particulier ce dessin



Le site de Muzo : http://www.toutmuzo.fr/illustrations.php

Reste à savoir comment celui qui a cet avis a mesuré ça.

Le Gorafi, probablement encore...

C'est bien de citer les sources !

L'inculture organisée...

La production massive de l’aliénation trouve désormais sa source et ses points d’appui principaux dans la guerre totale que les industries combinées du divertissement, de la publicité et du mensonge médiatique livrent quotidiennement à l’intelligence humaine. — (Jean-Claude Michéa, entretien publié dans À Contretemps n°31, mai 2009)