Le livre que vous venez de terminer

Tu as fait un combiné de Sur la route et La route de Los Angeles : Sur la route de Los Angeles ?

C’est drôle, on peut lui trouver effectivement une certaine ressemblance avec Kerouac...

Il y a deux jours, j’ai commencé La Conquérante de Brasillach (je sais, auteur controversé mais Jean-Luc n’est pas dans les parages !)
Un roman "colonial" écrit en 1942, sur la mise en place du Protectorat Français au Maroc en 1912, vue par les yeux d’une jeune femme de vingt ans. Avec son écriture  extrêmement sensuelle, tous les parfums, tous les sons, toutes les couleurs, toute la lumière de l’Afrique du Nord, et la description précise du désir féminin, Brasillach se situe dans la foulée de Colette, en épouse toute la sensualité. Jeune et talentueux critique littéraire, il avait réalisé une interview de Colette déjà âgée, elle lui est restée fidèle jusqu’au bout jusqu’à aller signer la pétition de demande de grâce en 1945.
Il fait intervenir dans le roman, de façon anecdotique, le personnage de Moulay Hassen, une tenancière de maison close ayant réellement existé et qui fut condamnée en 1937 à Fès, pour assassinat de prostituées et dont le procès avait été couvert à l’époque pour la presse parisienne par...Colette !

Tu t’es trompé : ce n’est pas « Le livre que vous venez de commencer » mais celui que vous venez de terminer !

Mimi, le choix du 6 février pour commencer La Conquérante et le titre de ton post (Montrouge) sont transparents : oui Jean-Luc ne serait évidemment et à raison pas content !!

Un «roman colonial» au Maroc en 1912 : ça doit être kif et majoun à tous les étages  ! Comme quarante cinq ans après, la Beat Generation, Burroughs et Kerouac à Tanger, hein !

Non, pas vraiment. Ça raconte surtout le vrai Far West (et tout ce que ça comporte) que fut le début du Protectorat Français au Maroc.
Je n’avais pas relu Brasillach depuis très longtemps. Je trouve toujours ça très  bien écrit évidemment, mais prodigieusement vieilli ! Trop didactique, il veut tout expliquer, il déborde, pas assez allusif. Comme souvent Houellebecq dans un autre style ! Ses dialogues, on n’y croit autant que ceux de George Sand faisant parler ses paysans à l’imparfait du subjonctif ou ceux du Prince Éric dans les romans scouts de Serge Dalens ! Pas assez de silence.
En revanche, il est champion pour parler du désir féminin, du regard rêveur que la femme pose sur les beaux légionnaires musclés et torses nus. Il sait de quoi il parle, là !

@mimi pinçon, mets-toi plutôt à Céline !
Je viens de relire cette nuit Doctor Sax (dont j’emprunte à une lettre près le nom) de Kerouac.
Sous le nom de Jack Duluoz, il fait revivre son enfance à Lowell, Massachusetts, parmi la communauté des immigrés franco-canadiens où la réalité se mêle à ses cauchemars d’enfant peuplés de fantômes et de squelettes dont le chef est l’effrayant Dr Sax, et à la figure du frère mort.
Sublime et poétique.

Relire Brasillach ne m’empêche pas de lire Céline...ni Kerouac !