inculture et déclin de l'intelligence
+7
Jean-Luc
hipnik
Trollounet
neo-codion
Aldous
Lovie
mimi pinçon
11 participants
Page 2 sur 2
Page 2 sur 2 • 1, 2
Re: inculture et déclin de l'intelligence
[size=13]
[size=16][size=16][size=16]En ce moment, j'essaie de me faire des amis en dehors de Facebook tout en appliquant les mêmes principes .
Alors tous les jours, je descends dans la rue et j'explique aux passants ce que j'ai mangé, comment je me sens, ce que j'ai fait la veille, ce que je suis en train de faire, ce que je vais faire ensuite…
J'écoute aussi les conversations des gens et je leur dis «j'aime!».
Et ça marche : j'ai déjà 3 personnes qui me suivent: 2 policiers et un psychiatre…
[/size][/size][/size][/size]
mimi pinçon- Messages : 1127
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: inculture et déclin de l'intelligence
La commune de Bretenière (Côte-d'Or) a fait installer ce panneau à l'entrer de la ville pour inciter les automobilistes à ralentir.
Mais c'était sans compter sur la connerie ambiante qui ne comprend plus le second degré et qui a peu apprécié !
Mais c'était sans compter sur la connerie ambiante qui ne comprend plus le second degré et qui a peu apprécié !
mimi pinçon- Messages : 1127
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: inculture et déclin de l'intelligence
J'avais entendu parler du panneau. Ils avaient même interviewé la maire.
Re: inculture et déclin de l'intelligence
Bonsoir à tous
Je ne peux que plussoyer sans réserve. Pour ce qui est du panneau, je l'ai entendu sur France Info, ça m'a fait à la fois marrer et réfléchir... Ici à Guéret, on pourrait mettre le même panneau, avec une différence de texte toutefois :
"Vous pouvez accélérer, il reste des cyclistes à écraser"
Remarquez, vu le peu de cyclistes que je croise... Je me demande si ce panneau aurait son utilité...
Je cherchais la ville la moins "vélo-friendly" de France, je crois bien que c'est Guéret. Aucun aménagement cyclable, aucune volonté politique évidemment, tout est ici fait en direction de la voiture... Inadmissible pour une préfecture ! Et c'est un automobiliste (qui certes fait moins de 10000 km annuels) qui vous parle...
Pour le reste, je suis d'accord : la connerie, l'inculture, l'avilissement devant la télé-crasse, sont les seules "valeurs" socialement acceptables en France, de nos jours. Je m'en désole, et je rêve en permanence à des jours meilleurs...
A bientôt.
Antonin "Troll"
Je ne peux que plussoyer sans réserve. Pour ce qui est du panneau, je l'ai entendu sur France Info, ça m'a fait à la fois marrer et réfléchir... Ici à Guéret, on pourrait mettre le même panneau, avec une différence de texte toutefois :
"Vous pouvez accélérer, il reste des cyclistes à écraser"
Remarquez, vu le peu de cyclistes que je croise... Je me demande si ce panneau aurait son utilité...
Je cherchais la ville la moins "vélo-friendly" de France, je crois bien que c'est Guéret. Aucun aménagement cyclable, aucune volonté politique évidemment, tout est ici fait en direction de la voiture... Inadmissible pour une préfecture ! Et c'est un automobiliste (qui certes fait moins de 10000 km annuels) qui vous parle...
Pour le reste, je suis d'accord : la connerie, l'inculture, l'avilissement devant la télé-crasse, sont les seules "valeurs" socialement acceptables en France, de nos jours. Je m'en désole, et je rêve en permanence à des jours meilleurs...
A bientôt.
Antonin "Troll"
Re: inculture et déclin de l'intelligence
D'un autre coté, beaucoup trop de cyclistes font tellement n'importe quoi qu'on peut se demander s'ils méritent des aménagements.
Exemple :
- doubler une moto par la gauche à un carrefour et passer devant pour prendre la rue en sens interdit sur le trottoir (sens autorisé vers la gauche, vélos qui tournent à droite).
- passer sans ralentir à un feu rouge avec un vélo dessiné dessus en forçant le passage par rapport à un piéton qui traverse en disposant du feu vert
- circuler à 30-40 km/h en sens interdit sur un route (tant pis pour ceux qui la traversent)
- prendre des piste cyclables à contre-sens (quoique j'ai aussi vu des 2 roues motorisés le faire)
- lorsque la piste cyclable est à double sens, rouler sur la partie gauche pour laquelle les flèches indiquent le sens inverse
- rouler sur des trottoirs comme si c'était des pistes cyclables (sans précaution pour les piétons) ...
Bon, il y a aussi des piétons abrutis. Une fois, dans Montpellier, je roulais sur une bande cyclable à coté des rails du tramway que j'ai eu aussi pris en marchant sur le bord, sauf que là, deux jeune adultes (garçon et fille) occupaient toute la largeur de la bande. Comme un vélo arrivait à contre sens, le garçon se pousse vers le bord pour le laisser passer puis reprend toute la largeur alors que j'arrivais dans son dos.
Lui ayant rappelé qu'il n'était pas normal qu'ils prennent toute la place, il m'a répondu que je pouvais circuler de l'autre coté. Je ne sais pas si ça voulait dire un peu plus à gauche au risque de me faire heurter par un tramway arrivant dans mon dos ou à contresens sur l'autre bande cyclable. En tout cas, j'estime que ce genre de pourri ne serait pas à plaindre si un jour il recevait une roue sur la colonne vertébrale.
Cet incident a quand même eu une conséquence imprévue. Maintenant, quand je fais le trajet à pied dans ce sens là, ou dans n'importe quel des deux sens si je suis avec d'autres personnes, je choisis l'autre coté qui dispose de 3 bons mètre de largeur de trottoir distincts de la bande cyclable.
Exemple :
- doubler une moto par la gauche à un carrefour et passer devant pour prendre la rue en sens interdit sur le trottoir (sens autorisé vers la gauche, vélos qui tournent à droite).
- passer sans ralentir à un feu rouge avec un vélo dessiné dessus en forçant le passage par rapport à un piéton qui traverse en disposant du feu vert
- circuler à 30-40 km/h en sens interdit sur un route (tant pis pour ceux qui la traversent)
- prendre des piste cyclables à contre-sens (quoique j'ai aussi vu des 2 roues motorisés le faire)
- lorsque la piste cyclable est à double sens, rouler sur la partie gauche pour laquelle les flèches indiquent le sens inverse
- rouler sur des trottoirs comme si c'était des pistes cyclables (sans précaution pour les piétons) ...
Bon, il y a aussi des piétons abrutis. Une fois, dans Montpellier, je roulais sur une bande cyclable à coté des rails du tramway que j'ai eu aussi pris en marchant sur le bord, sauf que là, deux jeune adultes (garçon et fille) occupaient toute la largeur de la bande. Comme un vélo arrivait à contre sens, le garçon se pousse vers le bord pour le laisser passer puis reprend toute la largeur alors que j'arrivais dans son dos.
Lui ayant rappelé qu'il n'était pas normal qu'ils prennent toute la place, il m'a répondu que je pouvais circuler de l'autre coté. Je ne sais pas si ça voulait dire un peu plus à gauche au risque de me faire heurter par un tramway arrivant dans mon dos ou à contresens sur l'autre bande cyclable. En tout cas, j'estime que ce genre de pourri ne serait pas à plaindre si un jour il recevait une roue sur la colonne vertébrale.
Cet incident a quand même eu une conséquence imprévue. Maintenant, quand je fais le trajet à pied dans ce sens là, ou dans n'importe quel des deux sens si je suis avec d'autres personnes, je choisis l'autre coté qui dispose de 3 bons mètre de largeur de trottoir distincts de la bande cyclable.
Re: inculture et déclin de l'intelligence
Des scientifiques ont décortiqué les paroles de 225 tubes de la période 2005 à aujourd'hui. Ils ont étudié le vocabulaire utilisé. La palette de mots utilisée ne dépasse pas le niveau de celle d'un enfant de 8 ans.
Source : site iTélé
Source : site iTélé
mimi pinçon- Messages : 1127
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: inculture et déclin de l'intelligence
Merci aux ambitieux de s'occuper du monde à ma place Georges Picard (Corti, 2015)
J'ai tout de suite été attiré par le titre.
Un retraité répond quinze ans après à un ami de trente ans.
Et il dit tout le bien qu'il pense de notre société, de ses valeurs artificielles, des faux-semblants et de la crétinisation de masse qu'elle véhicule. Il prône le désengagement social et en appelle à Cioran, Montaigne, Baudelaire, celui des fusées et, Oiseaulys sera content, à Knut Hamsun !
Je ne connaissais pas Georges Picard, romancier et philosophe, mais sa bibliographie a l'air alléchante !
J'ai tout de suite été attiré par le titre.
Un retraité répond quinze ans après à un ami de trente ans.
Et il dit tout le bien qu'il pense de notre société, de ses valeurs artificielles, des faux-semblants et de la crétinisation de masse qu'elle véhicule. Il prône le désengagement social et en appelle à Cioran, Montaigne, Baudelaire, celui des fusées et, Oiseaulys sera content, à Knut Hamsun !
Je ne connaissais pas Georges Picard, romancier et philosophe, mais sa bibliographie a l'air alléchante !
Doctor Sex- Messages : 499
Date d'inscription : 14/07/2012
Age : 45
Localisation : Vallée de Gouédic
Re: inculture et déclin de l'intelligence
Bibliographie de Georges Picard, chez Corti :
Histoire de l’illusion, 1993.
De la connerie, 1994.
Du malheur de trop penser à soi, 1995.
Le Génie à l’usage de ceux qui n’en ont pas, 1996.
Tout m’énerve, 1997.
Pour les yeux de Julie, 1998.
Petit traité à l’usage de ceux qui veulent toujours avoir raison, 1999.
Le Vagabond appoximatif, 2001.
Crème de crimes, 2002.
Tous fous, 2003.
Le Bar de l'insomnie, 2004.
Du bon usage de l'ivresse, 2005
Tout le monde devrait écrire, 2006
Mais dans quel monde vivez-vous, 2007
Le Philosophe facétieux, 2008
Journal ironique d'une rivalité amoureuse, 2009
L'humoriste, 2010
L'hurluberlu ou la philosophie sur un toit, 2012
Penser comme on veut, 2014
Merci aux ambitieux de s'occuper du monde à ma place, 2015
Chez Calligrammes
Brèves nouvelles du monde, 1986.
Variations sur le réel, 1988 ; réédité par Corti en 2009.
Histoire de l’illusion, 1993.
De la connerie, 1994.
Du malheur de trop penser à soi, 1995.
Le Génie à l’usage de ceux qui n’en ont pas, 1996.
Tout m’énerve, 1997.
Pour les yeux de Julie, 1998.
Petit traité à l’usage de ceux qui veulent toujours avoir raison, 1999.
Le Vagabond appoximatif, 2001.
Crème de crimes, 2002.
Tous fous, 2003.
Le Bar de l'insomnie, 2004.
Du bon usage de l'ivresse, 2005
Tout le monde devrait écrire, 2006
Mais dans quel monde vivez-vous, 2007
Le Philosophe facétieux, 2008
Journal ironique d'une rivalité amoureuse, 2009
L'humoriste, 2010
L'hurluberlu ou la philosophie sur un toit, 2012
Penser comme on veut, 2014
Merci aux ambitieux de s'occuper du monde à ma place, 2015
Chez Calligrammes
Brèves nouvelles du monde, 1986.
Variations sur le réel, 1988 ; réédité par Corti en 2009.
Doctor Sex- Messages : 499
Date d'inscription : 14/07/2012
Age : 45
Localisation : Vallée de Gouédic
Georges Picard
L'Anachorète du XVe arrondissement, par Paul-François Paoli
Georges Picard est de ces écrivains qui jouent le sens de leur vie dans la littérature et y sacrifie leur existence sociale.
Fils d'ouvrier, employé dans une usine à sardines puis journaliste à «60 millions de consommateurs», Georges Picard est l'auteur de quinze livres à la musique délicate.
Il est un peu notre Cioran, l'amertume et le goût du désastre en moins. Comme le génial Roumain, il a sacrifié dans sa jeunesse à l'illusion de changer le monde par la violence, avant de devenir athée en politique. Comme lui, il a beaucoup vagabondé à travers la France, à vélo et surtout à pied, pour tenter de trouver un sens à sa vie. Enfin, il a préféré le retrait aux tapages médiatiques et vit comme un anachorète en plein Paris, dans son appartement du XVe arrondissement, où il nous reçoit.
Depuis Brèves nouvelles du monde publié en 1986 jusqu'au Philosophe facétieux, paru il y a quelques jours chez José Corti, son éditeur depuis quinze ans, Picard a écrit une quinzaine de livres remarquables par leur qualité de style et leur sobriété de ton. Ses sujets sont l'errance, l'ivresse, l'insomnie, l'amour, la philosophie, et par-dessus tout, l'insondable mystère de celui que l'on est pour soi-même. « Ce que peut espérer de mieux celui qui s'autobiographie, c'est de moins bien se comprendre après qu'avant, en étant plus près du noyau brumeux de son être », écrit-t-il dans Le Vagabond approximatif.
Vagabond et approximatif : ces deux termes vont comme un gant à Georges Picard dont l'existence a commencé par un naufrage. Il y a d'abord ce grand blanc qu'est l'absence d'une mère alcoolique qu'il n'a jamais connue. Pris en charge par l'organisation de secours aux enfants de déportés et orphelins juifs (OSE) qui s'occupe aussi des familles juives démunies, il se réfugie dans les livres sous l'influence de son ouvrier de père, qui lui donne le goût des classiques. Il lit Montaigne et Rousseau, découvre Nerval, un vagabond lui aussi, admire Balzac et Dostoïevski.
Publié depuis 15 ans par José Corti
Gosse de pauvre qui côtoie les riches, il adhère aux Jeunesses communistes dans les années 1960. C'est l'époque où le parti est une contre-société, mais l'institution, trop peu révolutionnaire à son goût, le déçoit. En mai 1968, il rejoint les groupes maoïstes et sacralise la classe ouvrière. Ce n'est pas un violent, tout juste un maladroit. « Le seul pavé que j'ai lancé n'a pas touché la vitre visée, tout juste un réverbère », se souvient Picard. Il a vingt-deux ans et découvre Paris en ville ouverte, les longues balades nocturnes, les amours sans lendemain, les palabres enfiévrées. « Nous vivions cette forme d'épanchement du rêve dans la réalité qu'évoque Nerval », explique-t-il. Puis vient la désillusion. Pour rejoindre le « peuple en lutte », il s'embauche dans une usine de sardines à Lorient, en Bretagne. « Mes rêves partaient en lambeaux avec les viscères des sardines et des maquereaux. » Picard, devenu père d'une petite fille, va devoir gagner sa vie avant de prétendre la changer. Après quelques petits boulots, il devient journaliste chez 50 millions de consommateurs, devenu depuis 60 millions ! Il continue d'y officier, trois jours par semaine. Bigre. Si on lui avait dit à l'époque où il voulait en finir avec la société de consommation qu'il serait le maître d'oeuvre de bancs d'essais pour des lessives et des radios-réveils…
Comme beaucoup d'ex-soixante-huitards, Picard, s'il n'a rien renié de sa jeunesse, défend aujourd'hui une certaine idée, fort classique, de la culture et de son apprentissage qu'il pense devoir être fondé sur l'étude des grands auteurs. (...)
L'ancien gauchiste est devenu conservateur, à sa manière. Il brocarde « ce structuralisme du pauvre » qui a ravagé l'Éducation nationale et fait de tout « jeune » une victime en puissance. Il se fait défenseur de la rigueur grammaticale. Comme d'autres, il pense que la culture littéraire est en voie de marginalisation, ce qui n'est pas contradictoire avec la prolifération de livres transformés en rampes de lancement pour ego. Bref que nous vivons une vilaine époque, mais qu'après tout, c'est depuis toujours le sort de l'artiste d'être non seulement minoritaire, mais la plupart du temps, ignoré. « Je me sens proche de ces écrivains trop engagés dans la littérature pour ne pas y jouer le sens de leur vie, y consumer leur esprit, y sacrifier leur vie sociale… », écrit-il. On peut le croire. Son oeuvre en témoigne, qui mérite le détour.
Paul-François Paoli | Le Figaro | 25 septembre 2008
Georges Picard est de ces écrivains qui jouent le sens de leur vie dans la littérature et y sacrifie leur existence sociale.
Fils d'ouvrier, employé dans une usine à sardines puis journaliste à «60 millions de consommateurs», Georges Picard est l'auteur de quinze livres à la musique délicate.
Il est un peu notre Cioran, l'amertume et le goût du désastre en moins. Comme le génial Roumain, il a sacrifié dans sa jeunesse à l'illusion de changer le monde par la violence, avant de devenir athée en politique. Comme lui, il a beaucoup vagabondé à travers la France, à vélo et surtout à pied, pour tenter de trouver un sens à sa vie. Enfin, il a préféré le retrait aux tapages médiatiques et vit comme un anachorète en plein Paris, dans son appartement du XVe arrondissement, où il nous reçoit.
Depuis Brèves nouvelles du monde publié en 1986 jusqu'au Philosophe facétieux, paru il y a quelques jours chez José Corti, son éditeur depuis quinze ans, Picard a écrit une quinzaine de livres remarquables par leur qualité de style et leur sobriété de ton. Ses sujets sont l'errance, l'ivresse, l'insomnie, l'amour, la philosophie, et par-dessus tout, l'insondable mystère de celui que l'on est pour soi-même. « Ce que peut espérer de mieux celui qui s'autobiographie, c'est de moins bien se comprendre après qu'avant, en étant plus près du noyau brumeux de son être », écrit-t-il dans Le Vagabond approximatif.
Vagabond et approximatif : ces deux termes vont comme un gant à Georges Picard dont l'existence a commencé par un naufrage. Il y a d'abord ce grand blanc qu'est l'absence d'une mère alcoolique qu'il n'a jamais connue. Pris en charge par l'organisation de secours aux enfants de déportés et orphelins juifs (OSE) qui s'occupe aussi des familles juives démunies, il se réfugie dans les livres sous l'influence de son ouvrier de père, qui lui donne le goût des classiques. Il lit Montaigne et Rousseau, découvre Nerval, un vagabond lui aussi, admire Balzac et Dostoïevski.
Publié depuis 15 ans par José Corti
Gosse de pauvre qui côtoie les riches, il adhère aux Jeunesses communistes dans les années 1960. C'est l'époque où le parti est une contre-société, mais l'institution, trop peu révolutionnaire à son goût, le déçoit. En mai 1968, il rejoint les groupes maoïstes et sacralise la classe ouvrière. Ce n'est pas un violent, tout juste un maladroit. « Le seul pavé que j'ai lancé n'a pas touché la vitre visée, tout juste un réverbère », se souvient Picard. Il a vingt-deux ans et découvre Paris en ville ouverte, les longues balades nocturnes, les amours sans lendemain, les palabres enfiévrées. « Nous vivions cette forme d'épanchement du rêve dans la réalité qu'évoque Nerval », explique-t-il. Puis vient la désillusion. Pour rejoindre le « peuple en lutte », il s'embauche dans une usine de sardines à Lorient, en Bretagne. « Mes rêves partaient en lambeaux avec les viscères des sardines et des maquereaux. » Picard, devenu père d'une petite fille, va devoir gagner sa vie avant de prétendre la changer. Après quelques petits boulots, il devient journaliste chez 50 millions de consommateurs, devenu depuis 60 millions ! Il continue d'y officier, trois jours par semaine. Bigre. Si on lui avait dit à l'époque où il voulait en finir avec la société de consommation qu'il serait le maître d'oeuvre de bancs d'essais pour des lessives et des radios-réveils…
Comme beaucoup d'ex-soixante-huitards, Picard, s'il n'a rien renié de sa jeunesse, défend aujourd'hui une certaine idée, fort classique, de la culture et de son apprentissage qu'il pense devoir être fondé sur l'étude des grands auteurs. (...)
L'ancien gauchiste est devenu conservateur, à sa manière. Il brocarde « ce structuralisme du pauvre » qui a ravagé l'Éducation nationale et fait de tout « jeune » une victime en puissance. Il se fait défenseur de la rigueur grammaticale. Comme d'autres, il pense que la culture littéraire est en voie de marginalisation, ce qui n'est pas contradictoire avec la prolifération de livres transformés en rampes de lancement pour ego. Bref que nous vivons une vilaine époque, mais qu'après tout, c'est depuis toujours le sort de l'artiste d'être non seulement minoritaire, mais la plupart du temps, ignoré. « Je me sens proche de ces écrivains trop engagés dans la littérature pour ne pas y jouer le sens de leur vie, y consumer leur esprit, y sacrifier leur vie sociale… », écrit-il. On peut le croire. Son oeuvre en témoigne, qui mérite le détour.
Paul-François Paoli | Le Figaro | 25 septembre 2008
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: inculture et déclin de l'intelligence
Sources d'informations sur Georges Picard (site de son éditeur José Corti) : http://www.jose-corti.fr/auteursfrancais/picard.html
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: inculture et déclin de l'intelligence
Intéressants tous ces posts, je vois que je ne suis pas tombé dans un forum de demeurés (je me demande d'où vient ce mot).
Bref. C'est une certitude que l'abrutissement des masses est une entreprise active et dynamique, volontairement décidée par... ben par les décideurs, mais, qui, au juste, sont ces décideurs? Est-ce qu'il y a un Congrès des Manges-Cerveaux qui se réunit tous les huit de janvier, pour établir un plan annuel de leur activité débilisante? "Bon, cette année on va taper un grand coup: on va faire baisser le QI européen de 1 point, au boulot les gars".
J'ai entendu l'ex-PDG de TF1, il y a de ça peut-être dix ans de ça, que la Star Academy était conçue pour générer un vide dans le cerveau des téléspectateurs que les pubs pour Coca allaient combler. Je ne sais plus les termes exacts; mais, pour un aveu, c'était un aveu.
Notre époque n'est pas pire qu'une autre dans le sens où nous ne sommes pas plus malheureux qu'avant a contraire, la faim dans le monde régresse, la démocratie progresse (lentement mais sûrement), et en France on ne meurt plus de faim comme du temps de Germinal.
Seulement on vit quand même des temps beaucoup plus fades que la fameuse ère hippie, où on en refaisait le monde...
George Picard m'a l'air intéressant au plus haut point.
Même moi avec mes potes quand j'étais ado je refaisais le monde. Les gosses de maintenant ne le font plus.
Bref. C'est une certitude que l'abrutissement des masses est une entreprise active et dynamique, volontairement décidée par... ben par les décideurs, mais, qui, au juste, sont ces décideurs? Est-ce qu'il y a un Congrès des Manges-Cerveaux qui se réunit tous les huit de janvier, pour établir un plan annuel de leur activité débilisante? "Bon, cette année on va taper un grand coup: on va faire baisser le QI européen de 1 point, au boulot les gars".
J'ai entendu l'ex-PDG de TF1, il y a de ça peut-être dix ans de ça, que la Star Academy était conçue pour générer un vide dans le cerveau des téléspectateurs que les pubs pour Coca allaient combler. Je ne sais plus les termes exacts; mais, pour un aveu, c'était un aveu.
Notre époque n'est pas pire qu'une autre dans le sens où nous ne sommes pas plus malheureux qu'avant a contraire, la faim dans le monde régresse, la démocratie progresse (lentement mais sûrement), et en France on ne meurt plus de faim comme du temps de Germinal.
Seulement on vit quand même des temps beaucoup plus fades que la fameuse ère hippie, où on en refaisait le monde...
George Picard m'a l'air intéressant au plus haut point.
Même moi avec mes potes quand j'étais ado je refaisais le monde. Les gosses de maintenant ne le font plus.
Capitaine Cham- Messages : 73
Date d'inscription : 01/06/2015
Age : 41
Localisation : Saumur
Re: inculture et déclin de l'intelligence
Un auteur qui cite Knut Hamsun ne peut pas être mauvais !
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: inculture et déclin de l'intelligence
Capitaine Cham a écrit:, la démocratie progresse
Malheureusement !
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: inculture et déclin de l'intelligence
Le plus dur aujourd'hui c'est de faire avec l'inculture généralisée et le manque de référence. Ce qui fait que bien souvent vos interlocuteurs ne saisissent plus le véritable sens de vos propos ou pire les comprennent à l'inverse de ce que vous dites !
N'est-ce pas neo-codion ?
N'est-ce pas neo-codion ?
Doctor Sex- Messages : 499
Date d'inscription : 14/07/2012
Age : 45
Localisation : Vallée de Gouédic
Re: inculture et déclin de l'intelligence
https://www.dailymotion.com/video/x3qshvz_tanguy-pastureau-la-rephorme-de-l-ortografe-est-lanssee_news
mimi pinçon- Messages : 1127
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: inculture et déclin de l'intelligence
"Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d'imbéciles qui, avant, ne parlaient qu'au bar après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu'aujourd'hui, ils ont le même droit de parole qu'un Nobel. C'est l'invasion des imbéciles. "
Umberto Eco
Un peu excessif, mais il y a un peu de vrai...
Ce n'est pas que les imbéciles aient le même droit de parole qu'un Nobel, le problème, mais c'est qu'avec les réseaux sociaux et intèreunette, leur voix porte plus !! Et qu'on ait effectivement le sentiment que la connerie nous envahit, nous cerne.
Umberto Eco
Un peu excessif, mais il y a un peu de vrai...
Ce n'est pas que les imbéciles aient le même droit de parole qu'un Nobel, le problème, mais c'est qu'avec les réseaux sociaux et intèreunette, leur voix porte plus !! Et qu'on ait effectivement le sentiment que la connerie nous envahit, nous cerne.
mimi pinçon- Messages : 1127
Date d'inscription : 18/11/2011
Page 2 sur 2 • 1, 2
Page 2 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|