Psychiatrie aujourd'hui
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Psychiatrie aujourd'hui
L'Homme selon le DSM de Maurice Corcas, Albin Michel (2011- 20 euros)
DSM = Diagnostic and statistical manual of mental disorders
Maurice Corcas, psychiatre et psychanalyste lance une alerte sur les dérives et l'instrumentalisation de la psychiatrie actuelle qui niant l'importance de l'histoire transgénérationnelle, socioculturelle et individuelle du sujet, essaye de voir objectivement simplement son comportement "adapté ou pas" par rapport à une norme, sans chercher à comprendre le pourquoi.
Cette idéologie venant des Etats Unis, est inapte à comprendre l'essence mouvante du psychisme et le chosifie, provoquant ainsi des catastrophes thérapeutiques et de grandes souffrances chez les malades. Ces nouveaux psychiatres sont souvent acoquinés à des laboratoires pharmaceutiques et ne savent apporter qu'une réponse chimique. Ainsi, entre 1987 et 1994, 354 nouveaux troubles mentaux ont été découverts par les laboratoires : un marché toujours de plus en plus juteux.
Le DSM est pénétré d'économisme, d'universalisme hégémonique et d'individualisme, au service d'un idéal de performance et d'adaptation qui favorise la mise à l'écart de la société des losers et des gêneurs explique l'auteur. Réduit à n'être plus qu'une attitude, l'homme est rabaissé au rang de robot.
DSM = Diagnostic and statistical manual of mental disorders
Maurice Corcas, psychiatre et psychanalyste lance une alerte sur les dérives et l'instrumentalisation de la psychiatrie actuelle qui niant l'importance de l'histoire transgénérationnelle, socioculturelle et individuelle du sujet, essaye de voir objectivement simplement son comportement "adapté ou pas" par rapport à une norme, sans chercher à comprendre le pourquoi.
Cette idéologie venant des Etats Unis, est inapte à comprendre l'essence mouvante du psychisme et le chosifie, provoquant ainsi des catastrophes thérapeutiques et de grandes souffrances chez les malades. Ces nouveaux psychiatres sont souvent acoquinés à des laboratoires pharmaceutiques et ne savent apporter qu'une réponse chimique. Ainsi, entre 1987 et 1994, 354 nouveaux troubles mentaux ont été découverts par les laboratoires : un marché toujours de plus en plus juteux.
Le DSM est pénétré d'économisme, d'universalisme hégémonique et d'individualisme, au service d'un idéal de performance et d'adaptation qui favorise la mise à l'écart de la société des losers et des gêneurs explique l'auteur. Réduit à n'être plus qu'une attitude, l'homme est rabaissé au rang de robot.
Re: Psychiatrie aujourd'hui
Le contrôleur général des lieux de privation de libertés, Jean-Marie Delarue, dont l'honnêteté (intellectuelle), la totale indépendance, et l'intégrité sont unanimement reconnues se pose des questions sur l'application de certains aspects de la loi sécuritaire de juillet 2011, qui prévoit dorénavant une décision de justice dans les quinze jours pour les internements d'office ou administratifs en psychiatrie. Cela pose effectivement de nombreux problèmes. Outre qu'il y a une grave confusion entre médecine et justice, que seule la Russie soviétique avait osé en son temps, le juge n'étant pas psychiatre lui-même ne peut que s'en référer qu'aux avis des psychiatres qui ont justement la charge du patient, sans aucune contre-expertise. La justice étant en France publique, comment est préservé le secret médical ? Enfin, dans le cas où le patient ne peut être transporté au Tribunal ou si celui-ci est trop loin, un système de visioconférence est prévu : comment est respectée la dignité d'une personne en pyjama et abrutie par les neuroleptiques ?
"Dans certains cas, il peut y avoir danger pour les droits du malade et de la défense, explique Jean-Marie Delarue. Vous n'avez plus d'avocat auprès de vous, il est à côté du magistrat. Ensuite le corps est aussi une façon de s'exprimer dans une salle d'audience quand les mots ne viennent pas. La caméra est une façon de restreindre les moyens de gens qui n'en ont déjà pas beaucoup. C'est encore plus vrai pour les malades : l'écran peut être traumatisant."
"Dans certains cas, il peut y avoir danger pour les droits du malade et de la défense, explique Jean-Marie Delarue. Vous n'avez plus d'avocat auprès de vous, il est à côté du magistrat. Ensuite le corps est aussi une façon de s'exprimer dans une salle d'audience quand les mots ne viennent pas. La caméra est une façon de restreindre les moyens de gens qui n'en ont déjà pas beaucoup. C'est encore plus vrai pour les malades : l'écran peut être traumatisant."
La situation est dramatique !
«On a besoin de psychiatres qui ne désertent pas»
Par ERIC FAVEREAU
«Qu’est-ce que voulez-vous que je dise ? C’est une honte.» Hervé Bokobza, psychiatre et psychanalyste, ne cache pas sa gêne. Il répond à une question de Claude Finkelstein sur l’assourdissant silence des psychiatres devant la montée en puissance des chambres d’isolement pour les malades mentaux, devant les pratiques de contention qui se multiplient, devant l’abrutissement aux médicaments, et, en l’occurrence, devant la passivité des psychiatres de Nice qui n’ont rien dit après le licenciement d’une de leurs collègues, considérée comme responsable de l’évasion d’un malade détenu.
«On a besoin de vous, on a besoin de psychiatres qui nous défendent. Et non pas de professionnels de santé qui désertent», a répété Claude Finkelstein. Ce week-end à Lyon, lors du Forum de Libération, la rencontre était inédite. D’un côté, Hervé Bokobza, psychiatre, porte-parole du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, un groupe qui s’est constitué, il y a trois ans, au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy sur la «sécurisation» des hôpitaux psychiatriques. De l’autre, Claude Finkelstein, qui dirige avec un courage unique la Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie : elle est malade et elle se bat. Depuis des années, il y a comme un fossé, lourd de malentendus et d’incompréhension, entre les malades et les psychiatres. Comme s’il n’était pas tout à fait sur le même bateau ivre. Au point que les politiques ou l’administration font alliance avec l’un pour contrer l’autre.
A Lyon, ces deux figures de la psychiatrie ont débattu, avec chaleur : «Oui, j’ai honte de notre silence, j’ai honte de la pratique dans certains lieux, mais n’est-ce pas un peu toute la société qui est anesthésiée ? Nous, au Collectif des 39, nous nous sommes créés contre cela», a expliqué Hervé Bokobza. Claude Finkelstein : «C’est vous qui pouvez nous aider, et empêcher que l’on soit enfermé contre notre volonté. On a l’impression, aujourd’hui, que c’est normal de contraindre un malade. Il n’y a qu’en psychiatrie que l’on peut imposer des soins… C’est incroyable, alors que bien souvent il suffit d’un peu de temps pour que le malade accepte.»
Hervé Bokobza : «Le malade n’est pas dangereux. Il l’est quand il est abandonné, isolé, reclus. Je crois qu’il faut fermer les hôpitaux psychiatriques et ouvrir des lieux pour accueillir ceux qui en ont besoin.» Il ajoute : «On a une mauvaise façon de voir, on parle toujours des 1% de malades qui sont hospitalisés, internés, des grands fous. Mais la très grande majorité se débrouille, vit dans la ville. On en connaît tous des gens qui sont un peu bizarres, qui délirent un peu, mais se débrouillent.» Claude Finkelstein : «On ne choisit pas d’être fou. Il faut s’en accommoder, trouver le bon traitement, un peu mais pas trop.» Puis Hervé Bokobza : «Il faut aller vers des états généraux de la folie.»
Libération 29 novembre 2011
Par ERIC FAVEREAU
«Qu’est-ce que voulez-vous que je dise ? C’est une honte.» Hervé Bokobza, psychiatre et psychanalyste, ne cache pas sa gêne. Il répond à une question de Claude Finkelstein sur l’assourdissant silence des psychiatres devant la montée en puissance des chambres d’isolement pour les malades mentaux, devant les pratiques de contention qui se multiplient, devant l’abrutissement aux médicaments, et, en l’occurrence, devant la passivité des psychiatres de Nice qui n’ont rien dit après le licenciement d’une de leurs collègues, considérée comme responsable de l’évasion d’un malade détenu.
«On a besoin de vous, on a besoin de psychiatres qui nous défendent. Et non pas de professionnels de santé qui désertent», a répété Claude Finkelstein. Ce week-end à Lyon, lors du Forum de Libération, la rencontre était inédite. D’un côté, Hervé Bokobza, psychiatre, porte-parole du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, un groupe qui s’est constitué, il y a trois ans, au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy sur la «sécurisation» des hôpitaux psychiatriques. De l’autre, Claude Finkelstein, qui dirige avec un courage unique la Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie : elle est malade et elle se bat. Depuis des années, il y a comme un fossé, lourd de malentendus et d’incompréhension, entre les malades et les psychiatres. Comme s’il n’était pas tout à fait sur le même bateau ivre. Au point que les politiques ou l’administration font alliance avec l’un pour contrer l’autre.
A Lyon, ces deux figures de la psychiatrie ont débattu, avec chaleur : «Oui, j’ai honte de notre silence, j’ai honte de la pratique dans certains lieux, mais n’est-ce pas un peu toute la société qui est anesthésiée ? Nous, au Collectif des 39, nous nous sommes créés contre cela», a expliqué Hervé Bokobza. Claude Finkelstein : «C’est vous qui pouvez nous aider, et empêcher que l’on soit enfermé contre notre volonté. On a l’impression, aujourd’hui, que c’est normal de contraindre un malade. Il n’y a qu’en psychiatrie que l’on peut imposer des soins… C’est incroyable, alors que bien souvent il suffit d’un peu de temps pour que le malade accepte.»
Hervé Bokobza : «Le malade n’est pas dangereux. Il l’est quand il est abandonné, isolé, reclus. Je crois qu’il faut fermer les hôpitaux psychiatriques et ouvrir des lieux pour accueillir ceux qui en ont besoin.» Il ajoute : «On a une mauvaise façon de voir, on parle toujours des 1% de malades qui sont hospitalisés, internés, des grands fous. Mais la très grande majorité se débrouille, vit dans la ville. On en connaît tous des gens qui sont un peu bizarres, qui délirent un peu, mais se débrouillent.» Claude Finkelstein : «On ne choisit pas d’être fou. Il faut s’en accommoder, trouver le bon traitement, un peu mais pas trop.» Puis Hervé Bokobza : «Il faut aller vers des états généraux de la folie.»
Libération 29 novembre 2011
Re: Psychiatrie aujourd'hui
C'est bien connu, la vie est un lieu où l'on rencontre les gens les plus insolites.
Hippy73- Messages : 349
Date d'inscription : 19/08/2011
Localisation : Savoie
Re: Psychiatrie aujourd'hui
Les troubles mentaux augmentent chez les salariés constate une étude de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) publiée le 14 décembre sous le titre "Mal être au travail ? Mythes et réalités sur la santé mentale au travail" et qui s'inquiète du coût économique de ces nouvelles maladies liées à la pression et à la précarisation du travail.
Extraits du rapport sous la direction de Miranda Veerle :
"La précarisation croissante des emplois et l'augmentation actuelle des pressions au travail pourraient entraîner une aggravation des problèmes de santé mentale dans les années à venir. C'est un nouveau défi prioritaire pour le marché du travail."
"Ces salariés sont plus souvent malades, plus longtemps, et surtout, quand ils sont au travail, ils ne font rien, ce qu'on appelle le présentéïsme"
"Le stress au travail est reconnu comme un obstacle majeur à la productivité"
Extraits du rapport sous la direction de Miranda Veerle :
"La précarisation croissante des emplois et l'augmentation actuelle des pressions au travail pourraient entraîner une aggravation des problèmes de santé mentale dans les années à venir. C'est un nouveau défi prioritaire pour le marché du travail."
"Ces salariés sont plus souvent malades, plus longtemps, et surtout, quand ils sont au travail, ils ne font rien, ce qu'on appelle le présentéïsme"
"Le stress au travail est reconnu comme un obstacle majeur à la productivité"
France, terre d'asiles !
Eh bien ils vont bien être pris en charge par la psychiatrie ! A votre arrivée dans un secteur fermé psychiatrique (parce que vous avez craqué au boulot ou avez fait une tentative de suicide...) vous serez dépouillé de tout, on vous retire tout que ce soit matériellement comme vos droits. Vous n'aurez plus aucun droit et ce n'est pas la récente loi sécuritaire qui améliore les choses, bien au contraire ! Tout d'abord on vous retire tous vos effets personnels, votre téléphone portable, vos ceinture, lacets cravate comme en prison, votre rasoir bien sûr et toutes vos affaires de toilette, savon, shampoing, gel douche, brosse à dent, des fois que vous pensiez vous en servir pour vous suicider (en fait pour accentuer votre dépouillement, vous humilier et vous rendre docile)... On ne vous laissera rien, pas même une photo, un livre ou votre montre ! Si vous avez besoin de quelque chose, votre brosse à dent par exemple, il faudra la demander, vous devrez l'utiliser en présence d'un infirmier ou un aide soignant et devrez la rendre ensuite. Même pour chier, vous serez obligé de demander du papier ! Vous n'aurez pas le droit de téléphoner à vos proches, ou de recevoir des visites, ce droit vous sera accordé éventuellement et de façon limitée si vous vous comportez bien, si vous êtes sage !
En revanche, vous pourrez fumer autant que vous voulez !
Hormis les médicaments, vous n'aurez aucune thérapie, aucun soin axé sur la parole, vous ne rencontrerez aucun psychologue, encore moins de psychothérapeute, ou simplement une oreille bienveillante qui puisse vous écouter.
Vous n'aurez rien à faire de vos journées que de discuter avec les autres patients, à observer les schizophrènes, à subir les cris ou les menaces des malades délirants, ou d'attendre les repas, c'est fou ce que ça devient important la bouffe, pourtant dégueulasse, en hôpital psy.
Si vous avez la moindre velléité de révolte, c'est automatiquement la chambre d'isolement : c'est à dire une pièce sans fenêtre, avec un point d'eau (robinet), et un matelas par terre. On vous y enferme après vous avoir retiré vos vêtements, on vous donne un pyjama et des draps en papier. Vous n'en sortirez que pour aller aux toilettes, mais comme vous devez sonner pour prévenir que vous avez envie et que le personnel à autre chose à faire, vous n'aurez d'autre solution que de faire sur vous ! Enfin, c'est l'hôtel, on vous apporte vos repas à domicile, mais tout est coupé et presque pré-digéré comme vous n'avez pas le droit aux couverts. On vous aura même retiré la peau des oranges ou des bananes ! Et si vous êtes encore agité : piqûre !
Vous pouvez rester en chambre d'isolement huit, dix, quinze jours...
Voilà ce qu'est la réalité de la psychiatrie française aujourd'hui !
Qui est appelé à aller dans ce genre de service ? Ne croyez pas que cela ne pourra jamais vous arriver. Avec la nouvelle loi sécuritaire, une personne en dépression qui "craque" au travail, quelqu'un qui pique une colère sur la voie publique ou dans une administration parce qu'on a perdu son dossier, qui manifeste un peu trop bruyamment son mécontentement, quelqu'un qui a bu un coup de trop, quelqu'un qui a eu une altercation ou un différent avec son voisin, quelqu'un qui a fait une tentative de suicide ou qui parle de le faire, le toxicomane, le gêneur, et des centaines d'autres cas...
En revanche, vous pourrez fumer autant que vous voulez !
Hormis les médicaments, vous n'aurez aucune thérapie, aucun soin axé sur la parole, vous ne rencontrerez aucun psychologue, encore moins de psychothérapeute, ou simplement une oreille bienveillante qui puisse vous écouter.
Vous n'aurez rien à faire de vos journées que de discuter avec les autres patients, à observer les schizophrènes, à subir les cris ou les menaces des malades délirants, ou d'attendre les repas, c'est fou ce que ça devient important la bouffe, pourtant dégueulasse, en hôpital psy.
Si vous avez la moindre velléité de révolte, c'est automatiquement la chambre d'isolement : c'est à dire une pièce sans fenêtre, avec un point d'eau (robinet), et un matelas par terre. On vous y enferme après vous avoir retiré vos vêtements, on vous donne un pyjama et des draps en papier. Vous n'en sortirez que pour aller aux toilettes, mais comme vous devez sonner pour prévenir que vous avez envie et que le personnel à autre chose à faire, vous n'aurez d'autre solution que de faire sur vous ! Enfin, c'est l'hôtel, on vous apporte vos repas à domicile, mais tout est coupé et presque pré-digéré comme vous n'avez pas le droit aux couverts. On vous aura même retiré la peau des oranges ou des bananes ! Et si vous êtes encore agité : piqûre !
Vous pouvez rester en chambre d'isolement huit, dix, quinze jours...
Voilà ce qu'est la réalité de la psychiatrie française aujourd'hui !
Qui est appelé à aller dans ce genre de service ? Ne croyez pas que cela ne pourra jamais vous arriver. Avec la nouvelle loi sécuritaire, une personne en dépression qui "craque" au travail, quelqu'un qui pique une colère sur la voie publique ou dans une administration parce qu'on a perdu son dossier, qui manifeste un peu trop bruyamment son mécontentement, quelqu'un qui a bu un coup de trop, quelqu'un qui a eu une altercation ou un différent avec son voisin, quelqu'un qui a fait une tentative de suicide ou qui parle de le faire, le toxicomane, le gêneur, et des centaines d'autres cas...
Hippy73- Messages : 349
Date d'inscription : 19/08/2011
Localisation : Savoie
Re: Psychiatrie aujourd'hui
J'ai été bouleversé par la lecture d'un livre de Jean-Yves Le Naour, docteur en histoire, sur Les Soldats de la honte (éditions Perrin -2011)
Il s'agit des poilus de 14-18 qui confrontés au spectacle quotidien de l'horreur sont traumatisés et atteints de blessures non visibles Certains sont retrouvés sur le front, errants, hagards ou hurlant. D'autres sont devenus sourds ou littéralement pliés en deux, incapables de se redresser. Les médecins psychiatres sont perplexes et, impuissants à trouver ni la cause ni une thérapie efficace, pensent que ces soldats jouent la comédie pour échapper aux combats ou pour toucher une pension d'invalidité. Ils vont donc leur appliquer des traitements cruels comme les décharges électriques à haute fréquence, leur rendre la vie la plus inconfortable possible, les privant des visites des familles ou leur accordant selon le principe de la carotte et du bâton suivant les efforts que les malades font pour s'en sortir. Comme s'ils étaient totalement maîtres de guérir ou de rester malades. Certains préféreront retourner au front, d'autres se suicideront. C'est bouleversant parce que cette réponse des psychiatres de l'époque à la détresse et la douleur de ces malades fait écho malheureusement à celle qu'appliquent la très grande majorité des psychiatres hospitaliers actuellement en France qui pratiquent à grande échelle le DSM dont parlait Jean-Luc.
Pour les traumatisés de la vie, et notamment du travail, qui échouent aujourd'hui dans les services psychiatriques, les médecins psychiatres se contentent de les bourrer de médicaments, de leur rendre la vie difficile, "afin qu'ils ne s'installent pas dans le confort de la maladie", et cela en causant de très grandes souffrances supplémentaires ! Et après , on s'étonne qu'un malade "pète les plombs" en un fait divers. "Votre comportement n'est pas adapté" est la phrase-clé de ces psychiatres, qui se gardent bien de proposer au patient, même pas une thérapie, (le patient ne sera JAMAIS écouté) mais tout simplement une écoute, des pistes de progrès concertées... C'est au patient tout seul, laissé à l'abandon et à ses angoisses, de fournir les efforts nécessaires, et de découvrir les comportements qui seraient adaptés...
On peut alors se poser la question de la collusion de ces médecins avec l'industrie pharmaco-chimique et, comme le font maintenant certains journalistes et organisations (cf récent rapport OCDE) ainsi que quelques psychiatres honnêtes (collectif des 39) avec un libéralisme qui a juste besoin d'outils pour produire...
Il s'agit des poilus de 14-18 qui confrontés au spectacle quotidien de l'horreur sont traumatisés et atteints de blessures non visibles Certains sont retrouvés sur le front, errants, hagards ou hurlant. D'autres sont devenus sourds ou littéralement pliés en deux, incapables de se redresser. Les médecins psychiatres sont perplexes et, impuissants à trouver ni la cause ni une thérapie efficace, pensent que ces soldats jouent la comédie pour échapper aux combats ou pour toucher une pension d'invalidité. Ils vont donc leur appliquer des traitements cruels comme les décharges électriques à haute fréquence, leur rendre la vie la plus inconfortable possible, les privant des visites des familles ou leur accordant selon le principe de la carotte et du bâton suivant les efforts que les malades font pour s'en sortir. Comme s'ils étaient totalement maîtres de guérir ou de rester malades. Certains préféreront retourner au front, d'autres se suicideront. C'est bouleversant parce que cette réponse des psychiatres de l'époque à la détresse et la douleur de ces malades fait écho malheureusement à celle qu'appliquent la très grande majorité des psychiatres hospitaliers actuellement en France qui pratiquent à grande échelle le DSM dont parlait Jean-Luc.
Pour les traumatisés de la vie, et notamment du travail, qui échouent aujourd'hui dans les services psychiatriques, les médecins psychiatres se contentent de les bourrer de médicaments, de leur rendre la vie difficile, "afin qu'ils ne s'installent pas dans le confort de la maladie", et cela en causant de très grandes souffrances supplémentaires ! Et après , on s'étonne qu'un malade "pète les plombs" en un fait divers. "Votre comportement n'est pas adapté" est la phrase-clé de ces psychiatres, qui se gardent bien de proposer au patient, même pas une thérapie, (le patient ne sera JAMAIS écouté) mais tout simplement une écoute, des pistes de progrès concertées... C'est au patient tout seul, laissé à l'abandon et à ses angoisses, de fournir les efforts nécessaires, et de découvrir les comportements qui seraient adaptés...
On peut alors se poser la question de la collusion de ces médecins avec l'industrie pharmaco-chimique et, comme le font maintenant certains journalistes et organisations (cf récent rapport OCDE) ainsi que quelques psychiatres honnêtes (collectif des 39) avec un libéralisme qui a juste besoin d'outils pour produire...
Hippy73- Messages : 349
Date d'inscription : 19/08/2011
Localisation : Savoie
Le collectif des 39
Voici l'adresse du site du collectif des 39 qui se bat contre la nuit sécuritaire et l'approche utilitariste et économique de la psychiatrie actuelle et milite en faveur d' une psychiatrie humaine : http://www.collectifpsychiatrie.fr/
Hippy73- Messages : 349
Date d'inscription : 19/08/2011
Localisation : Savoie
Re: Psychiatrie aujourd'hui
Après l'homme selon le DSM et selon le DSK et le DST, il y aura sans doute l'homme selon le DSB, le DSU, le DSV et le DSF...
Lorsque Bush a envahi l'Iraq, il avait prévu ensuite de passer à l'Iran, puis à l'Irar, à l'Irap, à l'Irag etc et faire ainsi toutes les lettres de l'alphabet pour asseoir la politique des Etats-Unis contre l'axe du mal !
Lorsque Bush a envahi l'Iraq, il avait prévu ensuite de passer à l'Iran, puis à l'Irar, à l'Irap, à l'Irag etc et faire ainsi toutes les lettres de l'alphabet pour asseoir la politique des Etats-Unis contre l'axe du mal !
Hippy73- Messages : 349
Date d'inscription : 19/08/2011
Localisation : Savoie
Re: Psychiatrie aujourd'hui
La drômoise Claire Fouilhé du centre d'accueil La Colombine à Crest est, à juste titre, très sévère quant aux conséquences de la loi sécuritaire du 5 juillet 2011. Non seulement, les infirmiers psychiatriques doivent accompagner les patients pour les audiences judiciaires, puisque dorénavant ce ne sont plus les médecins à qui revient la décision de sortie des patients, mais aux préfets, autant de temps en moins consacré aux soins thérapeutiques, mais "on observe une sévérité accrue à l'encontre de ces personnes pour des délits insignifiants comme parler fort dans la rue" par exemple. Les médecins sont débordés.
Source : Le Crestois 24/02/2012
Source : Le Crestois 24/02/2012
creme_de_marron- Messages : 595
Date d'inscription : 01/08/2011
Le Collectif des 39
LE SAMEDI 17 MARS, DE 9H À 17H A LA MAISON DE L’ARBRE À MONTREUIL
RDV le samedi 17 mars 2012
de 9h à 17h
à
"La Parole Errante à la Maison de l'Arbre",
9 rue François Debergue
93100 - Montreuil-sous-Bois,
Metro Croix de Chavaux.(métro ligne 9).
Ce meeting permettra de recevoir les candidats à la présidence de la république ( ou leurs représentants) à qui nous avons adressé notre manifeste avec nos exigences.
Les candidats représentant le Parti Socialiste, le Front De Gauche et Europe Ecologie Les Verts ont déjà répondu positivement à cette invitation.
Mais le meeting sera aussi l’occasion de débattre d’une brûlante actualité : Les conséquences de l’application de la loi de juillet 2011 et le rôle de la haute autorité de santé ( HAS) dont on sait aujourd’hui qu’elle prépare une recommandation qui exclurait de la pratique la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle !
Devant cette grave offensive idéologique, nous avons publié un communiqué que vous pouvez lire sur notre site en suivant ce lien. http://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=3214
Nous aborderons dans ce meeting les problématiques liées à la dimension sécuritaire du soin, aux normes prônées par l’HAS et à la dimension scientiste qui envahit notre discipline.
Votre présence à tous est importante.
http://www.collectifpsychiatrie.fr/phpPetitions/index.php?petition=9&signe=oui
Rappelons nous : il y a trois ans nous étions près de 2000 pour le premier grand meeting des « 39 »
MERCI DE DIFFUSER CE MESSAGE
ET N’OUBLIEZ PAS DE VOUS INSCRIRE AU MEETING
http://www.collectifpsychiatrie.fr/
creme_de_marron- Messages : 595
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Psychiatrie aujourd'hui
Faut pas se faire d'illusion : la très grande majorité des psychiatres hospitaliers se satisfont parfaitement de la loi et collaborent avec les pouvoirs publics sans aucun état d'âme comme ils l'ont toujours fait, que ce soit en Allemagne nazie ou en Union Soviétique ! Et se contentent de dire aux patients qu'ils détruisent encore plus qu'ils ne soignent : "la psychiatrie n'est pas une science exacte" et "vous n'avez pas l'attitude adaptée" !
Hippy73- Messages : 349
Date d'inscription : 19/08/2011
Localisation : Savoie
Re: Psychiatrie aujourd'hui
- Tu viens au meeting ?
-Non. Je ne veux même pas savoir où c'est.
-C'est le samedi 17 mars 2012 à Montreuil, à la Parole Errante, de 9 heures à 18 heures
-Je ne viens pas
-Mais tu fais quoi ce samedi 17 ?
- Je dors, j'en ai ma claque! Imagine mes journées: je les passe derrière un écran, et je ne parle plus aux patients. Vois-tu, j'ai mis environ une demie-vie pour apprendre à leur parler. Ou plus exactement ce sont eux, ceux qu'on dit fous, qui m'ont appris à parler. Ça prend du temps ! Et maintenant, à toute allure, on t'oblige à effacer ce que tu as mis ta vie à apprendre.
-Mais justement ! Viens au meeting. C'est pour penser et c'est pour agir !
-Trop tard. C'est foutu. Faut être conscient, quoi ! C'est fini, la psychiatrie ! Maintenant, c'est protocole et compagnie. Alors le programme pour moi, samedi 17 mars, ce sera sieste.
-Tu rêves de quoi, dans tes siestes ?
-Ouh là là, ça fait un moment que je n'ai plus de rêves…. mais des cauchemars…. un monde sans mots… c'est à dire où les mots ne sont plus des mots mais des comprimés… à prendre à heures fixes sous peine d'être catapulté hors du système…. définitivement seul….
-Ah mais ce n'est pas un cauchemar, c'est la réalité ! Ici et maintenant !! Et c'est le sujet du meeting: démonter ces discours qui veulent se faire passer pour de la science. C'est la guerre des mots ! Et il vaut mieux se battre à plusieurs si on veut faire autre chose que de s'empoisonner avec.
-Tu crois qu'il reste une chance ?
-Bien sûr, il reste une chance – surtout si on s'en saisit !
Patricia Janody
ET A CE MEETING NOUS POURRONS ENTENDRE:
SERGE PORTELLI, VICE PRÉSIDENT DU TRIBUNAL DE PARIS
RAZZY HAMMADI, SECRETAIRE NATIONAL DU PS AUX SERVICES PUBLICS
SYLVIANE GIAMPINO, PRÉSIDENTE DE ZERO DE CONDUITE
PIERRE DARDOT, PHILOSOPHE, CO AUTEUR DE "LA NOUVELLE RAISON DU MONDE
JACQUELINE BERGER, AUTEUR DE "SORTIR DE L'AUTISME"
FRANÇOIS GONON, NEUROBIOLOGISTE
ANDRE CORET, PHYSICIEN
LE PROFESSEUR PIERRE DELION
DES REPRÉSENTANTS DE MESSIEURS HOLLANDE, MELENCHON, POUTOU ET DE MADAME JOLY, CANDIDATS A L'ELECTION PRESIDENTIELLE
PIERRE JOXE , ANCIEN MINISTRE DE LA DÉFENSE ET DE L'INTÉRIEUR, ET BIEN SUR DES SOIGNANTS, DES PATIENTS, DES PARENTS…
ALORS TOUS AU MEETING DU 17 MARS !
Hippy73- Messages : 349
Date d'inscription : 19/08/2011
Localisation : Savoie
Re: Psychiatrie aujourd'hui
LE PROGRAMME COMPLET DU MEETING DU 17 MARS
Meeting du 17 Mars 2012
Quelle hospitalité pour la Folie pour 2012 ?
9h 15 - Ouverture : Stéphane Gatti – La Parole Errante
Emile Lumbroso, Psychologue clinicien
Antoine Machto Psychologue clinicien
Elie Winter, Psychiatre
- Table ronde « Le Sécuritaire » -
Enfants, adolescents, adultes en difficultés psychiques sont-ils les nouveaux symptômes de la folie sécuritaire ? Prévenir, éduquer, soigner, protéger, sont ils des concepts dépassés dans une société où un certain discours politique revendique le contrôle, la surveillance et la contrainte comme principes de gouvernement.
Animé par Hervé Bokobza, Psychiatre
Lysia Edelstein, Psychologue -Protection Judiciaire de la Jeunesse
Sylvianne Gianpino , Psychologue – Psychanalyste -Présidente du Collectif « Pas de zéro de conduite »
Serge Klopp, Cadre infirmier
Serge Portelli, Magistrat – vice-Président du Tribunal de Paris
Pierre Sadoul, Psychiatre
Pierre Joxe, Avocat, ancien ministre de l’Intérieur, de la Défense, ancien membre du Conseil Constitutionnel.
- Table ronde« Le Scientisme » -
L'Homme Machine ?
La politique de santé mentale actuelle tente de faire de la maladie psychique un déficit d'adaptation à la société, un handicap qu'il suffirait de compenser par un meilleur réglage de la "machine cerveau".Le rêve scientiste de la réduction du sujet à un organe trouve de nouveaux adeptes qui nous présentent leurs "découvertes" comme des avancées décisives de la recherche scientifique.
Quelle type de société, quelle conception de l'humain sous tendent un tel projet ?
Animé par Philippe Bichon, Psychiatre
Jacqueline Berger, Journaliste
Loriane Brunessaux, Psychiatre
André Coret, Physicien
Guy Dana, Psychiatre -
François Gonon, Neurobiologiste – Directeur de recherche CNRS Bordeaux 2
1 - Table ronde La Norme -
Les protocoles, les certifications, les évaluations ne nous laissent plus de répit. Ils sont censés protéger "l'usager" et guider les professionnels dans leurs actes vers le risque zéro, zéro pensée, zéro créativité, zéro liberté.
Uniformité, homogénéité, traçabilité, tel est le programme que nous impose la Haute autorité sachante qui vient de se signaler par des prises de position qui ne cachent plus leur hostilité déclarée à une psychiatrie ouverte sur l'inestimable de la relation humaine"
Restera-t-il alors encore un peu d'humain dans l'homme pour écouter l'inattendu
Animé par Patrick Chemla, Psychiatre
Mathieu Bellahssen, Psychiatre
Marie Cathelineau, Psychologue clinicienne
Hélène Davtian, Psychologue clinicienne, auteur de « Frères et sœurs face aux troubles psychotiques »
Pierre Dardot, Philosophe
Pierre Delion Professeur de Pédopsychiatrie
Fred, Mathieu, Association Humapsy.
Conclusions :
Mathieu Bellahssen, Guy Dana, Hervé Bokobza
Dominique Voynet , Maire de Montreuil, fera une intervention d’accueil.
Des représentants des candidats à l’élection présidentielle nous ont donné leur accord pour participer au meeting et prendre position par rapport à notre Manifeste.
Interviendront au cours de la journée :
Hélène Franco, en charge des questions de libertés pour le Front de Gauche et Jean Luc Gibelin, en charge des questions de santé pour le front de Gauche pour Jean Luc Mélenchon,
Jean Claude Laumonier du NPA pour Philippe Poutou,
une représentante d’Europe Ecologie Les Verts, et Aline Archambaud sénatrice pour Eva Joly.
Mr Razzi Hammadi secrétaire national du P.S., et un membre chargé des questions de santé auprès de François Hollande
De nombreux messages, de courtes interventions supplémentaires seront exprimées tout au long de la journée.
COMMUNIQUE :
La Haute Autorité est tombée bien bas !
Une nouvelle tartufferie.
Le collectif des 39 prend acte des dernières décisions de la Haute Autorité de Santé (HAS) concernant l’autisme, et qui interdit de fait le packing « sans exception », sauf dans le service du Pr Delion où une recherche est en cours depuis deux ans à la demande du ministère de la Santé… Ainsi une décision est prise sans attendre les résultats de ce travail important qui sous la pression de lobbies dictant leur conception de la maladie, imposent de se détourner du soin. Nous soutenons avec force notre collègue Pierre Delion, pris au milieu de cette tourmente, et de cette double contrainte : mener une recherche sur une pratique désavouée par la HAS !
Mais comme nous le pressentions, cette affaire est loin de se limiter à l’autisme, bien loin de s’appuyer seulement sur le lobby de certaines associations de parents, se plaignant d’un manque d’accueil de certains praticiens, de certains dogmatismes.
Le scandale de l’insuffisance de moyens, de lieux d’accueil et de prises en charge intensive n’est absolument pas pris en compte.
Dès l’annonce de la décision, le président de la HAS a affirmé qu’il s’agissait d’en finir avec une psychiatrie adossée à la psychanalyse et qui serait incapable de faire ses preuves.
Le propos, s’il a le mérite de la clarté, se présente comme une véritable déclaration de guerre contre la psychiatrie relationnelle. Il bascule même dans un négationnisme, occultant les plus de soixante années de travaux, de recherche, de résultats thérapeutiques que nous devons à Françoise Dolto, Maud Mannoni, Tony Lainé et Roger Misés pour ne citer que les plus illustres praticiens français reconnus dans le monde entier.
Le président de la H.A.S. qui avait aussi masqué ses conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique, vient rejeter la psychiatrie que nous pratiquons, ouverte sur l’altérité, ouverte sur tous les autres champs du savoir, dans sa prise en compte du transfert, de l’inconscient et le du désir humain.
Si nous avons à rappeler après la mise en place de la loi indigne du 5 juillet 2011 que les patients ne sont pas des criminels potentiels, bons à enfermer ou à traiter de force à domicile, nous sommes aujourd’hui confrontés à l’extrême violence d’une volonté d’éradication de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle, d’une psychiatrie où la dimension relationnelle est au cœur de tout processus de soins, où la dimension psychopathologique n’est pas déniée ou rejetée.
Aujourd’hui le packing, et demain l’interdiction de tout ce qui tisse la vie quotidienne et relationnelle dans les institutions: les médiations qui s’appuient sur les activités thérapeutiques, les repas pris en commun, les ateliers d’expression et de création etc.
Tout ce qui ne peut être « évalué » dans l’immédiateté, dans la « preuve » par des chiffres, des statistiques, et qui se trouve en rapport avec l’inestimable du désir humain, se trouve ainsi invalidé explicitement par la HAS !
Nous nous trouvons sous le coup d’un « interdit professionnel » et d’une « police de la pensée » où il s’agirait de bannir tout un pan du savoir humain. Cet interdit s’applique de facto aux familles et aux patients qui seraient demandeurs d’une thérapie autre que celles recommandées par cette instance.
Ne nous y trompons pas, ce diktat tente de discréditer une conception de l’humain qui considère que tout homme ne peut en aucun cas se réduire à être un tas de molécules ou un objet à adapter ou à rééduquer.
Les recommandations, les accréditations, les protocoles et certifications nous imposent un carcan étouffant toute initiative soignante, l’envahissement d’une bureaucratie abêtissante, la mise en place d’un système à même de nous empêcher de soigner.
Ainsi après les ridicules recommandations de bonnes pratiques sur les TOC et la dépression, où tout référence psychopathologique est soigneusement évitée, L’HAS démontre à nouveau sa partialité, son incompétence, son pouvoir de nuisance.
Un pas supplémentaire vient d’être franchi :
La HAS et son président se discréditent complètement
En posant ces actes la HAS se révèle au grand jour comme l’instrument d’une idéologie implacablement réductionniste, dégradante et régressive.
C’est pour ces raisons que nous demandons aux candidats à l’élection présidentielle de se prononcer (entre autres) sur :
L’arrêt immédiat de tous les processus d’accréditation et de certification, des recommandations de “bonne pratique “ et “des conférences de consensus”, validés dirigés et imposés par l’HAS, dont l’objectif d’une mise en normes des pratiques, protocolisées et homogènes, est anti thérapeutique, destructeur des soins et constitue un obstacle majeur à des soins psychiques de qualité.
Aussi le meeting du samedi 17 Mars revêt-il une importance cruciale au cœur de cette campagne électorale. Les soignants, les familles et patients qui sont au programme, avec des scientifiques et des philosophes, vont expliquer les raisons de leur refus d'une instrumentalisation de la science. Nous réaffirmerons notre mot d’ordre d’arrêt de toute cette folie évaluatrice et normative.
Le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire
www.collectifpsychiatrie.fr
Meeting du collectif des 39, le samedi 17 mars 2012 de 9h à 18h
"La Parole Errante à la Maison de l'Arbre", 9 rue François Debergue
93100 - Montreuil-sous-Bois, Metro Croix de Chavaux (ligne 9)
HAS et psychiatrie : « une ingérence inacceptable » (Front de Gauche)
Le Front de Gauche santé dénonce la campagne actuelle de la Haute autorité de santé visant à interdire telle ou telle pratique thérapeutique dans le traitement par les équipes de pédopsychiatrie, des troubles autistiques.
Cette campagne manie l’amalgame entre outrances de certains acteurs et les différentes techniques partie prenante du corpus scientifique et pratiquées par de nombreux professionnels.
Elle s’appuie également sur un désarroi réel de nombreuses familles qui ont le sentiment d’être abandonnées par la psychiatrie qui ne répond pas toujours à leurs besoins.
Tout d'abord, le fonctionnement de la Haute autorité nous interroge. La désignation de ses dirigeants n'est pas le gage de la transparence ni de l'indépendance vis à vis du monde pharmaceutique. Nous considérons qu'un contrôle par les pairs associé aux usagers est à construire.
Le FdG rappelle, comme pour toute discipline médicale, son attachement au principe qui veut d’une part que toute équipe de soins ait le droit de se référer au cadre thérapeutique de son choix, et d’autre part, que le patient puisse avoir le choix de son praticien.
Cette ingérence totalitaire est inadmissible dans le champ de la médecine.
Le FdG estime que derrière cette attaque s'en cache une autre plus fondamentale contre une certaine conception de la psychiatrie qui considère que ce qui soigne c’est avant tout le relationnel. Or, les
tenants de cette campagne prônent un traitement des troubles psychiques centré essentiellement sur la normalisation des comportements de ces sujets par un traitement chimiothérapique associé à des méthodes éducatives. A ce sujet, les conflits d'intérêt de responsables de ces campagne avec l'industrie pharmaceutique doivent être mis en lumière.
Pourtant l’immense majorité des personnes en souffrance psychique et leur entourage attendent avant tout un accompagnement relationnel et non une prise en charge normative centrée sur le symptôme.
Le FdG entend poursuivre son action pour engager une rénovation de la psychiatrie, pour une psychiatrie humaniste centrée sur le soin relationnel qui n’abandonne pas les patients par faute de moyens.
Le Front de Gauche Santé,
Paris, le 11 mars 2012.
***
Après l'interdit politique, l'interdit administratif
Au nom de l'autisme nous voici confrontés à une mise en scène médiatique.A une proposition de loi visant à interdire la psychanalyse succède une décision de la HAS d'interdire le "paking" délogeant ainsi les médecins de leur responsabilité de soignants, responsabilité basée sur l'éthique et l'indépendance professionnelle qui permettent la confiance des soignés
Le SNPP a considéré avec attention les recommandations de bonne pratique de la HAS concernant l’autisme (et autres troubles envahissants du développement). Il ne peut qu’approuver que soit soulignée « la nécessité d’une évaluation régulière, multidimensionnelle et pluri-professionnelle » pour assurer le soin à ces enfants malades et les faire progresser. Dans ces recommandations, la HAS souligne à juste titre que toute prétention à guérir l’autisme ne peut être qu’une tromperie en l’état actuel de nos connaissances.
Il est alors tout à fait incompréhensible que dans un texte joint à ces recommandations (Autisme : Questions-Réponses) la HAS stigmatise l’approche psychanalytique alors que de nombreux soignants reconnus professionnellement ont une formation psychanalytique et qu’ils s’intègrent aux équipes qui prennent en charge les enfants autistes. Une telle condamnation peut avoir de graves conséquences sur le travail de ces soignants. De plus, prétendre que l’approche neuro-comportementale est la seule valide, contrevient évidemment à la volonté apparente de la HAS d’avoir une approche pluridisciplinaire.
Au nom de quoi la HAS s’autorise-t-elle à affirmer que l’autisme n’est pas aussi un trouble psychique, spécifique de l’humain ?
Quant à l’oukase concernant le packing, la HAS reprend in extenso l’argumentation outrancière d’une association de parents d’enfants autistes. Le SNPP soutient le Professeur Delion dans ses recherches et sa pratique pour le plus grand bien des enfants qu’il soigne. Il est indécent de la part de la HAS de lui donner ainsi des leçons d’éthique en accordant du crédit à des informations fausses. Cette condamnation n’a d’ailleurs aucun sens puisque la demande du Professeur Delion est de poursuivre dans la sérénité ses recherches sur le packing dont les résultats à ce jour sont encourageants. Comme il s’agit de recherche médicale, celle-ci est forcément menée conformément à la loi, comme le veut la HAS. Alors, où est le problème ?
De fait ne serait-ce pas tout autant la souffrance des parents qu’il faudrait reconnaître et secourir ? Mais trop d’enfants autistes et leur famille sont abandonnés et livrés à leurs propres ressources. La priorité est donc bien d’augmenter les capacités de prise en charge par les équipes spécialisées et dont la compétence est d’ores et déjà reconnue.
Mettre en question l’éthique et l’engagement auprès des patients de professionnels au motif qu’ils s’appuient sur des méthodes ne convenant pas à certains groupes de pression interroge l’indépendance de la Haute Autorité de Santé.
***
Le NPA
Psychanalyse et psychothérapie institutionnelle : non aux interdictions professionnelles.
Pour le maintien de pratiques humanistes et diverses auprès des enfants autistes.et de toute personne en souffrance
La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de rendre son verdict. Elle préconise , dans la prise en charge des enfants et adolescents qu’on nome « autistes », le recours exclusif à l’action éducative et aux thérapies comportementales et rejette les « interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle".
Le NPA dénonce cette décision d’une extrême gravité, qui instaure un véritable interdit professionnel pour des équipes soignantes et éducatives, qui demain s’étendra à tous les soins psychiques et à l’enseignement universitaire.
Derrière ce que l’on veut présenter comme un débat d’écoles, c’est un nouveau pas dans la volonté de standardiser les soins psychiques, en réduisant ceux-ci à une normalisation des comportements de la personne souffrante. Elles s’inscrivent dans les choix politiques imposés par le pouvoir à la santé mentale, entre politique gestionnaire , définissant un coût standard pour tout soin et politique sécuritaire cherchant à maitriser ou enfermer toute forme de déviance.
Le NPA est au coté de tous ceux (patients, familles, professionnels) qui s’opposent à cette atteinte à toute forme de créativité soignante. Il exige le maintien de principes humanistes, et la diversité des approches, en lien avec la famille et l’entourage, loin de prétendues « bonnes pratiques » avant tout dictées par des motifs peu avouables de réduction des coûts et de normalisation sociale.
***
La France va mal! Le malaise est grand ! Regardons, en effet du côté du Parlement. Quand il n'est pas, comme c'est maintenant souvent le cas, réduit à un rôle de chambre d'enregistrement, il devient faiseur de règlements et même lieu de règlement de comptes pour certains. La réflexion est lentement bannie des assemblées tant la pression gouvernementale sur le Parlement est devenue forte, le travail des commissions étant même mis sous la coupe réglée des ministres comme ce fut le cas lors de l'examen en commission sénatoriale de la loi sur les soins sans consentement en psychiatrie. Ce qui ne provoqua pas moins que la démission de la présidente de la commission !
A d'autres moments, les débats sont tellement squeezés que le texte voté n'est plus qu'une coquille prête à recevoir les textes réglementaires (décrets, arrêtés ou circulaire) rédigés par les cabinets ministériels sans avoir été soumis au débat démocratique. Last but not least, un député propose, en ce début d'année, de légiférer sur les méthodes utilisables ou non dans la prise en charge des autistes. Le malaise est si grand que le Parlement est ici appelé à, littéralement, marcher sur la tête.
En effet, la confusion induite est telle que le législateur est convoqué à dire au professionnel quel est l'outil qu'il doit utiliser. A quand une loi sur la taille des aiguilles d'injection ou sur le diamètre des comprimés pharmaceutiques ? S'il devait s'opérer, ce glissement séméiotique de la loi à la norme serait gravissime car il signerait un glissement de notre société de la liberté à la coercition. Sous couvert de protection des enfants autistes certains voudraient ainsi interdire les concepts de la psychanalyse ou certains soins comme le "packing" dont de nombreux psychologues peuvent témoigner de l'utilité, dans certaines pathologies et pour des patients souffrant de morcellement psychique.
Mesdames et messieurs les parlementaires, ne vous laissez pas abuser par cette demande d'édiction de normes censées, pour leurs auteurs, calmer les angoisses induites par le malaise dans la civilisation dont nous souffrons ! Ne vous laissez pas aller au règlement de comptes contre les psychanalystes accusés de tous les maux par les tenants d'un soin cantonné au symptôme et à la résorption du handicap psychique et à sa prise en compte sans souci du sujet. Votre mission est autrement plus noble : elle est de faire la loi et non des règles qui relèvent en l'occurrence des professionnels et de leurs déontologies. Vous n'êtes, d'ailleurs, pas sans savoir qu'au sujet de la déontologie des psychologues nous souhaitons une loi donnant à notre profession une instance collégiale responsable de la déontologie et de l'exercice.
Syndicat National des Psychologues SNP - 09/03/2012
Meeting du 17 Mars 2012
Quelle hospitalité pour la Folie pour 2012 ?
9h 15 - Ouverture : Stéphane Gatti – La Parole Errante
Emile Lumbroso, Psychologue clinicien
Antoine Machto Psychologue clinicien
Elie Winter, Psychiatre
- Table ronde « Le Sécuritaire » -
Enfants, adolescents, adultes en difficultés psychiques sont-ils les nouveaux symptômes de la folie sécuritaire ? Prévenir, éduquer, soigner, protéger, sont ils des concepts dépassés dans une société où un certain discours politique revendique le contrôle, la surveillance et la contrainte comme principes de gouvernement.
Animé par Hervé Bokobza, Psychiatre
Lysia Edelstein, Psychologue -Protection Judiciaire de la Jeunesse
Sylvianne Gianpino , Psychologue – Psychanalyste -Présidente du Collectif « Pas de zéro de conduite »
Serge Klopp, Cadre infirmier
Serge Portelli, Magistrat – vice-Président du Tribunal de Paris
Pierre Sadoul, Psychiatre
Pierre Joxe, Avocat, ancien ministre de l’Intérieur, de la Défense, ancien membre du Conseil Constitutionnel.
- Table ronde« Le Scientisme » -
L'Homme Machine ?
La politique de santé mentale actuelle tente de faire de la maladie psychique un déficit d'adaptation à la société, un handicap qu'il suffirait de compenser par un meilleur réglage de la "machine cerveau".Le rêve scientiste de la réduction du sujet à un organe trouve de nouveaux adeptes qui nous présentent leurs "découvertes" comme des avancées décisives de la recherche scientifique.
Quelle type de société, quelle conception de l'humain sous tendent un tel projet ?
Animé par Philippe Bichon, Psychiatre
Jacqueline Berger, Journaliste
Loriane Brunessaux, Psychiatre
André Coret, Physicien
Guy Dana, Psychiatre -
François Gonon, Neurobiologiste – Directeur de recherche CNRS Bordeaux 2
1 - Table ronde La Norme -
Les protocoles, les certifications, les évaluations ne nous laissent plus de répit. Ils sont censés protéger "l'usager" et guider les professionnels dans leurs actes vers le risque zéro, zéro pensée, zéro créativité, zéro liberté.
Uniformité, homogénéité, traçabilité, tel est le programme que nous impose la Haute autorité sachante qui vient de se signaler par des prises de position qui ne cachent plus leur hostilité déclarée à une psychiatrie ouverte sur l'inestimable de la relation humaine"
Restera-t-il alors encore un peu d'humain dans l'homme pour écouter l'inattendu
Animé par Patrick Chemla, Psychiatre
Mathieu Bellahssen, Psychiatre
Marie Cathelineau, Psychologue clinicienne
Hélène Davtian, Psychologue clinicienne, auteur de « Frères et sœurs face aux troubles psychotiques »
Pierre Dardot, Philosophe
Pierre Delion Professeur de Pédopsychiatrie
Fred, Mathieu, Association Humapsy.
Conclusions :
Mathieu Bellahssen, Guy Dana, Hervé Bokobza
Dominique Voynet , Maire de Montreuil, fera une intervention d’accueil.
Des représentants des candidats à l’élection présidentielle nous ont donné leur accord pour participer au meeting et prendre position par rapport à notre Manifeste.
Interviendront au cours de la journée :
Hélène Franco, en charge des questions de libertés pour le Front de Gauche et Jean Luc Gibelin, en charge des questions de santé pour le front de Gauche pour Jean Luc Mélenchon,
Jean Claude Laumonier du NPA pour Philippe Poutou,
une représentante d’Europe Ecologie Les Verts, et Aline Archambaud sénatrice pour Eva Joly.
Mr Razzi Hammadi secrétaire national du P.S., et un membre chargé des questions de santé auprès de François Hollande
De nombreux messages, de courtes interventions supplémentaires seront exprimées tout au long de la journée.
COMMUNIQUE :
La Haute Autorité est tombée bien bas !
Une nouvelle tartufferie.
Le collectif des 39 prend acte des dernières décisions de la Haute Autorité de Santé (HAS) concernant l’autisme, et qui interdit de fait le packing « sans exception », sauf dans le service du Pr Delion où une recherche est en cours depuis deux ans à la demande du ministère de la Santé… Ainsi une décision est prise sans attendre les résultats de ce travail important qui sous la pression de lobbies dictant leur conception de la maladie, imposent de se détourner du soin. Nous soutenons avec force notre collègue Pierre Delion, pris au milieu de cette tourmente, et de cette double contrainte : mener une recherche sur une pratique désavouée par la HAS !
Mais comme nous le pressentions, cette affaire est loin de se limiter à l’autisme, bien loin de s’appuyer seulement sur le lobby de certaines associations de parents, se plaignant d’un manque d’accueil de certains praticiens, de certains dogmatismes.
Le scandale de l’insuffisance de moyens, de lieux d’accueil et de prises en charge intensive n’est absolument pas pris en compte.
Dès l’annonce de la décision, le président de la HAS a affirmé qu’il s’agissait d’en finir avec une psychiatrie adossée à la psychanalyse et qui serait incapable de faire ses preuves.
Le propos, s’il a le mérite de la clarté, se présente comme une véritable déclaration de guerre contre la psychiatrie relationnelle. Il bascule même dans un négationnisme, occultant les plus de soixante années de travaux, de recherche, de résultats thérapeutiques que nous devons à Françoise Dolto, Maud Mannoni, Tony Lainé et Roger Misés pour ne citer que les plus illustres praticiens français reconnus dans le monde entier.
Le président de la H.A.S. qui avait aussi masqué ses conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique, vient rejeter la psychiatrie que nous pratiquons, ouverte sur l’altérité, ouverte sur tous les autres champs du savoir, dans sa prise en compte du transfert, de l’inconscient et le du désir humain.
Si nous avons à rappeler après la mise en place de la loi indigne du 5 juillet 2011 que les patients ne sont pas des criminels potentiels, bons à enfermer ou à traiter de force à domicile, nous sommes aujourd’hui confrontés à l’extrême violence d’une volonté d’éradication de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle, d’une psychiatrie où la dimension relationnelle est au cœur de tout processus de soins, où la dimension psychopathologique n’est pas déniée ou rejetée.
Aujourd’hui le packing, et demain l’interdiction de tout ce qui tisse la vie quotidienne et relationnelle dans les institutions: les médiations qui s’appuient sur les activités thérapeutiques, les repas pris en commun, les ateliers d’expression et de création etc.
Tout ce qui ne peut être « évalué » dans l’immédiateté, dans la « preuve » par des chiffres, des statistiques, et qui se trouve en rapport avec l’inestimable du désir humain, se trouve ainsi invalidé explicitement par la HAS !
Nous nous trouvons sous le coup d’un « interdit professionnel » et d’une « police de la pensée » où il s’agirait de bannir tout un pan du savoir humain. Cet interdit s’applique de facto aux familles et aux patients qui seraient demandeurs d’une thérapie autre que celles recommandées par cette instance.
Ne nous y trompons pas, ce diktat tente de discréditer une conception de l’humain qui considère que tout homme ne peut en aucun cas se réduire à être un tas de molécules ou un objet à adapter ou à rééduquer.
Les recommandations, les accréditations, les protocoles et certifications nous imposent un carcan étouffant toute initiative soignante, l’envahissement d’une bureaucratie abêtissante, la mise en place d’un système à même de nous empêcher de soigner.
Ainsi après les ridicules recommandations de bonnes pratiques sur les TOC et la dépression, où tout référence psychopathologique est soigneusement évitée, L’HAS démontre à nouveau sa partialité, son incompétence, son pouvoir de nuisance.
Un pas supplémentaire vient d’être franchi :
La HAS et son président se discréditent complètement
En posant ces actes la HAS se révèle au grand jour comme l’instrument d’une idéologie implacablement réductionniste, dégradante et régressive.
C’est pour ces raisons que nous demandons aux candidats à l’élection présidentielle de se prononcer (entre autres) sur :
L’arrêt immédiat de tous les processus d’accréditation et de certification, des recommandations de “bonne pratique “ et “des conférences de consensus”, validés dirigés et imposés par l’HAS, dont l’objectif d’une mise en normes des pratiques, protocolisées et homogènes, est anti thérapeutique, destructeur des soins et constitue un obstacle majeur à des soins psychiques de qualité.
Aussi le meeting du samedi 17 Mars revêt-il une importance cruciale au cœur de cette campagne électorale. Les soignants, les familles et patients qui sont au programme, avec des scientifiques et des philosophes, vont expliquer les raisons de leur refus d'une instrumentalisation de la science. Nous réaffirmerons notre mot d’ordre d’arrêt de toute cette folie évaluatrice et normative.
Le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire
www.collectifpsychiatrie.fr
Meeting du collectif des 39, le samedi 17 mars 2012 de 9h à 18h
"La Parole Errante à la Maison de l'Arbre", 9 rue François Debergue
93100 - Montreuil-sous-Bois, Metro Croix de Chavaux (ligne 9)
HAS et psychiatrie : « une ingérence inacceptable » (Front de Gauche)
Le Front de Gauche santé dénonce la campagne actuelle de la Haute autorité de santé visant à interdire telle ou telle pratique thérapeutique dans le traitement par les équipes de pédopsychiatrie, des troubles autistiques.
Cette campagne manie l’amalgame entre outrances de certains acteurs et les différentes techniques partie prenante du corpus scientifique et pratiquées par de nombreux professionnels.
Elle s’appuie également sur un désarroi réel de nombreuses familles qui ont le sentiment d’être abandonnées par la psychiatrie qui ne répond pas toujours à leurs besoins.
Tout d'abord, le fonctionnement de la Haute autorité nous interroge. La désignation de ses dirigeants n'est pas le gage de la transparence ni de l'indépendance vis à vis du monde pharmaceutique. Nous considérons qu'un contrôle par les pairs associé aux usagers est à construire.
Le FdG rappelle, comme pour toute discipline médicale, son attachement au principe qui veut d’une part que toute équipe de soins ait le droit de se référer au cadre thérapeutique de son choix, et d’autre part, que le patient puisse avoir le choix de son praticien.
Cette ingérence totalitaire est inadmissible dans le champ de la médecine.
Le FdG estime que derrière cette attaque s'en cache une autre plus fondamentale contre une certaine conception de la psychiatrie qui considère que ce qui soigne c’est avant tout le relationnel. Or, les
tenants de cette campagne prônent un traitement des troubles psychiques centré essentiellement sur la normalisation des comportements de ces sujets par un traitement chimiothérapique associé à des méthodes éducatives. A ce sujet, les conflits d'intérêt de responsables de ces campagne avec l'industrie pharmaceutique doivent être mis en lumière.
Pourtant l’immense majorité des personnes en souffrance psychique et leur entourage attendent avant tout un accompagnement relationnel et non une prise en charge normative centrée sur le symptôme.
Le FdG entend poursuivre son action pour engager une rénovation de la psychiatrie, pour une psychiatrie humaniste centrée sur le soin relationnel qui n’abandonne pas les patients par faute de moyens.
Le Front de Gauche Santé,
Paris, le 11 mars 2012.
***
Après l'interdit politique, l'interdit administratif
Au nom de l'autisme nous voici confrontés à une mise en scène médiatique.A une proposition de loi visant à interdire la psychanalyse succède une décision de la HAS d'interdire le "paking" délogeant ainsi les médecins de leur responsabilité de soignants, responsabilité basée sur l'éthique et l'indépendance professionnelle qui permettent la confiance des soignés
Le SNPP a considéré avec attention les recommandations de bonne pratique de la HAS concernant l’autisme (et autres troubles envahissants du développement). Il ne peut qu’approuver que soit soulignée « la nécessité d’une évaluation régulière, multidimensionnelle et pluri-professionnelle » pour assurer le soin à ces enfants malades et les faire progresser. Dans ces recommandations, la HAS souligne à juste titre que toute prétention à guérir l’autisme ne peut être qu’une tromperie en l’état actuel de nos connaissances.
Il est alors tout à fait incompréhensible que dans un texte joint à ces recommandations (Autisme : Questions-Réponses) la HAS stigmatise l’approche psychanalytique alors que de nombreux soignants reconnus professionnellement ont une formation psychanalytique et qu’ils s’intègrent aux équipes qui prennent en charge les enfants autistes. Une telle condamnation peut avoir de graves conséquences sur le travail de ces soignants. De plus, prétendre que l’approche neuro-comportementale est la seule valide, contrevient évidemment à la volonté apparente de la HAS d’avoir une approche pluridisciplinaire.
Au nom de quoi la HAS s’autorise-t-elle à affirmer que l’autisme n’est pas aussi un trouble psychique, spécifique de l’humain ?
Quant à l’oukase concernant le packing, la HAS reprend in extenso l’argumentation outrancière d’une association de parents d’enfants autistes. Le SNPP soutient le Professeur Delion dans ses recherches et sa pratique pour le plus grand bien des enfants qu’il soigne. Il est indécent de la part de la HAS de lui donner ainsi des leçons d’éthique en accordant du crédit à des informations fausses. Cette condamnation n’a d’ailleurs aucun sens puisque la demande du Professeur Delion est de poursuivre dans la sérénité ses recherches sur le packing dont les résultats à ce jour sont encourageants. Comme il s’agit de recherche médicale, celle-ci est forcément menée conformément à la loi, comme le veut la HAS. Alors, où est le problème ?
De fait ne serait-ce pas tout autant la souffrance des parents qu’il faudrait reconnaître et secourir ? Mais trop d’enfants autistes et leur famille sont abandonnés et livrés à leurs propres ressources. La priorité est donc bien d’augmenter les capacités de prise en charge par les équipes spécialisées et dont la compétence est d’ores et déjà reconnue.
Mettre en question l’éthique et l’engagement auprès des patients de professionnels au motif qu’ils s’appuient sur des méthodes ne convenant pas à certains groupes de pression interroge l’indépendance de la Haute Autorité de Santé.
***
Le NPA
Psychanalyse et psychothérapie institutionnelle : non aux interdictions professionnelles.
Pour le maintien de pratiques humanistes et diverses auprès des enfants autistes.et de toute personne en souffrance
La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de rendre son verdict. Elle préconise , dans la prise en charge des enfants et adolescents qu’on nome « autistes », le recours exclusif à l’action éducative et aux thérapies comportementales et rejette les « interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle".
Le NPA dénonce cette décision d’une extrême gravité, qui instaure un véritable interdit professionnel pour des équipes soignantes et éducatives, qui demain s’étendra à tous les soins psychiques et à l’enseignement universitaire.
Derrière ce que l’on veut présenter comme un débat d’écoles, c’est un nouveau pas dans la volonté de standardiser les soins psychiques, en réduisant ceux-ci à une normalisation des comportements de la personne souffrante. Elles s’inscrivent dans les choix politiques imposés par le pouvoir à la santé mentale, entre politique gestionnaire , définissant un coût standard pour tout soin et politique sécuritaire cherchant à maitriser ou enfermer toute forme de déviance.
Le NPA est au coté de tous ceux (patients, familles, professionnels) qui s’opposent à cette atteinte à toute forme de créativité soignante. Il exige le maintien de principes humanistes, et la diversité des approches, en lien avec la famille et l’entourage, loin de prétendues « bonnes pratiques » avant tout dictées par des motifs peu avouables de réduction des coûts et de normalisation sociale.
***
La France va mal! Le malaise est grand ! Regardons, en effet du côté du Parlement. Quand il n'est pas, comme c'est maintenant souvent le cas, réduit à un rôle de chambre d'enregistrement, il devient faiseur de règlements et même lieu de règlement de comptes pour certains. La réflexion est lentement bannie des assemblées tant la pression gouvernementale sur le Parlement est devenue forte, le travail des commissions étant même mis sous la coupe réglée des ministres comme ce fut le cas lors de l'examen en commission sénatoriale de la loi sur les soins sans consentement en psychiatrie. Ce qui ne provoqua pas moins que la démission de la présidente de la commission !
A d'autres moments, les débats sont tellement squeezés que le texte voté n'est plus qu'une coquille prête à recevoir les textes réglementaires (décrets, arrêtés ou circulaire) rédigés par les cabinets ministériels sans avoir été soumis au débat démocratique. Last but not least, un député propose, en ce début d'année, de légiférer sur les méthodes utilisables ou non dans la prise en charge des autistes. Le malaise est si grand que le Parlement est ici appelé à, littéralement, marcher sur la tête.
En effet, la confusion induite est telle que le législateur est convoqué à dire au professionnel quel est l'outil qu'il doit utiliser. A quand une loi sur la taille des aiguilles d'injection ou sur le diamètre des comprimés pharmaceutiques ? S'il devait s'opérer, ce glissement séméiotique de la loi à la norme serait gravissime car il signerait un glissement de notre société de la liberté à la coercition. Sous couvert de protection des enfants autistes certains voudraient ainsi interdire les concepts de la psychanalyse ou certains soins comme le "packing" dont de nombreux psychologues peuvent témoigner de l'utilité, dans certaines pathologies et pour des patients souffrant de morcellement psychique.
Mesdames et messieurs les parlementaires, ne vous laissez pas abuser par cette demande d'édiction de normes censées, pour leurs auteurs, calmer les angoisses induites par le malaise dans la civilisation dont nous souffrons ! Ne vous laissez pas aller au règlement de comptes contre les psychanalystes accusés de tous les maux par les tenants d'un soin cantonné au symptôme et à la résorption du handicap psychique et à sa prise en compte sans souci du sujet. Votre mission est autrement plus noble : elle est de faire la loi et non des règles qui relèvent en l'occurrence des professionnels et de leurs déontologies. Vous n'êtes, d'ailleurs, pas sans savoir qu'au sujet de la déontologie des psychologues nous souhaitons une loi donnant à notre profession une instance collégiale responsable de la déontologie et de l'exercice.
Syndicat National des Psychologues SNP - 09/03/2012
Hippy73- Messages : 349
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Quelle hospitalité pour la folie en 2012 ?
Lors du rassemblement de Montreuil à l'appel du collectif des 39, en présence de très nombreux psys, soignants, associations de malades, et personnalités comme Pierre Joxe, le magistrat Serge Portelli a déclaré : "la folie n'est pas une infraction, la médecine n'est pas là pour surveiller mais pour soigner." En 2010, 70 000 personnes, soit près d'un quart des personnes hospitalisées en psychiatrie, ont été internés sans leur consentement.
Le collectif des 39 a appelé tous les psychiatres à ne plus "collaborer" avec la Haute Autorité de Santé.
Le collectif des 39 a appelé tous les psychiatres à ne plus "collaborer" avec la Haute Autorité de Santé.
Troubles à l'ordre public psychiatrisés
Communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme (29/03/2012) :
Hospitalisation sous contrainte d’un militant non violent
Depuis la promulgation de la nouvelle loi du 5 juillet 2011, sur les hospitalisations psychiatrique sans consentement, tous les « troubles à l’ordre public » peuvent être dorénavant psychiatrisés, solution de facilité qui entraîne une privation de liberté pendant au moins 48h.
Lundi 26 mars 2012, un militant défenseur de l’environnement s’est rendu à la mairie de son village vers 18 h, ayant appris que le maire de la commune avait demandé le déclassement de l’unique zone terrestre Natura 2000 du village. Il a alors entamé une action non violente dans les locaux de l’hôtel de ville en s’enchaînant à un puits.
Elus, gendarmes et pompiers se rendent sur place et décident, bien que l’action se déroule dans le calme, de l’hospitalisation d’office du militant par arrêté municipal !
60 heures plus tard, personne n’a pu communiquer avec ce militant. La municipalité refuse toute information. La gendarmerie indique que l’action troublait l’ordre public et que le militant présentait un danger... pour lui-même.
Depuis la promulgation de la nouvelle loi du 5 juillet 2011, sur les hospitalisations psychiatrique sans consentement, des situations analogues sont malheureusement de plus en plus fréquentes envers les militants ou les syndicalistes. En effet, tous les « troubles à l’ordre public » peuvent être dorénavant psychiatrisés, solution de facilité qui entraîne une privation de liberté pendant au moins 48h.
A l’heure actuelle, il n’est pas possible d’accéder au dossier de cette personne, seule autorisée à accéder aux pièces et de fait dans l’impossibilité de communiquer.
C’est une atteinte considérable portée aux libertés et aux droits sociaux. De nombreuses organisations signataires de l’appel commun contre les soins sécuritaires dénoncent avec force cette loi liberticide, entre autres : la Ligue des Droits de l’Homme, l’Union Syndicale de la Psychiatrie, SUD santé sociaux, le Parti de Gauche et le Parti Communiste.
La section de la Ligue des Droits de l’Homme « Loupian et les communes du Nord du bassin de Thau » et la LDH Languedoc Roussillon condamnent cet internement.
De telles pratiques s’inscrivent dans les dérives autoritaires actuelles et ne sont pas compatibles avec un Etat de Droit.
Nous exigeons que cette privation de liberté cesse le plus tôt possible.
A l'époque de la promulgation de la loi, pas grand monde n'avait protesté, au contraire, beaucoup se satisfaisaient d'une telle réponse sécuritaire à tout ce qui dérange...
Hospitalisation sous contrainte d’un militant non violent
Depuis la promulgation de la nouvelle loi du 5 juillet 2011, sur les hospitalisations psychiatrique sans consentement, tous les « troubles à l’ordre public » peuvent être dorénavant psychiatrisés, solution de facilité qui entraîne une privation de liberté pendant au moins 48h.
Lundi 26 mars 2012, un militant défenseur de l’environnement s’est rendu à la mairie de son village vers 18 h, ayant appris que le maire de la commune avait demandé le déclassement de l’unique zone terrestre Natura 2000 du village. Il a alors entamé une action non violente dans les locaux de l’hôtel de ville en s’enchaînant à un puits.
Elus, gendarmes et pompiers se rendent sur place et décident, bien que l’action se déroule dans le calme, de l’hospitalisation d’office du militant par arrêté municipal !
60 heures plus tard, personne n’a pu communiquer avec ce militant. La municipalité refuse toute information. La gendarmerie indique que l’action troublait l’ordre public et que le militant présentait un danger... pour lui-même.
Depuis la promulgation de la nouvelle loi du 5 juillet 2011, sur les hospitalisations psychiatrique sans consentement, des situations analogues sont malheureusement de plus en plus fréquentes envers les militants ou les syndicalistes. En effet, tous les « troubles à l’ordre public » peuvent être dorénavant psychiatrisés, solution de facilité qui entraîne une privation de liberté pendant au moins 48h.
A l’heure actuelle, il n’est pas possible d’accéder au dossier de cette personne, seule autorisée à accéder aux pièces et de fait dans l’impossibilité de communiquer.
C’est une atteinte considérable portée aux libertés et aux droits sociaux. De nombreuses organisations signataires de l’appel commun contre les soins sécuritaires dénoncent avec force cette loi liberticide, entre autres : la Ligue des Droits de l’Homme, l’Union Syndicale de la Psychiatrie, SUD santé sociaux, le Parti de Gauche et le Parti Communiste.
La section de la Ligue des Droits de l’Homme « Loupian et les communes du Nord du bassin de Thau » et la LDH Languedoc Roussillon condamnent cet internement.
De telles pratiques s’inscrivent dans les dérives autoritaires actuelles et ne sont pas compatibles avec un Etat de Droit.
Nous exigeons que cette privation de liberté cesse le plus tôt possible.
A l'époque de la promulgation de la loi, pas grand monde n'avait protesté, au contraire, beaucoup se satisfaisaient d'une telle réponse sécuritaire à tout ce qui dérange...
Hippy73- Messages : 349
Date d'inscription : 19/08/2011
Localisation : Savoie
Nuit sécuritaire
Voici le texte du communiqué du collectif des 39, à l'époque :
Non à l’instauration de juges d’application des soins !
La décision du Conseil Constitutionnel a eu un effet de sidération et de confusion sur les soignants en psychiatrie pour la raison qu'elle soulève un paradoxe qui n'est certes pas nouveau, mais qui était tant bien que mal traité au cas par cas jusqu'à présent dans la confiance relative aussi bien envers la justice qu'envers les psychiatres.
Cette décision a immédiatement comme corollaire que les placements sont avant tout des privations de liberté.
Là il nous faut réfléchir ensemble à la différence qu'il y a entre protection sociale discutable et qui doit être discutée et privation de liberté qui serait de fait reconnue par le contrôle judiciaire.
Cette décision veut dire que l'acte de protection sociale par HO et l’acte de protection d'une personne par HDT ne seraient plus assumés par la civilisation, mais par un "état objectivable dans son écart par rapport à une norme" puisque ce serait le trouble en lui-même, expertise à l'appui, qui orienterait la vérité judiciaire chargée de relier nature du trouble et privation de liberté.
Les personnes atteintes de troubles mentaux seraient ainsi, au nom du contradictoire, condamnées ou relaxées, en ce qui concerne leur placement. L'hôpital psychiatrique fonctionnerait alors comme un lieu de privation de liberté c'est-à-dire une prison et la folie comme une faute punissable!
Avec les mesures d’HO ou d’HDT, nous ne privons pas les patients de liberté, nous les écartons de la société pour nous protéger de leurs actes ou pour les protéger d’eux-mêmes et cela doit rester l'absolue exception.
Qu'une personne ainsi placée considère qu'on la prive de liberté c'est son droit le plus strict, et elle doit pouvoir obtenir un droit de recours juridictionnel qui doit lui être offert quel que soit son état, et cela, sans délai, c'est un principe de séparation du soin et du droit qui ne doit souffrir aucune exception.
Nous ne pouvons qu'être inquiets par la prise en compte dans nos démocraties de la question posée par l'accueil et les soins à dispenser auprès des personnes présentant des troubles mentaux quand nous constatons que ces derniers sont essentiellement proposés à la discussion sous l'angle sécuritaire ou judiciaire.
L'idée de perfectionner la loi de 1990 focalise la réflexion sur le temps de la contrainte, alors qu'elle devrait principalement porter sur les traitements, les prises en charge, l'accueil de la folie. Cela risque d'amplifier ce qui s'est produit dans la suite de la loi de 1990 qui n'a en rien amélioré les pratiques psychiatriques. Bien au contraire elle n'a fait qu'augmenter pour une part sensible le nombre de recours au placement en même temps qu'elle a, par effet d'aspiration, diminué les investissements de prévention, de club thérapeutique, de suivi, avec l'accroissement scandaleux du nombre de patients mis en errance, SDF, ou se retrouvant en prison.
Toute la psychiatrie moderne depuis la symbolique de l'acte Pineli en libérant le fou de ses chaînes, très précisément la symbolique qui initie la soustraction de la conception de l’acte soignant d’une contrainte des corps, n’a cessé de s'en départir contre le retour cyclique d’une psychiatrie hygiéniste, dégénérescence incluse, visant à établir une Raison comme norme avec les procédures de rejet et de traitement obligatoire qui en découlent, contre une fiction politique de la Raison, politique partageable parce que discutable et qui doit en permanence s’enrichir par la confrontation à ses limites, en particulier, avec ce que la folie interroge en nous.
C’est en ce sens que nous refusons de faire des moments exceptionnels de la contrainte le noyau organisateur de la psychiatrie. Le recours judiciaire doit être du côté des patients et non du côté d’un perfectionnisme procédural qui ne ferait que déplacer la question de la folie vers une vérité judiciaire de son traitement.
C’est en ce sens que nous refusons de voir les pratiques soignantes organisées sous le modèle de l’enquête judiciaire et de la peine. La folie n’est pas en soi un délit ou un crime.
Nous refusons les centres de rétention de 72 heures construits sur le modèle de la garde à vue.
Nous refusons la mise en place d’un juge d’application des soins sur le modèle du juge d’application des peines.
Nous refusons les traitements ambulatoires obligatoires construits sur le modèle de la liberté conditionnelle.
Bref nous refusons de participer à l'organisation « contrôlitaire du soin ».
Le Collectif des 39 Contre la Nuit Sécuritairehttp://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=908
Non à l’instauration de juges d’application des soins !
La décision du Conseil Constitutionnel a eu un effet de sidération et de confusion sur les soignants en psychiatrie pour la raison qu'elle soulève un paradoxe qui n'est certes pas nouveau, mais qui était tant bien que mal traité au cas par cas jusqu'à présent dans la confiance relative aussi bien envers la justice qu'envers les psychiatres.
Cette décision a immédiatement comme corollaire que les placements sont avant tout des privations de liberté.
Là il nous faut réfléchir ensemble à la différence qu'il y a entre protection sociale discutable et qui doit être discutée et privation de liberté qui serait de fait reconnue par le contrôle judiciaire.
Cette décision veut dire que l'acte de protection sociale par HO et l’acte de protection d'une personne par HDT ne seraient plus assumés par la civilisation, mais par un "état objectivable dans son écart par rapport à une norme" puisque ce serait le trouble en lui-même, expertise à l'appui, qui orienterait la vérité judiciaire chargée de relier nature du trouble et privation de liberté.
Les personnes atteintes de troubles mentaux seraient ainsi, au nom du contradictoire, condamnées ou relaxées, en ce qui concerne leur placement. L'hôpital psychiatrique fonctionnerait alors comme un lieu de privation de liberté c'est-à-dire une prison et la folie comme une faute punissable!
Avec les mesures d’HO ou d’HDT, nous ne privons pas les patients de liberté, nous les écartons de la société pour nous protéger de leurs actes ou pour les protéger d’eux-mêmes et cela doit rester l'absolue exception.
Qu'une personne ainsi placée considère qu'on la prive de liberté c'est son droit le plus strict, et elle doit pouvoir obtenir un droit de recours juridictionnel qui doit lui être offert quel que soit son état, et cela, sans délai, c'est un principe de séparation du soin et du droit qui ne doit souffrir aucune exception.
Nous ne pouvons qu'être inquiets par la prise en compte dans nos démocraties de la question posée par l'accueil et les soins à dispenser auprès des personnes présentant des troubles mentaux quand nous constatons que ces derniers sont essentiellement proposés à la discussion sous l'angle sécuritaire ou judiciaire.
L'idée de perfectionner la loi de 1990 focalise la réflexion sur le temps de la contrainte, alors qu'elle devrait principalement porter sur les traitements, les prises en charge, l'accueil de la folie. Cela risque d'amplifier ce qui s'est produit dans la suite de la loi de 1990 qui n'a en rien amélioré les pratiques psychiatriques. Bien au contraire elle n'a fait qu'augmenter pour une part sensible le nombre de recours au placement en même temps qu'elle a, par effet d'aspiration, diminué les investissements de prévention, de club thérapeutique, de suivi, avec l'accroissement scandaleux du nombre de patients mis en errance, SDF, ou se retrouvant en prison.
Toute la psychiatrie moderne depuis la symbolique de l'acte Pineli en libérant le fou de ses chaînes, très précisément la symbolique qui initie la soustraction de la conception de l’acte soignant d’une contrainte des corps, n’a cessé de s'en départir contre le retour cyclique d’une psychiatrie hygiéniste, dégénérescence incluse, visant à établir une Raison comme norme avec les procédures de rejet et de traitement obligatoire qui en découlent, contre une fiction politique de la Raison, politique partageable parce que discutable et qui doit en permanence s’enrichir par la confrontation à ses limites, en particulier, avec ce que la folie interroge en nous.
C’est en ce sens que nous refusons de faire des moments exceptionnels de la contrainte le noyau organisateur de la psychiatrie. Le recours judiciaire doit être du côté des patients et non du côté d’un perfectionnisme procédural qui ne ferait que déplacer la question de la folie vers une vérité judiciaire de son traitement.
C’est en ce sens que nous refusons de voir les pratiques soignantes organisées sous le modèle de l’enquête judiciaire et de la peine. La folie n’est pas en soi un délit ou un crime.
Nous refusons les centres de rétention de 72 heures construits sur le modèle de la garde à vue.
Nous refusons la mise en place d’un juge d’application des soins sur le modèle du juge d’application des peines.
Nous refusons les traitements ambulatoires obligatoires construits sur le modèle de la liberté conditionnelle.
Bref nous refusons de participer à l'organisation « contrôlitaire du soin ».
Le Collectif des 39 Contre la Nuit Sécuritairehttp://www.collectifpsychiatrie.fr/?p=908
Hippy73- Messages : 349
Date d'inscription : 19/08/2011
Localisation : Savoie
Re: Psychiatrie aujourd'hui
Alors que plus de 20% des détenus seraient atteints de troubles psychotiques, les évolutions conjointes de la psychiatrie et de la justice pénale aboutissent à un transfert de prise en charge des personnes les plus marginalisées et atteintes de troubles psychiques sévères de l’hôpital vers la prison. Loin de remédier à ce phénomène par des politiques de renforcement de la psychiatrie générale, d’insertion et de prévention de la délinquance, les pouvoirs publics mettent en place des dispositifs judiciaro-sanitaires visant à palier en aval à l’impossible soin psychiatrique en milieu carcéral. C’est ainsi que la figure du « fou criminel » gagne les esprits, quand bien même ce sont davantage les ruptures de soins et l’isolement social que les troubles psychiques en eux-mêmes qui favorisent le passage à l’acte.
creme_de_marron- Messages : 595
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Psychiatrie aujourd'hui
Une pétition pour dénoncer l'hospitalisation de ce militant non-violent Jean-Pascal du village de Loupian (Hérault)
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/hospitalisation-sous-contrainte-militant-violent-458.html
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/hospitalisation-sous-contrainte-militant-violent-458.html
Union soviétique
Le militant non-violent de 50 ans, qui avait été hospitalisé d'office en psychiatrie pour "des comportements qui compromettent la sûreté des personnes ou portent atteintes de façon grave à l'ordre public, troubles qui se manifestaient par des propos insultants et désobligeants (sic)" et placé en chambre d'isolement, a été relâché.
Le collectif des 39 dénonce "l'utilisation de la psychiatrie à des fins politiques."
Le collectif des 39 dénonce "l'utilisation de la psychiatrie à des fins politiques."
Re: Psychiatrie aujourd'hui
C'est la Russie soviétique maintenant la France !!
Hippy73- Messages : 349
Date d'inscription : 19/08/2011
Localisation : Savoie
Torture
Le comité européen pour la prévention de la torture estime que la France fait un usage abusif de l'isolement et de la contention (malades attachés) en psychiatrie. Elle a constaté des cas de malades restés en isolement, souvent sous contention pendant des périodes de plus de SIX MOIS !
Elle n'hésite pas à dénoncer notamment les pratiques du centre Le Vinatier (Rhône) qui pour effrayer les patients placés en chambre d'isolement et les rendre dociles, laisse exhibés devant devant eux en permanence les instruments de contention, ce qui accroît anxiété des malades.
Source : Le Monde daté du 20 avril 2012
Elle n'hésite pas à dénoncer notamment les pratiques du centre Le Vinatier (Rhône) qui pour effrayer les patients placés en chambre d'isolement et les rendre dociles, laisse exhibés devant devant eux en permanence les instruments de contention, ce qui accroît anxiété des malades.
Source : Le Monde daté du 20 avril 2012
Bonne nouvelle
Le Conseil constitutionnel exige que des mesures soient adoptées pour "garantir contre les risques d'arbitraire" dans la loi du 5 juillet 2011 dont par ailleurs il estime que deux points sont anti-constitutionnels.
Merci Jean-Louis !
Merci Jean-Louis !
Com9muniqué du collectif des 3
COMMUNIQUE
Le Conseil Constitutionnel a rendu sa décision concernant une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) portée par le CRPA, elle concernait plusieurs articles de la loi du 5 juillet 2011 réformant les soins psychiatriques sans consentement.
Un article de cette loi a été déclaré inconstitutionnel, il porte sur le sort réservé à la catégorie des patients supposés « dangereux » (article L3213. qui se trouvent enfermés sans garantie légale contre l’arbitraire de leur « traitement ».
De surcroît, nous considérons comme une grande victoire que les soins sans consentement en ambulatoire ne puissent être « contraints », même s’ils peuvent se révéler « obligatoires » (sic). Cela annule de facto leur possibilité d’application. Il s’agit d’une énorme avancée. Le collectif des 39 se félicitent de cet augure. Ces pseudo-soins de contrôle psychiatrique ne sont pas envisageables dans notre cadre constitutionnel. La prochaine majorité devra réécrire une loi : NOTRE VIGILANCE S’EN TROUVE ACCRUE. Il en est de la responsabilité des acteurs de la psychiatrie et des citoyens de ce pays de veiller à ce que la rédaction de la future loi soit guidée par l’éthique des soins.
Par ailleurs, le rapport du Comité Européen de Prévention de la Torture (CEPT) sur les conditions d’accueil et de soins dans les services de psychiatrie nous rappelle les dérives quotidiennes dans les pratiques, tant sécuritaires que gestionnaires et protocolaires, dérives qui ont conduit à l’internement de force d’un militant politique dans l’Héraut le mois dernier.
Faut-il rappeler que les soins psychiques s’appuient sur la confiance, non sur la défiance, nécessitent du temps afin que la relation soit au cœur du processus de soin ? Il sera donc urgent après les élections présidentielles et législatives de remettre les soins psychiques dans leur ensemble au cœur du débat public.
La loi devant être réformée avant le 1er octobre 2013, l’ensemble des citoyens (usagers, professionnels, familles, élus) mobilisés par l’hospitalité faite à la folie doit peser de tout son poids pour obtenir l’abrogation de la loi du 5 juillet 2011 et que soient établies des pratiques dignes d’une démocratie.
Nous appelons toutes celles et ceux qui se sont mobilisés à nos côtés à confirmer leur engagement pour soutenir et créer des pratiques accueillantes et émancipatrices.
Le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire
www.collectifpsychiatrie.fr
Le Conseil Constitutionnel a rendu sa décision concernant une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) portée par le CRPA, elle concernait plusieurs articles de la loi du 5 juillet 2011 réformant les soins psychiatriques sans consentement.
Un article de cette loi a été déclaré inconstitutionnel, il porte sur le sort réservé à la catégorie des patients supposés « dangereux » (article L3213. qui se trouvent enfermés sans garantie légale contre l’arbitraire de leur « traitement ».
De surcroît, nous considérons comme une grande victoire que les soins sans consentement en ambulatoire ne puissent être « contraints », même s’ils peuvent se révéler « obligatoires » (sic). Cela annule de facto leur possibilité d’application. Il s’agit d’une énorme avancée. Le collectif des 39 se félicitent de cet augure. Ces pseudo-soins de contrôle psychiatrique ne sont pas envisageables dans notre cadre constitutionnel. La prochaine majorité devra réécrire une loi : NOTRE VIGILANCE S’EN TROUVE ACCRUE. Il en est de la responsabilité des acteurs de la psychiatrie et des citoyens de ce pays de veiller à ce que la rédaction de la future loi soit guidée par l’éthique des soins.
Par ailleurs, le rapport du Comité Européen de Prévention de la Torture (CEPT) sur les conditions d’accueil et de soins dans les services de psychiatrie nous rappelle les dérives quotidiennes dans les pratiques, tant sécuritaires que gestionnaires et protocolaires, dérives qui ont conduit à l’internement de force d’un militant politique dans l’Héraut le mois dernier.
Faut-il rappeler que les soins psychiques s’appuient sur la confiance, non sur la défiance, nécessitent du temps afin que la relation soit au cœur du processus de soin ? Il sera donc urgent après les élections présidentielles et législatives de remettre les soins psychiques dans leur ensemble au cœur du débat public.
La loi devant être réformée avant le 1er octobre 2013, l’ensemble des citoyens (usagers, professionnels, familles, élus) mobilisés par l’hospitalité faite à la folie doit peser de tout son poids pour obtenir l’abrogation de la loi du 5 juillet 2011 et que soient établies des pratiques dignes d’une démocratie.
Nous appelons toutes celles et ceux qui se sont mobilisés à nos côtés à confirmer leur engagement pour soutenir et créer des pratiques accueillantes et émancipatrices.
Le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire
www.collectifpsychiatrie.fr
Re: Psychiatrie aujourd'hui
Il y aurait en France environ 600 000 personnes souffrant de schizophrénie, soit près de 1 % de la population. Selon le psychiatre Henri Grivois, on ne connait pas de société où la "folie" serait absente, ce pourcentage de 1 % de toute population est irréductible...
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