Anti-Psychiatrie

Attention : on appelle "anti-psychiatrie" une théorie psychiatrique en vogue dans les années 60 et qui voulait soigner les malades et patients autrement que la psychiatrie classique, c'est à dire avec humanité et en ne requérant pas systématiquement à l'enfermement ni à la camisole chimique. On en est très loin aujourd'hui, bien sûr. Or ce terme d'anti-psychiatrie est aujourd'hui utilisé sur le net, dans un tout autre sens, notamment pour affirmer une opposition à la psychiatrie. C'est le cas de sites intitulés "Mensonge-psy.com" et sous-titré: "tout ce que vous devez savoir sur les abus psychiatriques" et"Forum anti-psychiatrie.com" ("parler, communiquer pour se sentir mieux") et qui sont animés par un certain Jean-Sylvestre Thepenier et semblent être très proches de l'Eglise de Scientologie. Alors méfiance.

Pour l'anti-psychiatrie des années 60, l'asile, l'institution de l'hôpital psychiatrique devait disparaitre, les malades devaient être soignés au milieu de la société qui les accueillerait et non tenus à l'écart. L'anti psychiatrie s'est aussi beaucoup posé la question de la norme : qui est finalement fou/non fou ? Et que veut nous dire le fou sur notre société* ?
En France, les grands noms de l'anti-psychiatrie furent Louis Le Guillant, Lucien Bonnafé, François Tosquelles.
En Italie, avec des résultats remarquables, Franco Basaglia.
Cette théorie a été très influencée par les travaux du psychiatre américain Thomas Szasz, en France des intellectuels comme Michel Foucault ("Histoire de la Folie") s'y sont intéressés.
Aujourd'hui, en partie pour des raisons économiques, l'anti-psychiatrie a été abandonnée et la psychiatrie est revenue à la situation antérieure, c'est à dire proche des conceptions du XIXème siècle

* Quand une étude de la Sécurité Sociale datant de novembre 2000 (en 10 ans ça n'a pas du s'améliorer !) indiquait qu'un salarié sur 4 (25%!) allait au travail chaque matin sous antidépresseur ou anxyolitique, cela veut sans doute nous dire quelque chose sur l'état de notre société. Qui est fou ?

Dans les années 70 (et même avant : 67 ?), la "mode" était aux "psychodrames"; en particulier, à Paris, dans le quartier de la Rue des Saints Pères avec des "psys" qui faisant cela gratuitement ! En Australie aussi : "stop sessions" d'après le livre sur les Utopistes. Le tout était de se sortir de la psychanalyse "officielle" tout en se servant de ses constats de base (Jung surtout). Le film " Bob, Carole, Ted et Alice" est à voir pour cela : la séance d'analyse très décontractée, puis le groupe de rencontre très "Esalen" et les conséquences... Tout ceci dans les milieux "hippisants", ou, pour être plus exact, dans les milieux qui refusaient l'Establishement, ses techniques "archaïques" et ses répressions !

Bonjour Jillie, tu as l'ait très calée sur cette époque qui me fait rêver, que j'aurais voulu connaître. Cela va être un régal de te lire ! Et me faire rêver... Merci et bienvenue à toi

Une bande dessinée de Lisa Mandel qui explique avec beaucoup d'humour ce que furent les Crazy Seventies, les traitements alternatifs en psychiatrie dans les années '70...