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Vos poèmes préférés
Ma Bohème
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur!
Arthur Rimbaud (1870)
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur!
Arthur Rimbaud (1870)
zazoue- Messages : 213
Date d'inscription : 01/08/2011
Age : 29
Localisation : Fontainebleau
Pierre Reverdy
Mon poète préféré est Pierre Reverdy, même si j'aime également plein d'autres comme par exemple, pour les contemporains, Paul Vincensini ou bien encore Charles Reznikoff, objectiviste américain...
Quand la lampe n’est pas encore
éteinte, quand le feu commence
à pâlir et que le soleil
se cache, il y a quand même
dans la rue des gens qui passent.
(Pierre Reverdy - La Lucarne Ovale 1916)
Quand la lampe n’est pas encore
éteinte, quand le feu commence
à pâlir et que le soleil
se cache, il y a quand même
dans la rue des gens qui passent.
(Pierre Reverdy - La Lucarne Ovale 1916)
oiseaulys- Messages : 356
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Vos poèmes préférés
magnifique Oiseaulys.gros bisous.peace and love

bleu_turquoise01- Messages : 87
Date d'inscription : 27/08/2011
Age : 34
Localisation : belgique (charleroi)
Re: Vos poèmes préférés
Excuse-moi Zazoue,
j'ai ouvert un autre fil "Florilège"
sans voir que tu avais déjà créé celui-ci.
Eon
j'ai ouvert un autre fil "Florilège"
sans voir que tu avais déjà créé celui-ci.
Eon
Eon- Messages : 490
Date d'inscription : 06/08/2011
Re: Vos poèmes préférés
Aucun problème Eon. Je pense que personne ici ne s'en offusque...


zazoue- Messages : 213
Date d'inscription : 01/08/2011
Age : 29
Localisation : Fontainebleau
Mon poême préféré
Mon coeur est devenu capable d'accueillir toute forme.
Il est pâturage pour gazelles et abbaye pour moines !
Il est un temple pour idoles et la Kaaba pour qui en fait le tour,
Il est les Tables de la Thora et aussi les feuillets du Coran !
Je crois en la religion de l'Amour o
ù que se dirige ses caravanes
Car l'Amour est ma Religion et ma Foi
Ibn Arabi - Turjman al Ashwaq (L’Interprète des désirs).
لقد صار قلبي قابلا كل صورة
فمرعى لغزلان ودير لرهبان
وبيت لأوثان وكعبة طائف ،
والواح توراة ومصحف قرآن
ادين بدين الحب انى توجهت ركائبه
فالحب ديني وأيماني
ابن عربي
عن قصيدة ترجمان الاشواق
-------------------
Il est pâturage pour gazelles et abbaye pour moines !
Il est un temple pour idoles et la Kaaba pour qui en fait le tour,
Il est les Tables de la Thora et aussi les feuillets du Coran !
Je crois en la religion de l'Amour o

Car l'Amour est ma Religion et ma Foi
Ibn Arabi - Turjman al Ashwaq (L’Interprète des désirs).
لقد صار قلبي قابلا كل صورة
فمرعى لغزلان ودير لرهبان
وبيت لأوثان وكعبة طائف ،
والواح توراة ومصحف قرآن
ادين بدين الحب انى توجهت ركائبه
فالحب ديني وأيماني
ابن عربي
عن قصيدة ترجمان الاشواق
-------------------
Lovie- Messages : 198
Date d'inscription : 21/11/2011
les Hippies
Me voici devant une machine extraordinaire
Il parait qu'elle peut me faire revenir en arrière
Il faut que j'essaye, que je monte dedans
A l'interieur tout est si beau, si grand
J'appuye sur quelques boutons
Sans savoir où ils vont
Tout à coup, une lumière surgit
Elle était si forte qu'elle m'éblouit
Quand je pu réouvrire les yeux
Je me trouvais dans un monde moins vieux
Là-bas où j'étais
Les gens me regardaient
Bizarrement, ils avaient tous de longs cheveux
Certains beaucoup et d'autres peu
Ils étaient ce qu'on appelle aujourd'hui
Un groupe d'hippies
Les couleurs ne manquaient pas
Ils se serraient tous dans leurs bras
Ils étaient heureux, ça se voyait
Toujours en train de s'embrasser
J'aurais voulu rester là des années
Mais la machine disparraissait
Alors je fut obligée de remonter à l'intérieur
Dans celle-ci, j'avais peur
De retrouver mon présent
Avec ces horribles gens
Qui se crachent dessus à la moindre occasion
Qui ne font plus attention
Aux autres. Alors je retournai
Dans ce passé parfait
Et depuis, je passe ma vie là-bas
Il parait qu'elle peut me faire revenir en arrière
Il faut que j'essaye, que je monte dedans
A l'interieur tout est si beau, si grand
J'appuye sur quelques boutons
Sans savoir où ils vont
Tout à coup, une lumière surgit
Elle était si forte qu'elle m'éblouit
Quand je pu réouvrire les yeux
Je me trouvais dans un monde moins vieux
Là-bas où j'étais
Les gens me regardaient
Bizarrement, ils avaient tous de longs cheveux
Certains beaucoup et d'autres peu
Ils étaient ce qu'on appelle aujourd'hui
Un groupe d'hippies
Les couleurs ne manquaient pas
Ils se serraient tous dans leurs bras
Ils étaient heureux, ça se voyait
Toujours en train de s'embrasser
J'aurais voulu rester là des années
Mais la machine disparraissait
Alors je fut obligée de remonter à l'intérieur
Dans celle-ci, j'avais peur
De retrouver mon présent
Avec ces horribles gens
Qui se crachent dessus à la moindre occasion
Qui ne font plus attention
Aux autres. Alors je retournai
Dans ce passé parfait
Et depuis, je passe ma vie là-bas
bleu_turquoise01- Messages : 87
Date d'inscription : 27/08/2011
Age : 34
Localisation : belgique (charleroi)
Re: Vos poèmes préférés
Très beaux poèmes les filles !

neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Les hippies
Champ de fleurs, de fëtes, d'amour
Gloire aux hippies qui chantent paix et amour!
Sur leurs longs cheveux, ils rêvent d'un monde meilleur
La nature, l'écologie, c'est vraiment cela leur demeure!
Peace and Love, faîtes l'amour pas la guerre!
Slogan des hippies toujours prêts à le refaire
En marge d'une société trop basée sur l'argent
Vous voulez tant plus de justice sans être violent!
Les années hippies ont deferlé sur la Californie
Elles se sont collées à nous depuis des décennies
La mode s'est bien calmée mais existe toujours
Par delà les frontières, paix et amour pour toujours!
Gloire aux hippies qui chantent paix et amour!
Sur leurs longs cheveux, ils rêvent d'un monde meilleur
La nature, l'écologie, c'est vraiment cela leur demeure!
Peace and Love, faîtes l'amour pas la guerre!
Slogan des hippies toujours prêts à le refaire
En marge d'une société trop basée sur l'argent
Vous voulez tant plus de justice sans être violent!
Les années hippies ont deferlé sur la Californie
Elles se sont collées à nous depuis des décennies
La mode s'est bien calmée mais existe toujours
Par delà les frontières, paix et amour pour toujours!
bleu_turquoise01- Messages : 87
Date d'inscription : 27/08/2011
Age : 34
Localisation : belgique (charleroi)
Charles d'Orléans
Rondeau Le Printemps (le temps a laissé son manteau)
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.
Il n'y a beste ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie ;
Le temps a laissié son manteau.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livree jolie,
Gouttes d'argent d'orfaverie,
Chascun s'abille de nouveau :
Le temps a laissié son manteau
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.
Il n'y a beste ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie ;
Le temps a laissié son manteau.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livree jolie,
Gouttes d'argent d'orfaverie,
Chascun s'abille de nouveau :
Le temps a laissié son manteau
hipnik- Messages : 1554
Date d'inscription : 01/08/2011
Victor Hugo
Défense de déposer de la musique le long de mes vers avait écrit Victor Hugo... Il avait tort !
Guitare
Gastibelza, l'homme à la carabine,
Chantait ainsi:
" Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine ?
Quelqu'un d'ici ?
Dansez, chantez, villageois ! la nuit gagne
Le mont Falù.
- Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !
Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine,
Ma senora ?
Sa mère était la vieille maugrabine
D'Antequera
Qui chaque nuit criait dans la Tour-Magne
Comme un hibou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !
Dansez, chantez! Des biens que l'heure envoie
Il faut user.
Elle était jeune et son oeil plein de joie
Faisait penser. -
À ce vieillard qu'un enfant accompagne
jetez un sou ! ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Vraiment, la reine eût près d'elle été laide
Quand, vers le soir,
Elle passait sur le pont de Tolède
En corset noir.
Un chapelet du temps de Charlemagne
Ornait son cou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Le roi disait en la voyant si belle
A son neveu : - Pour un baiser, pour un sourire d'elle,
Pour un cheveu,
Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne
Et le Pérou ! -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Je ne sais pas si j'aimais cette dame,
Mais je sais bien
Que pour avoir un regard de son âme,
Moi, pauvre chien,
J'aurais gaîment passé dix ans au bagne
Sous le verrou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Un jour d'été que tout était lumière,
Vie et douceur,
Elle s'en vint jouer dans la rivière
Avec sa soeur,
Je vis le pied de sa jeune compagne
Et son genou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre
De ce canton,
Je croyais voir la belle Cléopâtre,
Qui, nous dit-on,
Menait César, empereur d'Allemagne,
Par le licou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe !
Sabine, un jour,
A tout vendu, sa beauté de colombe,
Et son amour,
Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne,
Pour un bijou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Sur ce vieux banc souffrez que je m'appuie,
Car je suis las.
Avec ce comte elle s'est donc enfuie !
Enfuie, hélas !
Par le chemin qui va vers la Cerdagne,
Je ne sais où ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Je la voyais passer de ma demeure,
Et c'était tout.
Mais à présent je m'ennuie à toute heure,
Plein de dégoût,
Rêveur oisif, l'âme dans la campagne,
La dague au clou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
M'a rendu fou ! ,
Guitare
Gastibelza, l'homme à la carabine,
Chantait ainsi:
" Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine ?
Quelqu'un d'ici ?
Dansez, chantez, villageois ! la nuit gagne
Le mont Falù.
- Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !
Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine,
Ma senora ?
Sa mère était la vieille maugrabine
D'Antequera
Qui chaque nuit criait dans la Tour-Magne
Comme un hibou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !
Dansez, chantez! Des biens que l'heure envoie
Il faut user.
Elle était jeune et son oeil plein de joie
Faisait penser. -
À ce vieillard qu'un enfant accompagne
jetez un sou ! ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Vraiment, la reine eût près d'elle été laide
Quand, vers le soir,
Elle passait sur le pont de Tolède
En corset noir.
Un chapelet du temps de Charlemagne
Ornait son cou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Le roi disait en la voyant si belle
A son neveu : - Pour un baiser, pour un sourire d'elle,
Pour un cheveu,
Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne
Et le Pérou ! -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Je ne sais pas si j'aimais cette dame,
Mais je sais bien
Que pour avoir un regard de son âme,
Moi, pauvre chien,
J'aurais gaîment passé dix ans au bagne
Sous le verrou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Un jour d'été que tout était lumière,
Vie et douceur,
Elle s'en vint jouer dans la rivière
Avec sa soeur,
Je vis le pied de sa jeune compagne
Et son genou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre
De ce canton,
Je croyais voir la belle Cléopâtre,
Qui, nous dit-on,
Menait César, empereur d'Allemagne,
Par le licou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe !
Sabine, un jour,
A tout vendu, sa beauté de colombe,
Et son amour,
Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne,
Pour un bijou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Sur ce vieux banc souffrez que je m'appuie,
Car je suis las.
Avec ce comte elle s'est donc enfuie !
Enfuie, hélas !
Par le chemin qui va vers la Cerdagne,
Je ne sais où ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.
Je la voyais passer de ma demeure,
Et c'était tout.
Mais à présent je m'ennuie à toute heure,
Plein de dégoût,
Rêveur oisif, l'âme dans la campagne,
La dague au clou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
M'a rendu fou ! ,
hipnik- Messages : 1554
Date d'inscription : 01/08/2011
Guillaume Appolinaire
Le Pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
hipnik- Messages : 1554
Date d'inscription : 01/08/2011
Charles baudelaire
Le serpent qui danse
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur!
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur!
hipnik- Messages : 1554
Date d'inscription : 01/08/2011
Verlaine
Chanson d'automne
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte
[youtube] https://www.youtube.com/watch?v=gEWPRRPgDhk[/youtube]
Trenet se trompe ; il dit "bercent mon coeur" au lieu de "blessent mon coeur"...
Je ne sais pas où, en outre, il a péché les deux vers pourtant très verlainiens :
Cette paisible rumeur lasse
Nous vient de la ville...
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte
[youtube] https://www.youtube.com/watch?v=gEWPRRPgDhk[/youtube]
Trenet se trompe ; il dit "bercent mon coeur" au lieu de "blessent mon coeur"...
Je ne sais pas où, en outre, il a péché les deux vers pourtant très verlainiens :
Cette paisible rumeur lasse
Nous vient de la ville...
hipnik- Messages : 1554
Date d'inscription : 01/08/2011
Pierre Mac Orlan
La fille de Londres
Un rat est venu dans ma chambre
Il a rongé la souricière
Il a arrêté la pendule
Et renversé le pot à bière
Je l'ai pris entre mes bras blancs
Il était chaud comme un enfant
Je l'ai bercé bien tendrement
Et je lui chantais doucement :
Dors mon rat, mon flic, dors mon vieux bobby
Ne siffle pas sur les quais endormis
Quand je tiendrai la main de mon chéri
Un Chinois est sorti de l'ombre
Un Chinois a regardé Londres
Sa casquette était de marine
Ornée d'une ancre coraline
Devant la porte de Charly
A Penny Fields, j'lui ai souri,
Dans le silence de la nuit
En chuchotant je lui ai dit :
Je voudrais je voudrais je n'sais trop quoi
Je voudrais ne plus entendre ma voix
J'ai peur j'ai peur de toi j'ai peur de moi
Sur son maillot de laine bleue
On pouvait lire en lettres rondes
Le nom d'une vieille "Compagnie"
Qui, paraît-il, fait l'tour du monde
Nous sommes entrés chez Charly
A Penny Fields, loin des soucis,
Et j'ai dansé toute la nuit
Avec mon Chin'toc ébloui
Et chez Charly, il faisait jour et chaud
Tess jouait "Daisy Bell" sur son vieux piano
Un piano avec des dents de chameau
J'ai conduit l'Chinois dans ma chambre
Il a mis le rat à la porte
Il a arrêté la pendule
Et renversé le pot à bière
Je l'ai pris dans mes bras tremblants
Pour le bercer comme un enfant
ll s'est endormi sur le dos...
Alors j'lui ai pris son couteau...
C'était un couteau perfide et glacé
Un sale couteau rouge de vérité
Un sale couteau sans spécialité.
Un rat est venu dans ma chambre
Il a rongé la souricière
Il a arrêté la pendule
Et renversé le pot à bière
Je l'ai pris entre mes bras blancs
Il était chaud comme un enfant
Je l'ai bercé bien tendrement
Et je lui chantais doucement :
Dors mon rat, mon flic, dors mon vieux bobby
Ne siffle pas sur les quais endormis
Quand je tiendrai la main de mon chéri
Un Chinois est sorti de l'ombre
Un Chinois a regardé Londres
Sa casquette était de marine
Ornée d'une ancre coraline
Devant la porte de Charly
A Penny Fields, j'lui ai souri,
Dans le silence de la nuit
En chuchotant je lui ai dit :
Je voudrais je voudrais je n'sais trop quoi
Je voudrais ne plus entendre ma voix
J'ai peur j'ai peur de toi j'ai peur de moi
Sur son maillot de laine bleue
On pouvait lire en lettres rondes
Le nom d'une vieille "Compagnie"
Qui, paraît-il, fait l'tour du monde
Nous sommes entrés chez Charly
A Penny Fields, loin des soucis,
Et j'ai dansé toute la nuit
Avec mon Chin'toc ébloui
Et chez Charly, il faisait jour et chaud
Tess jouait "Daisy Bell" sur son vieux piano
Un piano avec des dents de chameau
J'ai conduit l'Chinois dans ma chambre
Il a mis le rat à la porte
Il a arrêté la pendule
Et renversé le pot à bière
Je l'ai pris dans mes bras tremblants
Pour le bercer comme un enfant
ll s'est endormi sur le dos...
Alors j'lui ai pris son couteau...
C'était un couteau perfide et glacé
Un sale couteau rouge de vérité
Un sale couteau sans spécialité.
hipnik- Messages : 1554
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Vos poèmes préférés
Merci hipnik. Il y a aussi tous les poèmes d'Aragon mis en musique par Léo Férré et Jean Ferrat !
Gérard de Nerval
Gérard de NERVAL (1808-1855)
Les Cydalises
Où sont nos amoureuses ?
Elles sont au tombeau .
Elles sont plus heureuses,
Dans un séjour plus beau !
Elles sont près des anges,
Dans le fond du ciel bleu,
Et chantent les louanges
De la mère de Dieu !
Ô blanche fiancée !
Ô jeune vierge en fleur !
Amante délaissée,
Que flétrit la douleur !
L'éternité profonde
Souriait dans vos yeux ...
Flambeaux éteints du monde,
Rallumez-vous aux cieux !
Les Cydalises
Où sont nos amoureuses ?
Elles sont au tombeau .
Elles sont plus heureuses,
Dans un séjour plus beau !
Elles sont près des anges,
Dans le fond du ciel bleu,
Et chantent les louanges
De la mère de Dieu !
Ô blanche fiancée !
Ô jeune vierge en fleur !
Amante délaissée,
Que flétrit la douleur !
L'éternité profonde
Souriait dans vos yeux ...
Flambeaux éteints du monde,
Rallumez-vous aux cieux !
oiseaulys- Messages : 356
Date d'inscription : 01/08/2011
Re: Vos poèmes préférés
Merci pour tous vos poèmes, c'est beau...
Dieu a caché la mer et montré l'écume
il a caché le vent et montré la poussière...
Comment la poussière pourrait-elle s'élever d'elle-même ?.
Tu vois pourtant la poussière, et pas le vent.
Comment l'écume pourrait-elle sans la mer se mouvoir?
Mais tu vois l'écume et pas la mer.
Djalàl Al-Din Rùmi
Dieu a caché la mer et montré l'écume
il a caché le vent et montré la poussière...
Comment la poussière pourrait-elle s'élever d'elle-même ?.
Tu vois pourtant la poussière, et pas le vent.
Comment l'écume pourrait-elle sans la mer se mouvoir?
Mais tu vois l'écume et pas la mer.
Djalàl Al-Din Rùmi
Lovie- Messages : 198
Date d'inscription : 21/11/2011
Poème prémonitoire
Philistins, épiciers
Tandis que vous caressiez,
Vos femmes
En songeant, aux petits
Que vos grossiers appétits
Engendrent
Vous pensiez, Ils seront
Menton rasé, ventre rond
Notaires
Mais pour bien vous punir
Un jour vous voyez venir
Sur terre
Des enfants non voulus
Qui deviennent chevelus
Poètes
Jean Richepin
(1849-1926)
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Re: Vos poèmes préférés
Finalement, Brassens a récupéré pas mal de textes anciens pour ses chansons.
Mais ça aura permit de les populariser.
Mais ça aura permit de les populariser.
Poème érotique de George Sand, à lire puis relire en sautant les lignes paires
Je suis très émue de vous dire que j’ai
bien compris l’autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l’affection
la plus profonde comme la plus étroite
amitié, en un mot la meilleure preuve
que vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’âme
grosse. Accourez donc vite et venez me la
faire oublier par l’amour où je veux me
mettre.
GEORGE SAND (1835)
Lovie- Messages : 198
Date d'inscription : 21/11/2011
D'Alfred de Musset à George Sand
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage
Voulez-vous qu'un instant je change de visage?
Vous avez capturé les sentiments d'un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin, de mes vers liez les premiers mots.
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
Voulez-vous qu'un instant je change de visage?
Vous avez capturé les sentiments d'un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin, de mes vers liez les premiers mots.
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Réponse de George Sand
Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne mon âme.
Nuit à ma renommée et répugne mon âme.
neo-codion- Messages : 1946
Date d'inscription : 03/08/2011
Correspondance amoureuse
De de Musset à Sand :
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage
Voulez-vous qu'un instant je change de visage?
Vous avez capturé les sentiments d'un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin, de mes vers liez les premiers mots.
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
George Sand
Cette insigne faveur que votre cœur réclame
Nuit à ma renommée et répugne mon âme.
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage
Voulez-vous qu'un instant je change de visage?
Vous avez capturé les sentiments d'un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin, de mes vers liez les premiers mots.
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
George Sand
Cette insigne faveur que votre cœur réclame
Nuit à ma renommée et répugne mon âme.
Lovie- Messages : 198
Date d'inscription : 21/11/2011
Re: Vos poèmes préférés
Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Ah ! Fallait-il que je vous visse
Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le disse
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez
Alphonse Allais
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Ah ! Fallait-il que je vous visse
Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le disse
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez
Alphonse Allais
Lovie- Messages : 198
Date d'inscription : 21/11/2011
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