Les Celtes
2 participants
1973, vieux-z'hippies & vieilles beatniks :: Catégories :: Errance, vagabondage, voyages, survie, hobos
Page 1 sur 1
Les Celtes
C’était un soir, pas trop pluvieux, sur une plage au Nord de Dublin. Je m’apprêtais à m’installer pour passer la nuit. Première fois de ma vie que je faisais la route dans ce beau pays d’Irlande.
Au-dessus de la plage, y avait une gare. Avec un quai. Et un gars qui attendait son train, seul sur le quai.
Voilà que le gars, à un moment, quitte le quai et se dirige vers moi. Traverse la plage. Moi, un peu inquiet. Je me dis, ça y est, il va me dire que je peux pas rester là ; enfin, le genre d’amabilité auxquelles les hippies, en voie de clochardisation à l’époque, pouvaient s’attendre. Ben, pas du tout. Il a, simplement, commencé à discuter. Le temps, la pluie, les trains, la plage, bref, quelque chose de tout à fait inhabituel pour moi. Puis le train est arrivé. Il m’a dit, « oh, excusez-moi « . Et est retourné en courant vers le quai.
J’en suis resté baba…
Ce fut mon premier contact avec l’Irlande. Et peu à peu, je découvris que ces gens-là – les Celtes – étaient quand même un peu différents…Pas tout à fait assimilés.
Et, de fil en aiguille, j’ai découvert quelques vérités qu’on nous avait soigneusement cachées.
Que nous étions tous Celtes.
Que l’assimilation a souvent été brutale, truffée de massacres, et de bûchers.
Que nos valeurs, notre philosophie, n’étaient pas les mêmes que celles du monde romain.
Que les femmes étaient, non seulement considérées, mais partie essentielle de la vie des communautés. Et qu’elles étaient fières d’être femmes.
Que les hiérarchies –comme ça se vérifie encore dans les pays resté réellement celtiques – étaient plutôt lâches.
Que ces peuples étaient restés libres, et fiers.
Qu’on essayait de gommer, soigneusement, ce qu’il restait de traces, chez nous, du monde gaulois…
Voilà pourquoi.
Bien sûr, il y a aussi la musique.
Les légendes, qui sont souvent restées bien vivantes dans les coins reculés de la vieille Gaule, comme je le découvris par après.
Et une conception de l’univers qui se fait encore sentir, au détour d’une phrase, au gré d’une errance….
Au-dessus de la plage, y avait une gare. Avec un quai. Et un gars qui attendait son train, seul sur le quai.
Voilà que le gars, à un moment, quitte le quai et se dirige vers moi. Traverse la plage. Moi, un peu inquiet. Je me dis, ça y est, il va me dire que je peux pas rester là ; enfin, le genre d’amabilité auxquelles les hippies, en voie de clochardisation à l’époque, pouvaient s’attendre. Ben, pas du tout. Il a, simplement, commencé à discuter. Le temps, la pluie, les trains, la plage, bref, quelque chose de tout à fait inhabituel pour moi. Puis le train est arrivé. Il m’a dit, « oh, excusez-moi « . Et est retourné en courant vers le quai.
J’en suis resté baba…
Ce fut mon premier contact avec l’Irlande. Et peu à peu, je découvris que ces gens-là – les Celtes – étaient quand même un peu différents…Pas tout à fait assimilés.
Et, de fil en aiguille, j’ai découvert quelques vérités qu’on nous avait soigneusement cachées.
Que nous étions tous Celtes.
Que l’assimilation a souvent été brutale, truffée de massacres, et de bûchers.
Que nos valeurs, notre philosophie, n’étaient pas les mêmes que celles du monde romain.
Que les femmes étaient, non seulement considérées, mais partie essentielle de la vie des communautés. Et qu’elles étaient fières d’être femmes.
Que les hiérarchies –comme ça se vérifie encore dans les pays resté réellement celtiques – étaient plutôt lâches.
Que ces peuples étaient restés libres, et fiers.
Qu’on essayait de gommer, soigneusement, ce qu’il restait de traces, chez nous, du monde gaulois…
Voilà pourquoi.
Bien sûr, il y a aussi la musique.
Les légendes, qui sont souvent restées bien vivantes dans les coins reculés de la vieille Gaule, comme je le découvris par après.
Et une conception de l’univers qui se fait encore sentir, au détour d’une phrase, au gré d’une errance….
Re: Les Celtes
Très intéressant, merci Ardwenn. Il y aurait pas mal à dire de la filiation entre la religion des Celtes et des Gaulois avec celle des Hindous, beaucoup de points communs, de ressemblances comme par exemple le culte des rivières et bien d'autres. Il y avait un site scientifique qui en établissait un recensement, et un parallèle, mais je ne le retrouve plus... Je ne suis pas sûre que l'assimilation [au christianisme] se soit faite de façon aussi brutale que tu le laisses supposer, au contraire, il semble que ce soit le christianisme qui se soit teinté des traditions antérieures en les adoptant, en les englobant, en les assimilant (Noël, vierges noires, culte des saints, culte du yoni qu'on retrouve aujourd'hui au tympan de toutes les cathédrales etc !) Rien à voir semble-t-il avec la façon dont les Arabes ont islamisé le Maghreb en moins de cent cinquante ans. J'aime beaucoup découvrir à travers les différentes traditions l'unité de l'humanité... Les liens...
En tous cas merci beaucoup de ton très intéressant témoignage.
En tous cas merci beaucoup de ton très intéressant témoignage.
Durga- Admin
- Messages : 2792
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Les Celtes
Le truc le plus intrigant, à mon avis, dans l’histoire des Celtes d’après la conquête romaine, c’est la conversion incroyablement rapide de l’Irlande au Christianisme, et l’apparition d’un Christianisme spécifiquement celtique…
En résumé…
Un certain Patrice, « esclave » d’un druide, se rend en Irlande…Et en moins d’une génération, sans la moindre violence, l’Irlande est « convertie ».
C’est quasiment impossible…
Sauf si on suppose une large concertation de caractère démocratique…
Je vois ça comme ça…
Le centre du druidisme, c’est le pays de Galles.
Conscients que sous la pression énorme des « civilisateurs », la culture celtique, religion comprise, risque de disparaître, l’assemblée druidique du pays de Galles –qui est le centre religieux de tout le monde celtique – veut jouer le dernier atout – l’Irlande, toujours indépendante.
On envoie sur place un émissaire, chargé d’expliquer ça aux cousins d’en face.
Il s’y prend si bien – magiquement, d’après la légende – que le druidisme irlandais se change très vite
en une nouvelle religion, camouflée sous l’habit monacal romain.
Et envoie très vite ses propres moines dans les régions continentales où le christianisme romain ne s’est pas encore implanté.
C’est, en gros, l’opinion que défend Markale dans son très bon bouquin – « le christianisme celtique et ses survivances populaires. »
En résumé…
Un certain Patrice, « esclave » d’un druide, se rend en Irlande…Et en moins d’une génération, sans la moindre violence, l’Irlande est « convertie ».
C’est quasiment impossible…
Sauf si on suppose une large concertation de caractère démocratique…
Je vois ça comme ça…
Le centre du druidisme, c’est le pays de Galles.
Conscients que sous la pression énorme des « civilisateurs », la culture celtique, religion comprise, risque de disparaître, l’assemblée druidique du pays de Galles –qui est le centre religieux de tout le monde celtique – veut jouer le dernier atout – l’Irlande, toujours indépendante.
On envoie sur place un émissaire, chargé d’expliquer ça aux cousins d’en face.
Il s’y prend si bien – magiquement, d’après la légende – que le druidisme irlandais se change très vite
en une nouvelle religion, camouflée sous l’habit monacal romain.
Et envoie très vite ses propres moines dans les régions continentales où le christianisme romain ne s’est pas encore implanté.
C’est, en gros, l’opinion que défend Markale dans son très bon bouquin – « le christianisme celtique et ses survivances populaires. »
1973, vieux-z'hippies & vieilles beatniks :: Catégories :: Errance, vagabondage, voyages, survie, hobos
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|