Thérèse Plantier
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Thérèse Plantier
Thérèse Plantier (1911-1990) est une écrivaine anti-conformiste et une poétesse proche des surréalistes et se revendiquant du mouvement hippie et du féminisme. Elle a écrit et publié de très beaux et nombreux poèmes très provocants.
Lorsqu'elle mourut, son mari qui avait quarante cinq ans de moins qu'elle, se suicida.
Ses oeuvres :
Les anges diaboliques (Ed. Confluences, 1945)
Leçons de Ténèbres (Ed. du scorpion, 1959)
Chemins d'eau (Ed. Guy Chambelland, 1963)
Mémoires inférieurs (Ed. La Corde, 1966)
C'est moi Diego, (Ed. Saint-Germain des Prés, 1971)
Jusqu'à ce que l'enfer gèle (Ed. Pierre-Jean Oswald, 1974)
La loi du silence : Omerta (Ed. Pierre-Jean Oswald, 1975)
Le Portentule (Ed. Saint-Germain des Prés, 1978)
Le Discours Du Mâle - Logos Spermaticos (Ed. Anthropos, 1980)
George Sand ou ces dames voyagent (Atelier de Création Libertaire, 1986)
Je ne regrette pas le père Ubu (Ed. Cerisier/Coïncidence, 1988)
Un poème magnifique :
Parmis les rouquins qui puaient l'oignon
elle mangeait exquisement son bol de soupe
la jeune fille anglaise bien élevée
puis elle s'est enfuie exquisement
terrorisée
d'avoir donné son appétit en spectacle
comment osera-t-elle le soir venu
ôter sa culotte ?
supposons que prête à toute éventualité
elle n'en ait point mis ce matin
est-ce là ce que nous pouvions espérer ?
in Jusqu'à ce que l'enfer gèle
(Ed. Pierre-Jean Oswald, 1974)
Lorsqu'elle mourut, son mari qui avait quarante cinq ans de moins qu'elle, se suicida.
Ses oeuvres :
Les anges diaboliques (Ed. Confluences, 1945)
Leçons de Ténèbres (Ed. du scorpion, 1959)
Chemins d'eau (Ed. Guy Chambelland, 1963)
Mémoires inférieurs (Ed. La Corde, 1966)
C'est moi Diego, (Ed. Saint-Germain des Prés, 1971)
Jusqu'à ce que l'enfer gèle (Ed. Pierre-Jean Oswald, 1974)
La loi du silence : Omerta (Ed. Pierre-Jean Oswald, 1975)
Le Portentule (Ed. Saint-Germain des Prés, 1978)
Le Discours Du Mâle - Logos Spermaticos (Ed. Anthropos, 1980)
George Sand ou ces dames voyagent (Atelier de Création Libertaire, 1986)
Je ne regrette pas le père Ubu (Ed. Cerisier/Coïncidence, 1988)
Un poème magnifique :
Parmis les rouquins qui puaient l'oignon
elle mangeait exquisement son bol de soupe
la jeune fille anglaise bien élevée
puis elle s'est enfuie exquisement
terrorisée
d'avoir donné son appétit en spectacle
comment osera-t-elle le soir venu
ôter sa culotte ?
supposons que prête à toute éventualité
elle n'en ait point mis ce matin
est-ce là ce que nous pouvions espérer ?
in Jusqu'à ce que l'enfer gèle
(Ed. Pierre-Jean Oswald, 1974)
patchouli- Messages : 269
Date d'inscription : 13/08/2011
Age : 73
Localisation : Région lilloise
Re: Thérèse Plantier
Merci Patchouli.
Je ne connaissais pas.
Tu peux en mettre quelques autres ?
Eon
Je ne connaissais pas.
Tu peux en mettre quelques autres ?
Eon
Eon- Messages : 490
Date d'inscription : 06/08/2011
Re: Thérèse Plantier
Je n'ai pas trouvé grand chose sur le net, moi non plus je ne connaissais pas... Trois petits textes, pas de biographie...
Mon amour
Parce que j'avais senti la première odeur de l'été
j'avais cru que je vivrais mille ans
auprès de toi
mais j'étais en retard il aurait fallu
prendre le train tes yeux
puis descendre à contre-voie
parmi les bardanes et les orties violettes
battre les buissons tambouriner
dessus avec des paumes de laine
cardée par les ronciers
l'avenir se chargea de me détromper
vira au bleu-silence
tandis que les gousses des genêts-à-balai
percutaient sec sur le ciel
plié à gauche dans l'odeur de tes doigts.
("Chemins d'eau")
Rien ne se répare sinon les mots
s’il n’y avait pas les mots
il n ‘y aurait que la mort
mots anti-mort mort anti-mots
rien ne se creuse sinon le lit
où coule l’eau torturée
chaque goutte perdant la vie
en touchant la goutte suivante
et ainsi et ainsi dans le fleuve des mots
qui se nomme Histoire
on se fout pas mal que
réparation soit due aux peuples
jamais ne se regonfleront
les mollets les enfants les martyrs
les morts de faim
un quelconque mai
on peut tirer en leur honneur
des salves d’adjectifs
qui ne les concernent pas
il n’y a que des transferts
jamais de justice
à moins que la douleur ne soit une justice
dans ce cas
plus besoin de mots.
Mes membres fourmillent de reflets pétrifiés
je ne peux m'endormir sans devenir la terre
sans rabattre mon linceul
comme le vent rabat aux cerisiers
leurs jupons sur la tête
une fois devenue bloc
je porte en croupe les eaux
obsédantes
je ne sais jamais qui est moi.
Mon amour
Parce que j'avais senti la première odeur de l'été
j'avais cru que je vivrais mille ans
auprès de toi
mais j'étais en retard il aurait fallu
prendre le train tes yeux
puis descendre à contre-voie
parmi les bardanes et les orties violettes
battre les buissons tambouriner
dessus avec des paumes de laine
cardée par les ronciers
l'avenir se chargea de me détromper
vira au bleu-silence
tandis que les gousses des genêts-à-balai
percutaient sec sur le ciel
plié à gauche dans l'odeur de tes doigts.
("Chemins d'eau")
Rien ne se répare sinon les mots
s’il n’y avait pas les mots
il n ‘y aurait que la mort
mots anti-mort mort anti-mots
rien ne se creuse sinon le lit
où coule l’eau torturée
chaque goutte perdant la vie
en touchant la goutte suivante
et ainsi et ainsi dans le fleuve des mots
qui se nomme Histoire
on se fout pas mal que
réparation soit due aux peuples
jamais ne se regonfleront
les mollets les enfants les martyrs
les morts de faim
un quelconque mai
on peut tirer en leur honneur
des salves d’adjectifs
qui ne les concernent pas
il n’y a que des transferts
jamais de justice
à moins que la douleur ne soit une justice
dans ce cas
plus besoin de mots.
Mes membres fourmillent de reflets pétrifiés
je ne peux m'endormir sans devenir la terre
sans rabattre mon linceul
comme le vent rabat aux cerisiers
leurs jupons sur la tête
une fois devenue bloc
je porte en croupe les eaux
obsédantes
je ne sais jamais qui est moi.
Re: Thérèse Plantier
Merci Jean-Luc. Si j'ai un peu de temps, je recopierai ici quelques uns de ses poèmes...
patchouli- Messages : 269
Date d'inscription : 13/08/2011
Age : 73
Localisation : Région lilloise
Re: Thérèse Plantier
merci c'est une belle personne
j'ai très envie d'en lire plus
j'ai très envie d'en lire plus
cory- Messages : 21
Date d'inscription : 19/08/2011
Re: Thérèse Plantier
MON AMOUR
Ton âme-oiseau vole au-dedans de moi
et j’introduis en toi mon mortel ennemi
le corbeau
ai-je rêvé de foules ?
il n’est venu que toi dans mon sommeil
couronné de murs
bien que la houle ait rongé les jetées
ce qui enfle restera longtemps solide
bien que le flot lèche mes pieds
je te mangerai pour que tu renaisses
des eaux de la mort des Sorgues
où un cheval compréhensif
pointe son oreille vers tes indistinctes paroles.
extrait de "C'était hier et c'est demain", éd. Seghers, 2004
Ton âme-oiseau vole au-dedans de moi
et j’introduis en toi mon mortel ennemi
le corbeau
ai-je rêvé de foules ?
il n’est venu que toi dans mon sommeil
couronné de murs
bien que la houle ait rongé les jetées
ce qui enfle restera longtemps solide
bien que le flot lèche mes pieds
je te mangerai pour que tu renaisses
des eaux de la mort des Sorgues
où un cheval compréhensif
pointe son oreille vers tes indistinctes paroles.
extrait de "C'était hier et c'est demain", éd. Seghers, 2004
patchouli- Messages : 269
Date d'inscription : 13/08/2011
Age : 73
Localisation : Région lilloise
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