(Brèves) suite au débat sur les racines de l'Europe

Dans son livre qui date de 2005, Les Racines chrétiennes de l'Europe. Conversion et liberté dans les royaumes barbares, Ve-VIIIe siècles (Fayard), l'historien Dumézil affirme qu'apres 476, le paganisme a pratiquement entièrement disparu chez les peuples de l'ancien empire Romain d'Occident. La plupart des rois germaniques sont chrétiens ariens. Il relève que chez les Anglo-Saxons l'adoption rapide du christianisme s'explique par la faiblesse de l'implantation du paganisme. Sur le continent, les Francs furent le premier peuple à adopter une religion très minoritaire, le christianisme nicéen (catholicisme)

Il était peut-être plus facile pour des païens de passer au christianisme par l'arianisme, non ?

Lovie a écrit:
L’égoïsme (l'être), l'avoir (avoir), la performance (faire) sont des états, des demandes, des désirs
naturels de l'être humain, aussi pourquoi jouerait-il à paraître, faire, désirer autre chose que ce qu'il est ?

Parce que nous ne vivons pas tout seuls !

Si effectivement les "valeurs" païennes sont l'égoïsme, l'avoir et la performance, alors je comprends parfaitement que notre société actuelle plonge profondément ses racines dans le paganisme...

Du Nietzsche mal digéré ???

Lovie

Je n'aime pas trop le côté moqueur de certains (toujours les mêmes ) sur le forum, cela refroidi un peu.
Je ne comprend les critiques que cetrains font au bouddhisme et m'a bloquée pour en parler

Yak (♀)

@ Lovie : c'est bien parce que je ne suis pas sûr du tout que je pose la question...

@ Yak : je ne me moque pas !

Je n'ai (encore) rien dit sur le bouddhisme !

J'ai trouvé ce texte sur le plus important site web hippie US :

Many hippies consider themselves pagan. Paganism is the belief that nature in itself has the answers to life's most important questions. Paganism is a way of showing respect for the natural paradise we have on earth. It puts us in touch with that animal essence which we all repress, but is the key to our health and survival. The idea that Mother Nature knows best is the basis for the Ecology movement. To second-guess nature, to manipulate her for personal gain is likely to have unexpected consequences which will backfire in the long term.

http://www.hipplanet.com/books/atoz/philosophy.htm

Lovie a écrit:

Durga : Tout être humain ira toujours vers un "plus", un mieux être, un mieux avoir, un mieux faire!
C'est un état naturel.
Lovie

Bonjour Lovie, je ne sais pas exactement ce que tu entends par un mieux être, un mieux avoir, un mieux faire. Selon Aristote, tout être (et toute chose) se dirige vers le bien,  court à sa perfection. Et la perfection est Dieu.
C'est justement parce que nous vivons en société qu'il vaut mieux  pour le bien de tous,  et le nôtre en premier, pour une harmonie du vivre ensemble, ne pas laisser libre cours à nos pulsions, à nos égoïsmes et à nos soifs d'avoir, de puissance, de domination... Enfin, c'est ce que je pense. Ce n'est pas bien sûr une affirmation qui vaut vérité absolue. Simplement une direction de vie pour moi-même.
Passe une très belle journée dans la joie et la sérénité.

hipnik a écrit:J'ai trouvé ce texte sur le plus important site web hippie US :

Many hippies consider themselves pagan. Paganism is the belief that nature in itself has the answers to life's most important questions. Paganism is a way of showing respect for the natural paradise we have on earth. It puts us in touch with that animal essence which we all repress, but is the key to our health and survival. The idea that Mother Nature knows best is the basis for the Ecology movement. To second-guess nature, to manipulate her for personal gain is likely to have unexpected consequences which will backfire in the long term.

http://www.hipplanet.com/books/atoz/philosophy.htm

Je ne sais pas, mais à travers tout ce que je lis ici sur le paganisme, je trouve que le mouvement hippie etait plus proche d'une spiritualité du renoncement, de la paix et de l'amour.

Lovie

Lovie

Yak, quand tu pourras, parle nous du Bouddhisme s'il te plaît.

Lovie

Lovie a écrit:C'est quoi une spiritualité du renoncement chez les hippies Anaïs ?
love, love love...

La spiritualité du renoncement ou du détachement, c'est ce que les hindouistes appellent Vairagya, c'est à dire le renoncement à toute attache au monde matériel et même le renoncement à soi, c'est le lâcher prise, c'est être libre.

Dans le bouddhisme le renoncement permet de progresser dans la sagesse C'est en en renonçant que Bouddha découvrit les quatre nobles vérités : la souffrance inhérente à la vie, la cause de cette souffrance qui est le désir, l'avidité, l'attachement. Il découvrit qu'on peut se libérer de la souffrance, qui est la cessation du désir, de l'avidité, de l'attachement. Il découvrit la voie qui mène à la cessation de la souffrance, le noble sentier.

Le désir nous enchaîne créant l'attachement et la souffrance, alors que le renoncement apporte la liberté et la sérénité. Le désir est profondément ancré en nous. Nous désirons ce que nous n'avons pas, nous désirons que les choses soient différentes, qu'elles se déroulent selon nos souhaits. Cela génère une grande agitation mentale. Ou bien nous ne voulons pas, nous résistons, nous rejetons, nous évitons, nous nous plaignons. Ces deux très grandes forces du désir sont en nous. L'énergie de vouloir et l'énergie de ne pas vouloir. C'est le renoncement.

Dans le bouddhisme tibétain le renoncement s'appelle nges-'byung

A propos du hors sujet :

Quelques uns se sont reprochés mutuellement d'être hors sujet.
C'est bien sûr leur strict point de vue. La digression, quand ça part dans tous les sens, c'est un peu la marque de fabrique de 1973. Il n'y a pas de "hors sujet" sur 1973.

Sur les racines de l'Europe, et les relations entre paganisme et christianisme on lira avec profit La fin du paganisme de Pierre Hadot (Gallimard 1972), Le paganisme dans l'empire romain de Ramsay Mac Mullen, New-York, Paris 1987 et La fin du paganisme. Étude sur les dernières luttes religieuses en Occident au IVe siècle de Gaston Boissier.
Je ne suis pas un specialiste de la question, mais d'après les references ci-dessus, le paganisme avait pratiquement disparu de l'empire dès le IVe siècle, attaqué d'abord par la religion romaine, puis au bas empire par le culte de certaines divinités "orientales", puis par le christianisme arien que la plupart des peuples germaniques de l'empire adoptèrent très rapidement. Cela ne concerne pas, bien sûr, les peuples de l'Europe qui vivaient aux marges de l'empire ou en dehors, comme les Scandinaves par exemple, chez lesquels le paganisme fut bien vivant au moins jusqu'au Xe siècle. Ainsi le christianisme nicéen (catholicisme) entra plutôt en concurrence avec l'arianisme qu'avec le paganisme.
Je suis assez d'accord avec Aldous lorsqu'il évoque le folklorisme d'un certain "paganisme revival" ou "druidisme revival" qui n'a pas grand chose à voir avec l'histoire réelle.  La "mode" du paganisme, du druidisme est née à l'époque romantique, puis,  plus tard, exploitée pour raisons politiques, par Napoléon III, et aussi la IIIe République ("Nos ancêtres les Gaulois...")
Il n'est que de savoir que le paganisme celtique, germanique, et scandinave, pratiquaient le sacrifice humain pour comprendre que l'Europe s'est plutôt construite sur d'autres valeurs, certes parfois dévoyée, et notamment sur le caractère sacré de la personne et de la vie humaine, sur la defense du plus faible, apportées par le christianisme.
Bien évidemment, cela n'exclut pas qu'on retrouve dans le paganisme, certaines vérités et des beautés comme dans toutes religions naturelles.

Les auteurs expliquent que lorsque plusieurs religions "entrent en concurrence", le peuple va toujours vers  le dieu, (les dieux) le (les) plus efficace(s), celui (ceux) qui lui offre(nt) les meilleurs avantages en terme d'économie de salut mais aussi vers celui (ceux)qui lui offre(nt)les plus grandes possibilités de s'insérer dans la cité...

Lovie

Lovie