Internationale Situationniste
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Internationale Situationniste
Le belge Raoul Vanegeim fut l'un des membres éminents de l'Internationale Situationniste avec Guy Debord. Si l'on est pas sûr qu'il soit réellement le père de la célèbre formule "Jouir sans entrave", au moins celle-ci à le mérite de "résumer" sa pensée !
« Nous ne voulons pas d'un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s'échange contre le risque de mourir d'ennui. »
« Nous ne voulons pas d'un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s'échange contre le risque de mourir d'ennui. »
hippium- Messages : 1819
Date d'inscription : 01/08/2011
Age : 44
Re: Internationale Situationniste
Source : http://www.article11.info/spip/Raoul-Vaneigem-Ici-les-citoyens
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Manifeste situationniste
MANIFESTE (17 mai 1960)
Une nouvelle force humaine, que le cadre existant ne pourra pas dompter, s’accroit de jour en jour avec l’irrésistible développement technique, et l’insatisfaction de ses emplois possibles dans notre vie sociale privee de sens.
L’aliénation et l’oppression dans la société ne sauraient être aménagées, sous aucune de leurs variantes, mais seulement rejetées en bloc avec cette société même. Tout progrès réel est évidemment suspendu à la solution révolutionnaire de la crise multiforme du présent.
Quelles sont les perspectives d’organisation de la vie dans une société qui, authentiquement, « réorganisera la production sur les bases d’une association libre et égale des producteurs » à L’automatisation de la production et la socialisation des biens vitaux réduiront de plus en plus le travail comme nécessité extérieure, et donneront enfin la liberté complète à l’individu. Ainsi libéré de toute responsabilité économique, libéré de toutes ses dettes et culpabilités envers le passé et autrui, I’homme disposera d’une nouvelle plus-value, incalculable en argent parce qu’impossible â réduire à la mesure du travail salarié: la valeur du jeu, de la vie librement construite. L’exercice de cette création ludique est la garantie de la liberté de chacun et de tous, dans le cadre de la seule égalité garantie avec la non-exploitation de l’homme par l’homme. La libération du jeu, c’est son autonomie créative, dépassant l’ancienne division entre le travail imposé et les loisirs passifs.
L’Eglise a brûlé autrefois les prétendus sorciers pour réprimer les tendances ludiques primitives conservées dans les fêtes populaires. Dans la société actuellement dominante, qui produit massivement des pseudo-jeux désolés de non-participation, une activité artistique véritable est forcément classée dans la criminalité. Elle est semi-clandestine. Elle apparaît sous forme de scandale.
Qu’est-ce, en effet, que la situation ? C’est la réalisation d’un jeu supérieur, plus exactement la provocation à ce jeu qu’est la présence humaine. Les joueurs révolutionnaires de tous les pays peuvent s’unir dans l’I.S. pour commencer à sortir de la préhistoire de la vie quotidienne.
Dés maintenant, nous proposons une organisation autonome des producteurs de la nouvelle culture, indépendante des organisations politiques et syndicales qui existent en ce moment car nous leur dénions la capacité d’organiser autre chose que l’aménagement de l’existant.
L’objectif le plus urgent que nous fixons à cette organisation, au moment où elle sort de sa phase expérimentale initiale pour une première campagne publique, est la prise de l’U.N.E.S.C.O. La bureaucratisation, unifiée à l’échelle mondiale, de l’art et de toute la culture est un phénomène nouveau qui exprime la parenté profonde des systèmes sociaux coexistants dans le monde, sur la base de la conservation éclectique et de la reproduction du passé. La riposte des artistes révolutionnaires à ces conditions nouvelles doit être un nouveau type d’action. Comme l’existence même de cette concentration directoriale de la culture, localisée dans un seul bâtiment, favorise une mainmise par voie de putsch; et comme l’institution est parfaitement dépourvue de possibilité d’un usage sensé en dehors de notre perspective subversive, nous nous trouvons justiflés, devant nos contemporains, à nous saisir de cet appareil. Et nous l’aurons. Nous sommes résolus à nous emparer de l’U.N.E.S.C.O., même si ce n’était que pour peu de temps, car nous sommes sûrs d’y faire promptement un ouvrage qui restera, pour éclairer une longue période de revendications, le plus signiflcatif.
Quels devront être les principaux caractères de la nouvelle culture, et d’abord en comparaison de l’art ancien ?
Contre le spectacle, la culture situationniste réalisée introduit la participation totale.
Contre l’art conservé, c’est une organisation du moment vécu, directement.
Contre l’art parcellaire, elle sera une pratique globale portant à la fois sur tous les éléments employables. Elle tend naturellement à une production collective et sans doute anonyme (au moins dans la mesure où, les œuvres n’étant pas stockées en marchandises, cette culture ne sera pas dominée par le besoin de laisser des traces). Ses expériences se proposent, au minimum, une révolution du comportement et un urbanisme unitaire dynamique, susceptible de s’étendre à la planète entière, et d’être ensuite répandu sur toutes les planètes habitables.
Contre l’art unilatéral, la culture situationniste sera un art du dialogue, un art de l’interaction. Les artistes –avec toute la culture visible– en sont venus a être entièrement séparés de la société, comme ils sont séparés entre eux par la concurrence. Mais avant même cette impasse du capitalisme, I’art était essentiellement unilatéral, sans réponse. Il dépassera cette ère close de son primitivisme pour une communication complète.
Tout le monde devenant artiste à un stade supérieur, c’est-à-dire inséparablement producteur - consommateur d’une création culturelle totale, on assistera à la dissolution rapide du critère linéaire de nouveauté. Tout le monde étant, pour ainsi dire, situationniste, on assistera a une inflation multidimensionnelle de tendances, d’expériences, d’ « écoles » radicalement différentes, et ceci non plus successivement mais simultanément.
Nous inaugurons maintenant ce qui sera, historiquement, le dernier des métiers. Le rôle de situationniste, d’amateur-professionnel, d’anti-spécialiste est encore une spécialisation jusqu’au moment d’abondance économique et mentale où tout le monde deviendra " artiste ", à un sens que les artistes n’ont pas atteint: la construction de leur propre vie. Cependant, le dernier métier de l’histoire est si proche de la société sans division permanente du travail, qu’on lui nie généralement, alors qu’il fait son apparition dans l’I.S., la qualité de métier.
A ceux qui ne nous comprendraient pas bien, nous disons avec un irréductible mépris: « Les situationnistes, dont vous vous croyez peut-être les juges, vous jugeront un jour ou l’autre. Nous vous attendons au tournant, qui est l’inévitable liquidation du monde de la privation, sous toutes ses formes. Tels sont nos buts, et ils seront les buts futurs de l’humanité. »
Le 17 mai 1960.
M. BERNSTEIN,
CONSTANT,
G.-E. DEBORD,
E. EISCH,
L. FISCHER,
A. FRANKIN,
A. JORN,
A. KHATIB,
A. KOTANYI,
K. LINDELL,
G. MELANOTTE,
J. NASH,
R. NELE,
J. OVADIA,
G. PINOT-GALLIZIO,
H. PREM,
G. STADLER,
H. STURM,
A. TROCCHI,
G. WUERICH,
M. WYCKAERT,
H.-P. ZIMMER.
« Manifeste », Internationale Situationniste, numéro 4, juin 1960 (Comité de Rédaction : CONSTANT, Asger JORN, Helmut STURM, Maurice WYCKAERT ; Directeur : G.-E. DEBORD)
Une nouvelle force humaine, que le cadre existant ne pourra pas dompter, s’accroit de jour en jour avec l’irrésistible développement technique, et l’insatisfaction de ses emplois possibles dans notre vie sociale privee de sens.
L’aliénation et l’oppression dans la société ne sauraient être aménagées, sous aucune de leurs variantes, mais seulement rejetées en bloc avec cette société même. Tout progrès réel est évidemment suspendu à la solution révolutionnaire de la crise multiforme du présent.
Quelles sont les perspectives d’organisation de la vie dans une société qui, authentiquement, « réorganisera la production sur les bases d’une association libre et égale des producteurs » à L’automatisation de la production et la socialisation des biens vitaux réduiront de plus en plus le travail comme nécessité extérieure, et donneront enfin la liberté complète à l’individu. Ainsi libéré de toute responsabilité économique, libéré de toutes ses dettes et culpabilités envers le passé et autrui, I’homme disposera d’une nouvelle plus-value, incalculable en argent parce qu’impossible â réduire à la mesure du travail salarié: la valeur du jeu, de la vie librement construite. L’exercice de cette création ludique est la garantie de la liberté de chacun et de tous, dans le cadre de la seule égalité garantie avec la non-exploitation de l’homme par l’homme. La libération du jeu, c’est son autonomie créative, dépassant l’ancienne division entre le travail imposé et les loisirs passifs.
L’Eglise a brûlé autrefois les prétendus sorciers pour réprimer les tendances ludiques primitives conservées dans les fêtes populaires. Dans la société actuellement dominante, qui produit massivement des pseudo-jeux désolés de non-participation, une activité artistique véritable est forcément classée dans la criminalité. Elle est semi-clandestine. Elle apparaît sous forme de scandale.
Qu’est-ce, en effet, que la situation ? C’est la réalisation d’un jeu supérieur, plus exactement la provocation à ce jeu qu’est la présence humaine. Les joueurs révolutionnaires de tous les pays peuvent s’unir dans l’I.S. pour commencer à sortir de la préhistoire de la vie quotidienne.
Dés maintenant, nous proposons une organisation autonome des producteurs de la nouvelle culture, indépendante des organisations politiques et syndicales qui existent en ce moment car nous leur dénions la capacité d’organiser autre chose que l’aménagement de l’existant.
L’objectif le plus urgent que nous fixons à cette organisation, au moment où elle sort de sa phase expérimentale initiale pour une première campagne publique, est la prise de l’U.N.E.S.C.O. La bureaucratisation, unifiée à l’échelle mondiale, de l’art et de toute la culture est un phénomène nouveau qui exprime la parenté profonde des systèmes sociaux coexistants dans le monde, sur la base de la conservation éclectique et de la reproduction du passé. La riposte des artistes révolutionnaires à ces conditions nouvelles doit être un nouveau type d’action. Comme l’existence même de cette concentration directoriale de la culture, localisée dans un seul bâtiment, favorise une mainmise par voie de putsch; et comme l’institution est parfaitement dépourvue de possibilité d’un usage sensé en dehors de notre perspective subversive, nous nous trouvons justiflés, devant nos contemporains, à nous saisir de cet appareil. Et nous l’aurons. Nous sommes résolus à nous emparer de l’U.N.E.S.C.O., même si ce n’était que pour peu de temps, car nous sommes sûrs d’y faire promptement un ouvrage qui restera, pour éclairer une longue période de revendications, le plus signiflcatif.
Quels devront être les principaux caractères de la nouvelle culture, et d’abord en comparaison de l’art ancien ?
Contre le spectacle, la culture situationniste réalisée introduit la participation totale.
Contre l’art conservé, c’est une organisation du moment vécu, directement.
Contre l’art parcellaire, elle sera une pratique globale portant à la fois sur tous les éléments employables. Elle tend naturellement à une production collective et sans doute anonyme (au moins dans la mesure où, les œuvres n’étant pas stockées en marchandises, cette culture ne sera pas dominée par le besoin de laisser des traces). Ses expériences se proposent, au minimum, une révolution du comportement et un urbanisme unitaire dynamique, susceptible de s’étendre à la planète entière, et d’être ensuite répandu sur toutes les planètes habitables.
Contre l’art unilatéral, la culture situationniste sera un art du dialogue, un art de l’interaction. Les artistes –avec toute la culture visible– en sont venus a être entièrement séparés de la société, comme ils sont séparés entre eux par la concurrence. Mais avant même cette impasse du capitalisme, I’art était essentiellement unilatéral, sans réponse. Il dépassera cette ère close de son primitivisme pour une communication complète.
Tout le monde devenant artiste à un stade supérieur, c’est-à-dire inséparablement producteur - consommateur d’une création culturelle totale, on assistera à la dissolution rapide du critère linéaire de nouveauté. Tout le monde étant, pour ainsi dire, situationniste, on assistera a une inflation multidimensionnelle de tendances, d’expériences, d’ « écoles » radicalement différentes, et ceci non plus successivement mais simultanément.
Nous inaugurons maintenant ce qui sera, historiquement, le dernier des métiers. Le rôle de situationniste, d’amateur-professionnel, d’anti-spécialiste est encore une spécialisation jusqu’au moment d’abondance économique et mentale où tout le monde deviendra " artiste ", à un sens que les artistes n’ont pas atteint: la construction de leur propre vie. Cependant, le dernier métier de l’histoire est si proche de la société sans division permanente du travail, qu’on lui nie généralement, alors qu’il fait son apparition dans l’I.S., la qualité de métier.
A ceux qui ne nous comprendraient pas bien, nous disons avec un irréductible mépris: « Les situationnistes, dont vous vous croyez peut-être les juges, vous jugeront un jour ou l’autre. Nous vous attendons au tournant, qui est l’inévitable liquidation du monde de la privation, sous toutes ses formes. Tels sont nos buts, et ils seront les buts futurs de l’humanité. »
Le 17 mai 1960.
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CONSTANT,
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M. WYCKAERT,
H.-P. ZIMMER.
« Manifeste », Internationale Situationniste, numéro 4, juin 1960 (Comité de Rédaction : CONSTANT, Asger JORN, Helmut STURM, Maurice WYCKAERT ; Directeur : G.-E. DEBORD)
Durga- Admin
- Messages : 2792
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Internationale Situationniste
Guy Debord avait une belle situation !
mimi pinçon- Messages : 1127
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: Internationale Situationniste
Un site sur lequel on peut télécharger des affichettes situationnistes comme les deux ci-dessus : http://inventin.lautre.net/affiches-inventin.html
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Re: Internationale Situationniste
Un peu vieilli comme slogan, non ?
« Vivons dans le monde que nous inventons »...
C’est à peu près ce que tout le monde fait aujourd’hui, par le biais de toutes sortes de connexions.
De nos jours, il vaudrait mieux inciter les gens à vivre dans le monde réel...
« Vivons dans le monde que nous inventons »...
C’est à peu près ce que tout le monde fait aujourd’hui, par le biais de toutes sortes de connexions.
De nos jours, il vaudrait mieux inciter les gens à vivre dans le monde réel...
Re: Internationale Situationniste
Ce n'est certes pas moi qui vais contester avec Maritain la nécessité du retour au réel !
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: Internationale Situationniste
Le gros problème c’est que la seule méthode avérée jusqu’à ce jour est celle dite du « coup de pied au cul ».
Difficile à appliquer via Internet.
Mais enfin, remercions nos Bons Maîtres de nous avoir offert une bonne petite crise qui, peut-être, pourrait avoir des effets semblables.
Difficile à appliquer via Internet.
Mais enfin, remercions nos Bons Maîtres de nous avoir offert une bonne petite crise qui, peut-être, pourrait avoir des effets semblables.
Re: Internationale Situationniste
Confusion : Maritain n'oppose pas le Réel au virtuel mais à l'idéalisme.
Ardwenn, en disant "un peu vieilli comme slogan" ne te fais-tu pas le chantre du modernisme, ne tombés-tu pas dans le travers du jeunisme ?
Ardwenn, en disant "un peu vieilli comme slogan" ne te fais-tu pas le chantre du modernisme, ne tombés-tu pas dans le travers du jeunisme ?
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Re: Internationale Situationniste
Oh que non...
Mais c’est bien là qu’on tombe sur les limites de la Komunikasyon internetienne...
Il faut parfois plusieurs jours pour nuancer des choses qui se passeraient en trente secondes dans un bistrot. Enfin, ça c’est une autre histoire.
Je remarque depuis longtemps l’extraordinaire capacité de récupération du Système. La plupart des revendications et slogans des années 70 ont été annexés de main de maître par ce qu’il est difficile de ne pas considérer comme un Collège Invisible. Qui, en fait, est à peine invisible.
Pour simplifier, je vois les choses comme ça :
Réunion d’un Think Tank dans les années 70
Analyse des slogans :
« Que veulent-ils et comment y couper court ? «
On tombe sur ce slogan-là : « Vivons dans le monde que nous inventons »
On réfléchit. Longuement.
Quelqu’un dit : « tiens, on a justement un truc qui pourrait servir : un réseau informatique militaire. On pourrait leur servir là dessus un monde qu’il pourraient s’inventer en permanence, avec des pièces, bien entendu, que nous leur vendrion !
Un autre : Ouais ! Avec beaucoup de sexe ! Ils essayent de se libérer mais ça marche pas trop, ça leur pose des problèmes, vendons leur des fantasmes, ça demande pas d’efforts..
Et volilà : l’Internet, la Komunikasiyon, « le monde que nous inventons ».
Il suffit de prendre un train pour se rendre compte que la moitié des gens vivant quasiment en permanence dans ce « monde qu’ils inventent ».
C’est dans ce sens que je parle d’un slogan vieilli.
Même l’imaginaire est enchaîné, de nos jours.
Et le seul moyen de briser ces chaînes serait un retour massif vers le réel, un déconnexion de ce monde qu’on croit inventer, alors qu’on ne fait que jouer avec les lego qu’ils nous imposent.
C’est plus clair, comme ça ?
Mais c’est bien là qu’on tombe sur les limites de la Komunikasyon internetienne...
Il faut parfois plusieurs jours pour nuancer des choses qui se passeraient en trente secondes dans un bistrot. Enfin, ça c’est une autre histoire.
Je remarque depuis longtemps l’extraordinaire capacité de récupération du Système. La plupart des revendications et slogans des années 70 ont été annexés de main de maître par ce qu’il est difficile de ne pas considérer comme un Collège Invisible. Qui, en fait, est à peine invisible.
Pour simplifier, je vois les choses comme ça :
Réunion d’un Think Tank dans les années 70
Analyse des slogans :
« Que veulent-ils et comment y couper court ? «
On tombe sur ce slogan-là : « Vivons dans le monde que nous inventons »
On réfléchit. Longuement.
Quelqu’un dit : « tiens, on a justement un truc qui pourrait servir : un réseau informatique militaire. On pourrait leur servir là dessus un monde qu’il pourraient s’inventer en permanence, avec des pièces, bien entendu, que nous leur vendrion !
Un autre : Ouais ! Avec beaucoup de sexe ! Ils essayent de se libérer mais ça marche pas trop, ça leur pose des problèmes, vendons leur des fantasmes, ça demande pas d’efforts..
Et volilà : l’Internet, la Komunikasiyon, « le monde que nous inventons ».
Il suffit de prendre un train pour se rendre compte que la moitié des gens vivant quasiment en permanence dans ce « monde qu’ils inventent ».
C’est dans ce sens que je parle d’un slogan vieilli.
Même l’imaginaire est enchaîné, de nos jours.
Et le seul moyen de briser ces chaînes serait un retour massif vers le réel, un déconnexion de ce monde qu’on croit inventer, alors qu’on ne fait que jouer avec les lego qu’ils nous imposent.
C’est plus clair, comme ça ?
Re: Internationale Situationniste
Ardwenn a écrit:Oh que non...
Mais c’est bien là qu’on tombe sur les limites de la Komunikasyon internetienne...
Il faut parfois plusieurs jours pour nuancer des choses qui se passeraient en trente secondes dans un bistrot.
ça c'est très vrai ! (C'est peut-être à cause du pinard au bistrot, ça aide à la compréhension ? ) Non, ça met en évidence l'importance du paralangage dans la communication, le ton, la gestuelle, le regard, la chaleur, la conviction enfin tout ce qui participe finalement à un véritable échange et qui fait défaut sur la toile...
mimi pinçon- Messages : 1127
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: Internationale Situationniste
Ceci dit, je ne crois pas les gens doués de tant d'imagination : ils vivent surtout dans le monde qu'on a inventé pour euX ! Comme tu dis même l'imaginaire est enchaîné. Mais je suis d'accord avec toi si tu considères que la plupart des gens de plus en plus envisagent leur propre (absence de) pensée comme seul horizon indépassable. Le phénomène s'est largement amplifié avec la culeture interenette
mimi pinçon- Messages : 1127
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: Internationale Situationniste
C'est clair que le pinard au bistrot ça aide à trouver des points de convergence !
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Un situationniste sans situation
Un situationniste sans situation, ainsi se définit l'artiste photographe marseillais Antoine d'Agata qui expose une large rétrospective de son oeuvre intitulée Anticorps au BAL jusqu'au 14 avril 2013.
1000 clichés sur la prostitution, la défonce et la guerre... la vie !
Anticorps d'Antoine d'Agata
Le BAL, 6 impasse de la Défense, 75018 PARIS
www.le-bal.fr
"Un situationniste sans situation", j'aime beaucoup !
1000 clichés sur la prostitution, la défonce et la guerre... la vie !
Anticorps d'Antoine d'Agata
Le BAL, 6 impasse de la Défense, 75018 PARIS
www.le-bal.fr
"Un situationniste sans situation", j'aime beaucoup !
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Re: Internationale Situationniste
Guy Debord. Un art de la guerre. C'est le titre d'une exposition qui ouvre aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de France (BnF, Bibliothèque François Mitterrand) et qui présente des documents d'archives sur celui qui disait "Ne travaillez jamais !". La BnF a acquis les archives personnelles de Guy Debord (1931-1994)
Paris, 1953, au fond de la rue de Seine, un jeune homme écrit sur un mur en hautes lettres : NE TRAVAILLEZ JAMAIS !
Guy Debord n’a jamais travaillé. Il a beaucoup marché dans les rues de Paris, bu certainement plus que d’autres et a surtout développé dans ses œuvres, écrites ou filmées, les armes théoriques d’une critique sans concession de la société moderne. Les mouvements d’avant-garde dont il fut l’initiateur, l’Internationale lettriste (1952-1957) puis l’Internationale situationniste (1957-1972), furent les points d’appui de cette lutte organisée pour combattre tout ce qui fait entrave à la vie véritablement vécue. À la fois poète, artiste, marxiste révolutionnaire, directeur de revue, cinéaste, Guy Debord fut avant tout le stratège d’une guerre de mouvement contre les faux-semblants de notre société, dont il démontra très tôt et très précisément le mécanisme pervers (La Société du spectacle, Éditions Buchet-Chastel, 1967). C’est sous cet angle de la stratégie que sera abordé le parcours de Guy Debord et de ses compagnons d’armes dans l’exposition que lui consacre la BnF. Son œuvre, son regard et sa pratique seront constamment au centre d’un dispositif qui présentera, époque après époque, les travaux collectifs et individuels de ceux qui unirent leurs efforts pour concevoir une société à leurs yeux moins absurde que le système d’une économie capitaliste marchande, alors en plein essor.
Les archives de Guy Debord ont été acquises en 2011 grâce au mécénat.
http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/calendrier_expositions/f.debord.html
Paris, 1953, au fond de la rue de Seine, un jeune homme écrit sur un mur en hautes lettres : NE TRAVAILLEZ JAMAIS !
Guy Debord n’a jamais travaillé. Il a beaucoup marché dans les rues de Paris, bu certainement plus que d’autres et a surtout développé dans ses œuvres, écrites ou filmées, les armes théoriques d’une critique sans concession de la société moderne. Les mouvements d’avant-garde dont il fut l’initiateur, l’Internationale lettriste (1952-1957) puis l’Internationale situationniste (1957-1972), furent les points d’appui de cette lutte organisée pour combattre tout ce qui fait entrave à la vie véritablement vécue. À la fois poète, artiste, marxiste révolutionnaire, directeur de revue, cinéaste, Guy Debord fut avant tout le stratège d’une guerre de mouvement contre les faux-semblants de notre société, dont il démontra très tôt et très précisément le mécanisme pervers (La Société du spectacle, Éditions Buchet-Chastel, 1967). C’est sous cet angle de la stratégie que sera abordé le parcours de Guy Debord et de ses compagnons d’armes dans l’exposition que lui consacre la BnF. Son œuvre, son regard et sa pratique seront constamment au centre d’un dispositif qui présentera, époque après époque, les travaux collectifs et individuels de ceux qui unirent leurs efforts pour concevoir une société à leurs yeux moins absurde que le système d’une économie capitaliste marchande, alors en plein essor.
Les archives de Guy Debord ont été acquises en 2011 grâce au mécénat.
http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/calendrier_expositions/f.debord.html
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Re: Internationale Situationniste
C'est fou le nombre d'expos intéressantes qu'il y a en ce moment à Paris...
hipnik- Messages : 1554
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Internationale Situationniste
Je me suis fait avoir : je n'ai pas pensé que l'expo Debord à la BnF serait fermée le dimanche de Pâques !
hipnik- Messages : 1554
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Internationale Situationniste
J'y suis allé vendredi après-midi : exposition très réussie et j'ai trouvé très complémentaire avec "sous influences". Il y a une suite chrono-logique entre les deux : Debord, les années 50/60, "sous influences", les années 60/70...
Debord, les situationnistes, qui ont pourtant tant influencé tout le mouvement de Mai 68, sont plus proches me semble-t-il, d'après ce que j'ai pu comprendre de cette expo, ne serait-ce que dans la chronologie, des "beatniks" et en France, de la "jeunesse existentialiste" que des hippies... Ce sont des littéraires venant du mouvement lettriste et des intellectuels...
Beaucoup de documents, lettres, manuscrits, oeuvres d'art, photos, affiches, tracts de l'époque mais aussi beaucoup de petits films réalisés par les situationnistes ou sur eux dans le Paris des années 50/60. Très émouvant, de les voir dans les vieux bistrots ou les rues du Quartier Latin de l'époque aux murs encore noirs. On voit qu'on sort peu peu de l'Après-Guerre, la ville et les gens en portent encore les stigmates. A la misère, cependant digne, qui émane des gens, on voit bien que ce n'est pas encore la société de consommation... Mais que celle-ci, avec la société du spectacle, est en marche et qu'après que le verrou de Mai 68 eut sauté, elle s'imposera...
Debord, les situationnistes, qui ont pourtant tant influencé tout le mouvement de Mai 68, sont plus proches me semble-t-il, d'après ce que j'ai pu comprendre de cette expo, ne serait-ce que dans la chronologie, des "beatniks" et en France, de la "jeunesse existentialiste" que des hippies... Ce sont des littéraires venant du mouvement lettriste et des intellectuels...
Beaucoup de documents, lettres, manuscrits, oeuvres d'art, photos, affiches, tracts de l'époque mais aussi beaucoup de petits films réalisés par les situationnistes ou sur eux dans le Paris des années 50/60. Très émouvant, de les voir dans les vieux bistrots ou les rues du Quartier Latin de l'époque aux murs encore noirs. On voit qu'on sort peu peu de l'Après-Guerre, la ville et les gens en portent encore les stigmates. A la misère, cependant digne, qui émane des gens, on voit bien que ce n'est pas encore la société de consommation... Mais que celle-ci, avec la société du spectacle, est en marche et qu'après que le verrou de Mai 68 eut sauté, elle s'imposera...
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: Internationale Situationniste
J'y ai appris que l'un des points de rassemblement des situationnistes était le jardin du Vert-Galant et que les cendres de Debord, à sa mort, (1994) y furent dispersées !
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: Internationale Situationniste
Les années que l'on attribue à l'Internationale Situationiste : 1957-1972 !
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: Internationale Situationniste
Les beatniks n'avaient aucune approche marxiste !!!
hipnik- Messages : 1554
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Internationale Situationniste
...surtout Kerouac ! Quant aux autres...
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
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