Le Charleston
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mimi pinçon
hippium
Durga
Dr_Natural
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Le Charleston
Klondike a écrit:Ain't She Sweet, repris en 1960 par les Beatles (pas encore tout à fait les Beatles) est en fait un standard du Charleston écrit en 1927.
Le Charleston doit son nom à une chanson, Charleston écrite en 1923 par Cecil Mack sur une musique de James P. Johnson composée en 1913 et qui n'avait eu auparavant aucun succès. Cette chanson devint l'hymne de cette musique et de cette danse qui déferla aux Etats-Unis et en Europe, dans les années 20 qu'on appela "folles", ainsi que de l'émancipation des femmes... Le troisième titre le plus connu du Charleston est Yes Sir ! That's My Baby
Il semblerait qu'aujourd'hui les danseurs de hip-hop reprennent à leur compte les pas et figures inventés par le Charleston...
Les années Charleston, les années folles, ça a duré encore moins que les années hippies je crois, tout juste de 1923-24 à 1926-27 ! Et ça s'est terminé par la crise, le fascisme et la guerre ! S'il y a une "génération perdue" c'est bien celle qui a eu vingt ans dans ces années... Quoique ceux qui ont eu leurs vingt ans dix ans auparavant, c'était pas mal non plus bien sûr ! Il faudra qu'un jour je vous parle de mon grand-oncle Anatole, fameux danseur de Charleston, fou de cinéma et mort à la toute fin des années 60...
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Re: Le Charleston
Ton oncle Anatole ? Je ne l'avais jamais encore entendue celle-là !!
Durga- Admin
- Messages : 2792
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Le Charleston
"Celle-là", tu ne crois pas si bien dire concernant l'oncle (le grand-oncle, frère de mon grand-père) Anatole !
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Re: Le Charleston
https://m.youtube.com/watch?v=uN5QxvsETy0
https://m.youtube.com/watch?v=NV9IKdwxFLI
hippium- Messages : 1819
Date d'inscription : 01/08/2011
Age : 44
Re: Le Charleston
Merci Jean-Luc d'avoir détaché ce sujet qui n'avait trop rien à faire avec les Beatles !
Durga- Admin
- Messages : 2792
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Le Charleston
Eh, Dr_Natural, et ton oncle Anatole, alors ?
mimi pinçon- Messages : 1127
Date d'inscription : 18/11/2011
L'oncle Anatole
Je suis d'une génération où dans les familles il y avait toujours un vieil oncle un peu original, excentrique, presque sulfureux ou considéré comme tel !
L'oncle Anatole était en fait un grand oncle, le frère de mon grand père. Ils avaient un grand écart d'âge, dix ou douze ans. Mon grand père était du dix-neuvième siècle et frère du début du XXe. Cela se voyait, la différence était visible, évidente, dans leur façon de penser...
C'était un vieil oncle, un vieux garçon, il ne s'était jamais marié malgré, ou à cause, de ses très nombreuses conquêtes qu'on lui prêtait. Il devait avoir à peine la cinquantaine flamboyante, mais pour nous, ses neveux, petits neveux, quand nous etions ados, cinquante ans cela nous semblait déjà très vieux.
Nous l'aimions bien, nous l'adorions même, parce qu'il aimait semer la perturbation dans la famille, il mettait toujours, pour notre plus grande joie, les pieds dans le plat, secouait les conventions.
Et surtout, il était très indulgent avec les petits neveux et prenait toujours leur défense devant les parents : il intercédait toujours pour nous auprès des parents pour lever une punition ou obtenir une autorisation.Les parents n'auraient jamais osé s'opposer à lui, et lorsqu'il était là nous savions que nous pouvions jouir d'une parfaite impunité. Quand il était à la maison, il nous traitait en adulte, c'était la fête perpétuelle, nos parents n'osaient pas nous réprimander, et nous avions même droit au vin à table !
Il y avait toujours autour de lui dans son sillage un parfum d'eau de Cologne et de tabac anglais, un air de liberté et de scandale, comme un parfum d'ancien temps, des années folles, de vieux films burlesques du temps du muet, de jazz et de Charleston. Qu'il dansait à la perfection (pas le genre de nos parents !) et nous apprenait. Avec les plus grands il organisait des soirées spirites et faisait tourner les tables.
Ses costumes de lin, toujours bien coupés, ses vestes pied de poule, ses chemises d'un rose très pâle, ses noeuds papillons et son canotier qu'il portait encore parfois l'été dans les années 50-60 lui donnait une elegance un peu surrannée.
Il conduisait une vieille guimbarde de sport, décapotable, d'avant guerre et nous adorions qu'il nous emmène faire un tour. Plus tard, il eut une 2CV avec laquelle il partait camper l'été vers Saint Tropez, et sur le chemin, il s'arrêtait toujours dans la maison familiale de vacances dans le Vaucluse...
Il était resté comme je l'ai dit célibataire, à notre grand étonnement car il avait la réputation d'être un grand séducteur auprès des dames et on lui prêtait de très nombreuses conquêtes. Ce qui ne manquait pas de le rendre sulfureux aux yeux de nos parents. Et bien sûr infiniment sympathiques aux nôtres. Il s'affichait avec de "jeunes" femmes à chaque fois qu'il passait (mais à l'époque pas question de faire autrement que chambre à part !)
Ce que nous ne savions pas, c'est que ses vraies conquêtes s'appelaient plutôt Jean que tante Jeanne comme le chantait en ce temps-là Gilbert Bécaud !
Il est mort à la toute fin des années 60, en 69 ou 70, je ne sais plus, d'une crise cardiaque, à soixante cinq ou soixante six ans...
L'oncle Anatole était en fait un grand oncle, le frère de mon grand père. Ils avaient un grand écart d'âge, dix ou douze ans. Mon grand père était du dix-neuvième siècle et frère du début du XXe. Cela se voyait, la différence était visible, évidente, dans leur façon de penser...
C'était un vieil oncle, un vieux garçon, il ne s'était jamais marié malgré, ou à cause, de ses très nombreuses conquêtes qu'on lui prêtait. Il devait avoir à peine la cinquantaine flamboyante, mais pour nous, ses neveux, petits neveux, quand nous etions ados, cinquante ans cela nous semblait déjà très vieux.
Nous l'aimions bien, nous l'adorions même, parce qu'il aimait semer la perturbation dans la famille, il mettait toujours, pour notre plus grande joie, les pieds dans le plat, secouait les conventions.
Et surtout, il était très indulgent avec les petits neveux et prenait toujours leur défense devant les parents : il intercédait toujours pour nous auprès des parents pour lever une punition ou obtenir une autorisation.Les parents n'auraient jamais osé s'opposer à lui, et lorsqu'il était là nous savions que nous pouvions jouir d'une parfaite impunité. Quand il était à la maison, il nous traitait en adulte, c'était la fête perpétuelle, nos parents n'osaient pas nous réprimander, et nous avions même droit au vin à table !
Il y avait toujours autour de lui dans son sillage un parfum d'eau de Cologne et de tabac anglais, un air de liberté et de scandale, comme un parfum d'ancien temps, des années folles, de vieux films burlesques du temps du muet, de jazz et de Charleston. Qu'il dansait à la perfection (pas le genre de nos parents !) et nous apprenait. Avec les plus grands il organisait des soirées spirites et faisait tourner les tables.
Ses costumes de lin, toujours bien coupés, ses vestes pied de poule, ses chemises d'un rose très pâle, ses noeuds papillons et son canotier qu'il portait encore parfois l'été dans les années 50-60 lui donnait une elegance un peu surrannée.
Il conduisait une vieille guimbarde de sport, décapotable, d'avant guerre et nous adorions qu'il nous emmène faire un tour. Plus tard, il eut une 2CV avec laquelle il partait camper l'été vers Saint Tropez, et sur le chemin, il s'arrêtait toujours dans la maison familiale de vacances dans le Vaucluse...
Il était resté comme je l'ai dit célibataire, à notre grand étonnement car il avait la réputation d'être un grand séducteur auprès des dames et on lui prêtait de très nombreuses conquêtes. Ce qui ne manquait pas de le rendre sulfureux aux yeux de nos parents. Et bien sûr infiniment sympathiques aux nôtres. Il s'affichait avec de "jeunes" femmes à chaque fois qu'il passait (mais à l'époque pas question de faire autrement que chambre à part !)
Ce que nous ne savions pas, c'est que ses vraies conquêtes s'appelaient plutôt Jean que tante Jeanne comme le chantait en ce temps-là Gilbert Bécaud !
Il est mort à la toute fin des années 60, en 69 ou 70, je ne sais plus, d'une crise cardiaque, à soixante cinq ou soixante six ans...
Dernière édition par Dr_Natural le Lun 11 Avr 2016 - 16:08, édité 1 fois
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Re: Le Charleston
Ce n'est que très tard que j'ai appris qu'Anatole n'était qu'un surnom qui lui avait été donné dans la famille, j'ignore pourquoi, et que son vrai prénom était Ernest !
Contrairement à son frère aîné, mon grand père, qui était un modeste petit comptable, il avait fait de brillantes études et était ingénieur "ponts et chaussées" !
Nos parents ont bouffé l'héritage et les petits neveux n'en ont rien vu ! Ah ah !
Contrairement à son frère aîné, mon grand père, qui était un modeste petit comptable, il avait fait de brillantes études et était ingénieur "ponts et chaussées" !
Nos parents ont bouffé l'héritage et les petits neveux n'en ont rien vu ! Ah ah !
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Re: Le Charleston
On peut imaginer la souffrance de ceux qui à l'époque, non seulement cachaient leur homosexualité, mais devaient aussi donner le change.
Durga- Admin
- Messages : 2792
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Le Charleston
Et la suite ?
Capucine- Messages : 578
Date d'inscription : 01/08/2011
Age : 36
Localisation : Rennes
Re: Le Charleston
Al Minns et Leon James en 1961 sur "Charleston" de Johnson (1923)
Klondike- Messages : 522
Date d'inscription : 14/10/2011
Re: Le Charleston
Dr_Natural a écrit:Je suis d'une génération où dans les familles il y avait toujours un vieil oncle un peu original, excentrique, presque sulfureux ou considéré comme tel !
L'oncle Anatole était en fait un grand oncle, le frère de mon grand père. Ils avaient un grand écart d'âge, dix ou douze ans. Mon grand père était du dix-neuvième siècle et frère du début du XXe. Cela se voyait, la différence était visible, évidente, dans leur façon de penser...
C'était un vieil oncle, un vieux garçon, il ne s'était jamais marié malgré, ou à cause, de ses très nombreuses conquêtes qu'on lui prêtait. Il devait avoir à peine la cinquantaine flamboyante, mais pour nous, ses neveux, petits neveux, quand nous etions ados, cinquante ans cela nous semblait déjà très vieux.
Nous l'aimions bien, nous l'adorions même, parce qu'il aimait semer la perturbation dans la famille, il mettait toujours, pour notre plus grande joie, les pieds dans le plat, secouait les conventions.
Et surtout, il était très indulgent avec les petits neveux et prenait toujours leur défense devant les parents : il intercédait toujours pour nous auprès des parents pour lever une punition ou obtenir une autorisation.Les parents n'auraient jamais osé s'opposer à lui, et lorsqu'il était là nous savions que nous pouvions jouir d'une parfaite impunité. Quand il était à la maison, il nous traitait en adulte, c'était la fête perpétuelle, nos parents n'osaient pas nous réprimander, et nous avions même droit au vin à table !
Il y avait toujours autour de lui dans son sillage un parfum d'eau de Cologne et de tabac anglais, un air de liberté et de scandale, comme un parfum d'ancien temps, des années folles, de vieux films burlesques du temps du muet, de jazz et de Charleston. Qu'il dansait à la perfection (pas le genre de nos parents !) et nous apprenait. Avec les plus grands il organisait des soirées spirites et faisait tourner les tables.
Ses costumes de lin, toujours bien coupés, ses vestes pied de poule, ses chemises d'un rose très pâle, ses noeuds papillons et son canotier qu'il portait encore parfois l'été dans les années 50-60 lui donnait une elegance un peu surrannée.
Il conduisait une vieille guimbarde de sport, décapotable, d'avant guerre et nous adorions qu'il nous emmène faire un tour. Plus tard, il eut une 2CV avec laquelle il partait camper l'été vers Saint Tropez, et sur le chemin, il s'arrêtait toujours dans la maison familiale de vacances dans le Vaucluse...
Il était resté comme je l'ai dit célibataire, à notre grand étonnement car il avait la réputation d'être un grand séducteur auprès des dames et on lui prêtait de très nombreuses conquêtes. Ce qui ne manquait pas de le rendre sulfureux aux yeux de nos parents. Et bien sûr infiniment sympathiques aux nôtres. Il s'affichait avec de "jeunes" femmes à chaque fois qu'il passait (mais à l'époque pas question de faire autrement que chambre à part !)
Ce que nous ne savions pas, c'est que ses vraies conquêtes s'appelaient plutôt Jean que tante Jeanne comme le chantait en ce temps-là Gilbert Bécaud !
Il est mort à la toute fin des années 60, en 69 ou 70, je ne sais plus, d'une crise cardiaque, à soixante cinq ou soixante six ans...
Émouvant ! En 1961 le chanteur et comédien Jean-Claude Pascal gagna le Grand Prix de l'Eurovision avec cette chanson, Nous, les amoureux dont le grand public n'avait pas saisi que le texte était une dénonciation de la répression des amours homosexuelles.
https://m.youtube.com/watch?v=tpEZdGoqMbg
Ria_Bartok- Messages : 341
Date d'inscription : 01/08/2011
Localisation : Chaumont (Haute-Marne)
Re: Le Charleston
Toute la folie de la fin des Années Folles : Le Black Bottom
https://m.youtube.com/watch?v=__x5bunJTZA
https://m.youtube.com/watch?v=__x5bunJTZA
hipnik- Messages : 1554
Date d'inscription : 01/08/2011
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