Robert Crumb

C'était sympa de se retrouver hier soir pour visiter l'expo Crumb.
Plus de 700 planches et dessins originaux dans un parcours chronologique, journaux, objets dérivés, films et musiques des années 20-30.
Robert Crumb né d'un père militaire dans une famille très catholique mais complètement déjantée (on peut le voir dans un document avec sa mère et son frère Charles, complètement tous à la masse !) trouve tout jeune refuge dans la lecture des bandes dessinées.
Il se met alors à dessiner et devient rapidement le dessinateur de l'underground en plein mouvement hippie alors que celui-ci se tourne vers la drogue, l'hédonisme, la vie en communauté, le retour à la nature, le féminisme, la défense des droits de l'homme, des homosexuels, la paix (en pleine guerre du Vietnam)
Mais Crumb a toujours été en décalage avec la société américaine, nostalgique d'une époque révolue qu'il n'a pas connue (comme Kerouac) :
il n'adhère ni aux valeurs hippies envers qui il est très critique et très ironique ni au culte de l'argent et du succès, il méprise la culture et l'esthétique contemporaine.
Des hippies, il dira plus tard "ils me paraissaient vraiment très cons ! La seule chose qui m'intéressait chez eux c'était l'amour libre"
Fin des années 80, début des années 90, ne supportant plus la vie en Amérique, Crumb s'installe définitivement avec sa famille en France, à Sauve, petit village du Gard où il vit toujours. A ceux qui le questionne avant son départ des Etats Unis, il répondra :
"La France ce n'est peut-être pas parfait, mais en tous cas ce sera moins pire que les Etats Unis."
Une large place est faite dans cette expo à l'amour de Crumb pour la "vraie" musique, celles des années 20 et 30, le blues et les musiques populaires (dans le véritable sens du terme). Grand collectionneur de 78 tours, il destestait le rock et la musique "psychédélique" et pour cette raison a refusé de dessiner plusieurs pochettes de groupes dont celles des Stones.
L'expo présente aussi l'intégralité des planches originales de la Genèse.
Très belle et riche exposition qu'il faut voir et très certainement revoir !

hipnik a écrit:
Des hippies, il dira plus tard "ils me paraissaient vraiment très cons ! La seule chose qui m'intéressait chez eux c'était l'amour libre"

C'est pas loin de ce que pense moi-même ; cette phrase on devrait la mettre en exergue !

hipnik a écrit:.
Fin des années 80, début des années 90, ne supportant plus la vie en Amérique, Crumb s'installe définitivement avec sa famille en France, à Sauve, petit village du Gard où il vit toujours. A ceux qui le questionne avant son départ des Etats Unis, il répondra :
"La France ce n'est peut-être pas parfait, mais en tous cas ce sera moins pire que les Etats Unis."

En 1937, Joséphine Baker devint française. Elle ne devait pas être loin de penser la même chose que Crumb. Elle racontera que lors de son arrivée en France dans les années 20 elle était étonnée qu'elle puisse s'asseoir dans le métro à côté de personnes blanches sans qu'on lui fasse la moindre réflexion, qu'elle puisse être servi dans les mêmes restaurants que les blancs, et que les gens, dans la rue, étaient aimables avec elle...

Je ne pourrai voir cette expo avant le mois de juillet pendant lequel je prévois monter à Paris. Ce que j'apprécie particulièment chez Crumb (entre autres) c'est son image d'obsédé sexuel parfaitement assumée. De nos jours, c'est pas si courant !

Finalement, j'y suis allée (un dimanche, un soir en semaine c'était impossible pour moi, dommage !) J'ai apprécié de découvrir tous ces dessins et les couvertures de ces journaux "underground" (Actuel avait l'air sympa à lire !)
En revanche, surprise des films présentant Crumb et de ses prises de position contre le mouvement hippie et sa détestation de la musique rock et psychédélique.
En fait, c'est un esprit libre inembrigadable !

La semaine dernière est paru chez Cornélius La Crème de Crumb (25 euros) avec le meilleur de Crumb, avec en prime une longue interview sur ses idées sur la vie (ça risque de ne pas être piqué des hannetons !) et ses influences artistiques !

La femme yéti de Robert Crumb n'est elle pas la fille de cette femme singe de Leonor Fini ? (L'homme noir et la femme singe, 1942)

Etonnant...

Sacré personnage dans une sacrée famille de dingues... Crumb est né en 1943 à Philadelphia, il a pour frère aîné Charles et frère cadet Maxon. Tous trois ont une vraie complicité.
Le père est militaire carrière et rêve de faire de ses enfants des durs à cuire !
La mère est dépressive et accroc aux médicaments.
Sous l'impulsion de Charles, les trois frères s'échappent de leur quotidien dans le rêve, l'imaginaire et surtout la bande dessinée et la lecture des comics.
Adulte, Charles devint un reclus chez ses parents qu'il ne quittera jamais, hanté par ses fantasmes homosexuels et pédophiles. Il se suicidera en 1994.
Maxon, artiste raté, mendiant taré et à la limite de la débilité vit toujours chez sa mère...
Robert, moins atteint que ses frères, mais quand même intello frustré, épousera jeune, Dana Morgan, la "première venue", une amie d'enfance.
Ils prirent de l'acide dès 1967 et partirent vivre à San Francisco. Il dessine alors beaucoup, souvent sous l'effet de la drogue, et se fait un nom dans les milieux de l'undergroung et le milieu hippie...
En 1978, il abandonne les drogues et épouse Aline Kominsky, une dessinatrice de bandes dessinées. Ils auront une fille Sophie
Au début des années 90, dégoutés des USA, ils s'installent en France où ils vivent confortablement de leur art...

Merci Crumby pour ce résumé biographique de ce génial (le génie frôle souvent la folie dit-on) dessinateur...

Connais-tu le film très émouvant qui a été fait sur Crumb, son frère Maxon et leur mère ?

Tu veux sans doute parler du très beau et émouvant documentaire de Terry Zwigoff sorti en 1994 (en 1998 en France), intitulé tout simplement Crumb et qui obtint une foule de prix.
Beatrice Crumb, la mère, est décédée en 1997
Maxon vit à San Francisco. Il ne peut pas s'empêcher de mendier dans les rues...
Cependant, il a publié quelques ouvrages et dessins...
Ce film est empreint d'une très grande humanité...

Crumb
Sans titre (« Don't worry everything's going to befine… »), 1985
Encre sur papier et encre de couleur sur acétate
35,5 x 43 cm
Collection particulière
© Robert Crumb

ATTENTION ! C'est Hipnik qui m'a averti : il existe des logiciels qui changent automatiquement le contenu des documents que vous téléchargez. Vous téléchargez une image,trouvée sur le net, représentant un paysage, une fleur etc et lorsque vous la postez sur un forum cette image se transforme quelque temps après et à votre insu en image indésirable, pornographique etc... J'en ai été moi-même victime. Cela semble être un système anti-téléchargement...
Pensez à vérifier les documents postés sur le forum quelques temps après les y avoir mis...
Et pensez à indiquer vos sources....

Crumb en 1973

Mister Natural ne veut pas s'habiller !

Dommage que les dialogues soient en anglais.

Mais de toutes façon, forcer quelqu'un à s'habiller, ça relève presque de la torture textiliste !