Sandwich
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Les petites annonces d'Actuel
Une page des petites annonces gratuites d'Actuel, ici en avril 1972 :
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Autotrophie
A vous tous : par la fenêtre du train ou du véhicule que vous empruntez tous les jours, l'auriez-vous remarqué ??
Arbre, buisson, touffe d'herbe,... Ce végétal vous plaît. Participez au projet "Autotrophie" et envoyez une photo avec une indication géographique précise à :
autotrophie @ arianemichel.com (supprimer les espaces avant et après le @)
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Autre- Invité
Re: Sandwich
Dans Libération du 4 mars 2013, Gérard Lefort revient sur les années Sandwich et ce qu'elles représentèrent pour les gens de l'époque...
Dans «Libé», le club «Sandwich» Par GÉRARD LEFORT (Libération -4 mars 2013)
Les petites annonces gratuites ont fait les beaux jours du journal dès sa création.
Créées dès les premiers temps de Libération, les petites annonces gratuites sont d’abord une mine pour la démerde plus ou moins marginale. Genre : «Echangerais 4L fatiguée contre armoire normande en parfait état de marche.» Mais au fil des années 70, deux poussées fiévreuses vont faire monter leur température. D’une part, les annonces «taulards» grâce auxquelles les prisonniers peuvent communiquer avec l’extérieur. D’autre part, et surtout, les annonces de cul. Le succès est immédiat et aussi phénoménal que les libellés sont crus : «Ta chatte baveuse, je la veux», «ta grosse bite, il me la faut dans le cul» sont la routine. Certaines encore plus explicites frôlent la pédophilie, voire la zoophilie. Ce qui vaudra à Libération moult procès pour la plupart perdus. Les petites annonces de cul sont aussi le respectable singulier des pédés qui, plutôt que de se peler les fesses nuitamment dans les squares et autres lieux de rencontre où les flics rôdent, ont trouvé dans les colonnes de Libé un refuge accueillant.
Abondance. A la fin des années 70, les petites annonces de cul bénéficient d’un emplacement réservé et d’un intitulé particulier : «Chéri(e)s, je t’aime.» Mais leur abondance est telle qu’elles sont regroupées dans un supplément du week-end : l’hebdomadaire Sandwich, dirigé par Jean-Luc Hennig. Le premier numéro de Sandwich est encarté dans le Libé du samedi 1er décembre 1979. Dans un éditorial, Hennig explique le mode d’emploi : «On a toujours tendance, quand on parle des petites annonces à faire du misérabilisme : ah ! Les solitaires et paumés de la vie qui cherchent désespérément un contact, etc. C’est vrai, ça existe. Mais j’avais toujours l’intuition que la vie des annonces était autrement plus riche qu’une misérable fable. Qu’il y avait toujours une foule d’aventures vivantes, colorées, imaginatives. Voilà : Sandwich, ce sera un peu d’aventure dans ce monde-là. Ce monde des échanges quotidiens et de la vie en mineur, celle dont on ne parle jamais dans les journaux, ces faits divers sans événements, ces bouts de conversation de rue, ces histoires qu’on se raconte autour d’un verre.»
Payantes. Le succès redouble, fait bondir les ventes de Libération le week-end et Roland Barthes adoube la «mythologie» de Sandwich dans un entretien accordé à Michel Cressole, où il parle d’érotisme libre et populaire, de littérature marginale et de contrebande : «Quand on parcourt les petites annonces de Libé, on a l’impression de lire vraiment une sorte de roman éclaté. C’est du roman en étoile.» Dès lors qu’il est question que les petites annonces Chéri(e)s soient payantes, l’expérience Sandwich s’enlise et ne survit pas à l’arrêt de Libération puis à son redémarrage en mai 1981.
Dans «Libé», le club «Sandwich» Par GÉRARD LEFORT (Libération -4 mars 2013)
Les petites annonces gratuites ont fait les beaux jours du journal dès sa création.
Créées dès les premiers temps de Libération, les petites annonces gratuites sont d’abord une mine pour la démerde plus ou moins marginale. Genre : «Echangerais 4L fatiguée contre armoire normande en parfait état de marche.» Mais au fil des années 70, deux poussées fiévreuses vont faire monter leur température. D’une part, les annonces «taulards» grâce auxquelles les prisonniers peuvent communiquer avec l’extérieur. D’autre part, et surtout, les annonces de cul. Le succès est immédiat et aussi phénoménal que les libellés sont crus : «Ta chatte baveuse, je la veux», «ta grosse bite, il me la faut dans le cul» sont la routine. Certaines encore plus explicites frôlent la pédophilie, voire la zoophilie. Ce qui vaudra à Libération moult procès pour la plupart perdus. Les petites annonces de cul sont aussi le respectable singulier des pédés qui, plutôt que de se peler les fesses nuitamment dans les squares et autres lieux de rencontre où les flics rôdent, ont trouvé dans les colonnes de Libé un refuge accueillant.
Abondance. A la fin des années 70, les petites annonces de cul bénéficient d’un emplacement réservé et d’un intitulé particulier : «Chéri(e)s, je t’aime.» Mais leur abondance est telle qu’elles sont regroupées dans un supplément du week-end : l’hebdomadaire Sandwich, dirigé par Jean-Luc Hennig. Le premier numéro de Sandwich est encarté dans le Libé du samedi 1er décembre 1979. Dans un éditorial, Hennig explique le mode d’emploi : «On a toujours tendance, quand on parle des petites annonces à faire du misérabilisme : ah ! Les solitaires et paumés de la vie qui cherchent désespérément un contact, etc. C’est vrai, ça existe. Mais j’avais toujours l’intuition que la vie des annonces était autrement plus riche qu’une misérable fable. Qu’il y avait toujours une foule d’aventures vivantes, colorées, imaginatives. Voilà : Sandwich, ce sera un peu d’aventure dans ce monde-là. Ce monde des échanges quotidiens et de la vie en mineur, celle dont on ne parle jamais dans les journaux, ces faits divers sans événements, ces bouts de conversation de rue, ces histoires qu’on se raconte autour d’un verre.»
Payantes. Le succès redouble, fait bondir les ventes de Libération le week-end et Roland Barthes adoube la «mythologie» de Sandwich dans un entretien accordé à Michel Cressole, où il parle d’érotisme libre et populaire, de littérature marginale et de contrebande : «Quand on parcourt les petites annonces de Libé, on a l’impression de lire vraiment une sorte de roman éclaté. C’est du roman en étoile.» Dès lors qu’il est question que les petites annonces Chéri(e)s soient payantes, l’expérience Sandwich s’enlise et ne survit pas à l’arrêt de Libération puis à son redémarrage en mai 1981.
Dr_Natural- Messages : 1663
Date d'inscription : 02/08/2011
Re: Sandwich
Comme tu l'as signalé Libé n'était pas cependant précurseur en la matière, il y avait eu auparavant Actuel de Jean-François Bizot !
Klondike- Messages : 522
Date d'inscription : 14/10/2011
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