Pleure pas la bouche pleine - Pascal Thomas

Lorsqu'il sortit son premier film en 1973, Les Zozos, Pascal Thomas apporta au cinéma un ton vraiment nouveau, de fraîcheur et de spontanéité, un ton vrai. Son second film, sorti la même année est, selon moi, malgré son titre un peu racoleur, Pleure pas la bouche pleine, un film plein de charme doux-amer et de poésie, son chef d'oeuvre qu'il n'arrivera plus à surpasser par la suite, malgré ses nombreux succès, comme ces écrivains qui refond finalement sans cesse le même livre.
Nous sommes au tout début des années 70, les hippies ne sont jamais arrivés dans ce petit village des Deux-Sèvres, mais une adolescente rêve cependant de liberté, d'émancipation et d'amour. Très joli. Ce film aborde les premières expériences sexuelles, et selon le point de vue de la fille, avec beaucoup de sensibilité. Très beau dialogue, à la fin, entre la mère et la fille. Malgré tout, de l'humour. Et surtout, ce ton vrai qui est la marque de Pascal Thomas : sauf Jean Carmet, Bernard Menez (dans le rôle du "parisien"), et Daniel Ceccaldi, tous les acteurs, dont l'héroïne, (Annie Collé) sont des non-professionnels admirablement dirigés. Un film émouvant et très reposant par son rythme que je ne me lasse pas de revoir.

Les premiers émois d'une adolescente dans la France rurale de 1970 :

Le troisième film de Pascal Thomas fut Le Chaud Lapin sorti en 1974 (donc tourné en 1973 !  ) avec Bernard Menez et Ceccaldi ses acteurs fétiches...
L'affiche me fait un peu penser à celle de Fritz The Cat (1972)